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Par Sleioo le 22 Janvier 2015 à 10:27
Episode 22
La nuit tombait sur Riverview. Elias venait tout juste de rentrer de ses activités extrascolaires.
Tout comme Calixte, qui s’était empressé de dévorer son assiette. Il venait de remporter le prix de la scie d’or. Comme la fin de ses études approchait, les clubs avaient organisé un concours du meilleur constructeur de pont. Et notre Calixte remporta la 1ere place.
- Bonsoir mon poussin. Alors ce concours ?
- Finger in the nose, annonça-t-il fièrement.
- Félicitations, Calixte. Et maintenant, tu as une idée de ta future carrière ?
L’adolescent se tût et baissa la tête pour se réfugier dans la vaisselle. Sa mère venait de lui poser une question fatidique car il n’avait aucune idée de son avenir. Et encore moins professionnel. Il soupira et disparut de la pièce, laissant sa mère affligée par son incertitude.
Plus tard, dans la semaine, Calixte était fin prêt. Prêt pour quoi ? Vous aimeriez le savoir, n’est-ce pas ?
- Hey P’pa ! C’est l’heure !
- Tu pourrais me parler autrement Calixte.
- Rooh Papa ! C’est pas méchant ! C’est pour rester dans le groove ! Dans le groove de l’empereur !!
- Je ne comprends rien de ce que tu racontes, s’inquiéta Elven.
- C’est l’heure pour son permis de conduire. C’est sa dernière leçon aujourd’hui Elven, et il a tenu à ce que ce soit toi qui lui valide son diplôme.
- Allez Papa !
- Allez Papa ! Répéta Aèlys, imitant son aîné.
Elven soupira puis se leva.
Clés en main, Calixte précéda son père.
- Faites attention sur la route.
- Mais oui, Maman.
- Et surtout, Elven, pas de sermon. Laisse-le se concentrer !
- Mais oui, Chérie.
Atelier devoir. Les jumeaux avaient pris position dans les quartiers de leur aîné.
- Dis Aloyse…Tu es sûre qu’on a le droit ?
- Ben quoi ? T’as peur de Calixte ?
- Non, mais quand même…
- Gwillerm, va falloir que tu arrêtes d’avoir peur. Y’a pas plus gentil que Calixte.
- Avec toi, tout le monde est gentil. Tout ça parce que t’es une fille.
- C’est même pas vrai, d’abord !
- Si c’est vrai ! T’es la chouchoute !
La fillette garda à son tour le silence, vexée et blessée que son jumeau pense ainsi.
En bas, c’était une toute autre histoire. Elias se battait avec une consigne des plus récalcitrantes.
Consigne qu’il lâcha rapidement pour passer à la suite.
- Je vais me faire tuer par le prof…
La nuit venue, Calixte était toujours sur la route avec son père. La promiscuité de la voiture et la lumière de la lune amenait souvent aux confidences.
- Alors mon grand, tu as un plan ?
- Un plan ?
- Oui, après l’obtention de ton diplôme.
- Ah… Non, pas vraiment, P’pa.
- Même pas une piste ?
- J’ai des idées, mais rien de concret. Mais ne t’inquiètes pas, quand je serais fixé, je vous en parlerai avec Maman.
En attendant que Calixte trouve sa voie, il fallait nourrir toute la tribu. Aèlys était aux fourneaux, sa 17
Ce soir, elle avait décidé d’utiliser ce bon vieux four à bois. Rien n’égalait la cuisson aux bois. Ca rajoutait de l’arôme aux plats.
Des lasagnes maison. Et bon appétit les Vauganne.
Enfin si peu nombreux qu’ils étaient. Bon appétit les jumeaux.
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Par Sleioo le 22 Janvier 2015 à 11:23
Episode 23
- Coucou Alendek ! Tu sais aujourd’hui, c’est un grand jour ?
Oui, Aloyse parlait bien à sa poupée. Non, elle n’était pas folle.
- On va au parc ! Ne pouvait s’empêcher de chanter Gwillerm.
C’était une idée d’Elias qui avait souligné, lors du petit déjeuner, que la journée des loisirs approchant, il fallait qu’ils fassent une sortie en famille. Les plus jeunes avaient tout de suite accepté, les parents un peu moins. Mais ce fut Aimée qui trancha.
Elias resta un long moment, béat au milieu du salon alors que ses frères et sœurs mangeaient.
Aimée le surprit et alla le taquiner un peu, en bonne grand-mère qu’elle était.
Mais cela n’entama en rien la bonne humeur du jeune homme qui plaisanta volontiers avec sa doyenne. Il adorait sa grand-mère.
- Les enfants ! On ne court pas ! Cria Aèlys.
Mais la débandade était générale, car même Elven s’y mit. La femme regarda alors sa fille tout en soupirant.
- De vrais enfants…
- Maman, ce sont des garçons !
Cette réplique étonna beaucoup Aèlys qui rit malgré elle puis entraîna sa fille à l’intérieur du bâtiment.
Venir ici raviva des souvenirs à Aimée. Elle était arrivée un été à Riverview et était venue souvent ici avec Kahei afin de profiter des activités que la ville offrait aux habitants. Les rires, les pleurs, les joies. Elle avait tout vécu et tout apprécié.
A l’intérieur, Calixte s’excitait.
- Allez ! Plus vite !
Aloyse leva les yeux au ciel se demandant qui des deux étaient encore enfant.
Alors que les enfants s’occupaient de leur grand-mère… Oups, pardon ! Alors qu’Aimée s’occupait des enfants…
Il y a des adultes qui s’amusaient autrement.
Aèlys regardait, triomphante, son assiette de hot-dog. Elle était assurée de sa victoire.
Elven, lui, ne pensait pas stratégie, mais comptait plutôt sur sa vélocité.
Et la manche fut remportée par … Elven !
- C’est pas possible… Si mes calculs sont bon… Mais c’est bien sûr ! Elven a triché !
Il n’y avait qu’Aèlys pour en arriver à de telles conclusions. Mauvaise perdante, elle le restera.
La petite famille décida d’immortaliser ce moment en allant au stand de photo.
Puis ils profitèrent de la piste de patin.
Aloyse, elle avait un tout autre plan en tête.
Mais Calixte l’avait coiffé au poteau.
- Toi aussi tu veux une glace ?
- Et oui, courir en plein soleil, ça donne soif.
- Tu m’en fais une ?
- Débrouilles toi, mini-pouce. Dit Calixte affectueusement, tout en lui ébouriffant les cheveux au passage.
La petite soupira tout en ronchonnant alors que son frère s’éloignait. Elle s’avança près de la machine et commença à se préparer sa glace.
- Hop ! Cerise !
La petite fille se lécha les babines en regardant son cône.
Elle rejoignit son frère qui avait déjà dévoré la sienne. A peine fut elle assise qu’il s’empressa de partir. Elle le regarda s’éloigner.
Elle soupira tristement tout en mangeant sa glace. Aujourd’hui Calixte l’esquivait et cela la rendait triste. Gwillerm avait raison, leur aîné était un grand qui aimait rester seul la plupart du temps.
Alors que certains tâtonnent au patinage, d’autres excellaient. Ce qui mit d’humeur morose notre belle blonde.
- Tss ! Frimeur !
Ce n’est pas bien d’être jalouse, Aèlys.
Aimée s’attela elle aussi au concours du plus rapide mangeur de hot-dog. L’homme à ses côtés exultait.
- Lucky ! Je me bats contre une vieille et une gamine ! C’est du tout cuit.
Mais Aimée ne l’entendit pas de cette oreille-là. Elle le mit au défi du regard. Alors que les adultes se battaient, la fillette termina son assiette tranquillement, remportant haut la main la victoire, laissant derrière elle, deux adultes dépités.
Arc-en-ciel ! Aloyse se consola avec une autre glace. Personne ne voulait jouer avec elle.
- Ouaahaa !!! Hurlait Elias.
Mais plus de peur que de mal. L’adolescent réussi à trouver son équilibre.
Sa mère vint à son secours.
- Allez mon lapin. Donnes moi la main, je vais t’apprendre.
- Maman…
- Allez, ne fais pas ton timide.
L’adolescent s’exécuta avec un immense sourire. Il y avait si longtemps qu’il rêvait de passer un moment seul avec sa mère. Aèlys remarqua son sourire.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Rien Maman. Je suis juste heureux.
- Ah bon ?
- Tu sais j’ai souvent harcelé Mamie et Calixte de question. J’avais des doutes sur tes sentiments pour moi.
Aèlys fut touchée par ce qu’Elias lui disait. Elle ne s’en doutait pas. Elle baissa la tête.
- Maman, je ne t’ai pas dit ça pour te rendre triste.
- Je sais, mon chéri… C’est juste que je me suis si souvent demandé si j’étais une bonne mère, et aujourd’hui encore je me le demande.
- Maman, tu n’es pas une mauvaise mère.
- Merci mon lapin. Je t’aime.
- Je t’aim… Ouaaahh !!
Elias se sentit partir en arrière, emportant avec lui sa mère.
Mais plus expérimentée, Aèlys tint bon, alors que son fils était fesses au sol.
Plus expérimentée, certes, mais pas plus agile, elle le rejoignit quelques secondes après.
Elias sentit son monde s’effondrer. Il avait enfin instauré un beau moment avec sa mère, et cette chute avait tout brisé. Honteux, il baissa la tête.
- Pardon…
- Mais Enfin Elias ?
- Pardon Maman… Je suis un mauvais fils.
- Mais … ? Aèlys clignait des yeux, elle ne comprenait pas ce que son fils racontait.
- Je t’ai encore déçu.
Alors qu’ils se relevaient, Aèlys soupira.
- Elias, arrêtes de dire cela. Un mauvais fils ?! En quoi tu le serais ? Tu as de bons résultats à l’école, tu t’occupes de ton frère et de ta sœur, tu adores ta grand-mère, tu nous aides beaucoup avec ton père. Jamais ! Tu entends, jamais tu ne seras un mauvais fils. Quel que soit tes choix.
L’adolescent resta muet devant sa mère, debout. Elle était belle et fière, à le dominer ainsi. Il lui adressa un sourire puis se redressa complétement.
Aèlys lui sourit, toutes dents dehors puis ouvrit les bras.
- Viens faire un câlin à Maman !
Elias rit aux éclats et s’exécuta, trop heureux de l’amour de sa mère.
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Par Sleioo le 22 Janvier 2015 à 12:19
Episode 24
L’automne était là, amenant avec lui la douce et parfois amère mélancolie que produisent les feuilles sang dans les arbres qui découlaient avec lenteur sur le sol, créant ainsi un tapis végétal de sang. Aimée jouait tranquillement du piano pendant qu’Aèlys pianotait son prochain roman, sous la douce mélodie de sa mère. Les enfants venaient de profiter de l’extérieur.
Elias lui, en avait profité pour aller rendre visite chez les autres Vauganne.
Ce fut son cousin, de quelques jours son cadet, qui lui ouvrit. Lui aussi avait grandi.
- Salut Coréus !
- Yo, Elias ! Alors comment va depuis ce matin ?
- Rien de neuf. Je m’ennuyais ferme à la maison donc me voilà.
Coréus l’invita donc à entrer, tout en se moquant de lui. Les deux comparses s’appréciaient et avait même une belle amitié.
- Raaah ! Les mini-pouces ont débarqués !
Elias laissa échapper un rire. Nolan et Kristen avait eu des jumelles et les bambines aimaient beaucoup leur aîné, le suivant partout. Coréus les aimait, mais il avait besoin de sa liberté, et la maison n’était pas bien grande.
Au premier plan, il y a Laurence et derrière se trouve Priscilla. Où as donc disparu la passion des vieux prénoms de Nolan ? Il a tout simplement perdu au pierre-papier-ciseau contre Kristen pour le choix des prénoms.
Voulant échapper aux cris et aux pleurs des jumelles, les garçons étaient ressorti et tombèrent sur Nolan, fraîchement rentré de son service.
- Euh… Tonton… J’ai passé l’âge des grimaces, tu sais ?
- Pfff… Tu n’es pas drôle Elias. Ta mère, à ton âge, ça l’amusait encore.
- Ouais, ben, je suis pas ma mère.
- Pourtant cette réponse c’est tout elle.
Nolan rit alors qu’Elias bougonna dans son coin. Lui dire qu’il ressemblait à sa mère ne l’enchantait pas. Mais d’un autre côté, il réagissait ainsi pour éviter de sourire.
- Tu sais, cette fille-là !
- La rousse ?
- Non, elle est brune. Elle a de ses formes !
Nolan se racla la gorge, gêné. Elias le scruta.
- Ben Tonton ? Tu ne parlais pas de fille avec tes amis ?
- Si, bien sûr. Mais pas devant mon père.
- Pas la même génération, Papa. Conclu simplement Coréus.
- Bref… Sérieusement, Coréus. Tu pourrais pas te trouver une fille plus mignonne ?
Nolan bailla, arrachant un soupir de désespoir à son fils. Le policier se retira, laissant les garçons à leur conversation si importante sur la gente féminine.
- Elias… Tu pourrais parler d’elle, autrement, s’il te plait…
- Je ne fais que dire la vérité. Sabine est gentille mais elle te mérite pas.
Coréus savait qu’Elias était assez buté, il laissa donc tomber de le convaincre des qualités de Sabine et lui proposa un jus de fruit.
- A droite !!! Mais va sur la droite !!
- Aloyse, c’est pas en frappant la manette, que la voiture ira sur la droite.
- Mais elle fait pas ce que je veux, ronchonna l’enfant.
Dignes enfants de leurs parents, ils profitaient de la console, tandis que leur grand-mère était aux fourneaux.
- Les enfants ?!! A table !
S’installant tout à tour, la famille dévorait avec appétit les croque-monsieur maison.
- Mamie, Mamie ?
- Oui mon chat ?
- J’ai gagné contre Calixte à la voiture, tout à l’heure ?!
- Oh c’est vrai ? S’étonna sincèrement la vieille femme.
- Arrête Gwillerm, Calixte t’a laissé gagner.
- C’est même pas vrai !!
- Si ! Parce que Calixte c’est le meilleur, d’abord.
Le blond se racla la gorge et tenta de regarder ailleurs. Il était souvent l’objet de dispute des jumeaux. Aloyse l’idôlatré et Gwillerm cherchait à le surpasser, comme voulant assoir sa position d’homme de la famille. L’adolescent savait que c’était un comportement plus ou moins normal de ses cadets, mais cela le mettait toujours mal à l’aise.
- Bon ça suffit, les enfants ! On laisse Calixte tranquille. Je suis sûr que Gwillerm s’est très bien débrouillé, Aloyse. Donc arrête de dire que ton frère est mauvais.
La fillette ne pipa mot, mais son regard en disait long. Elven le lui rendit et elle baissa enfin les yeux dans son assiette.
- Allez Maman ! On va l’avoir !
- Doucement Aèlys, penses à mes vieux os.
Et oui, chez les Vauganne les échanges étaient toujours bons lorsqu’on jouait à la console.
La nuit prospérait sur Riverview. La maison dormait en toute tranquillité.
Mais Kahei avait décidé de refaire surface, visitant la maison. Elle avait bien changé sa petite maisonnette faite main. Il ne
En bon fantôme qu’il était Kahei décida de s’emparer de l’évier de la salle de bain. Serait-il devenu ami avec un certain Finnegan ? Mon dieu, faites que non… Les voies de l’au-delà sont impénétrables…
Il ne resta guère longtemps avec le lavabo, n’y trouvant guère de distraction, il préféra utiliser l’ordinateur.
Mais le son réveilla une habitante de la maisonnée : Aloyse, qui nullement surprise, trouva bien sympathique que de disputait cet intrus.
- Hey ! C’est l’ordinateur de maman ça !
Amusé, Kahei se leva et rejoignit sa petite fille. Il l’a croisé réellement pour la première fois. La petite le dévisagea sans trop comprendre pourquoi cet être transparent était chez elle et lui souriait comme ça.
- T’es qui d’abord ?
- Je suis ton grand-père. Répondit Kahei amusé.
- C’est pas vrai ! J’ai pas de papy, d’abord ! C’est pas bien de mentir.
- Si, Aloyse. Je suis ton papy. Mais je suis mort avant ta naissance.
- C’est trop bizarre. Fit la fillette après un moment de silence. C’est à cause de toi que Mamie elle pleure tout le temps.
Les mots de l’enfant lui firent mal. Il savait qu’Aimée était une personne sensible, mais également forte. Cependant, elle ne l’était pas autant qu’il le croyait. Aloyse fila dans la salle de bain, devant répondre aux besoins de la nature.
Ce fut au tour de Calixte de se trouver en la présence de son grand-père, mais sa réaction fut différente de sa sœur.
- Ah mais non ! Papy !
- Encore un ? S’exclama Kahei. Mais personne ne dort ici.
- En même temps, il est six heures, Papy. Et vu le nombre de personne qui vit ici et le nombre de salle de bain…
Ils discutèrent de façon légère de tout et de rien, prenant des nouvelles des vivants, puis jouant un moment, avant que les rayons de soleil vinrent voler l’essence corporal du défunt.
- A quand te reverrais-je, mon bel amour ? A quand nos futurs baiser, si empreint de nostalgie.
- Bonjour Mamie.
- Coucou mon poussin. Tu as l’air enchanté…
- Ben c’est pas contre toi, mais t’entendre chanter dès le matin…
- Merci, ça fait toujours plaisir.
- Je viens de te le dire Mamie. C’est juste que j’ai passé une sale nuit… Pouaaah c’est quoi cette odeur ? Vous videz jamais le frigo ou quoi ?
- Aaah Si Calixte était un homme ! Un vrai ! Mon homme à moi qui prendrait mon mal et défendrait mes paroles.
- C’est bon, c’est bon, Mamie ! Je vais le faire, mais par pitié ! Ne chante plus…
Aimée avait réussi son coup. Elle ne chantait pas faux, au contraire, mais elle arrivait à faire dérailler son voix et cela exaspérait son petit-fils. Alors qu’il y avait une tâche ménagère que ce farçon refusait de faire, elle le poussait à bout.
Il n’était pas le seul à devoir aider à la maison. Elven était engagé pour faire les lits. Mais l’homme ne rechignait presque jamais à aider dans la maison.
Pendant ce temps … Aélys se réveillait doucement. Sa fille vint lui dire bonjour, prête pour aller à l’école.
Mais avant cela, ils leur faillaient déjeuner. Elias, dernier à descendre se retrouva rapidement sans place autour de la table.
Dépité, il s’installa plus loin, ignoré de tous. Ce fut en portant un regard sur l’entrée qu’il vit le bus scolaire. Ils étaient légèrement en retard.
Il tenait sa vengeance. Il s’assit et mangea doucement, souriant devant les futurs problèmes que sa famille allait avoir.
Excédée, la conductrice du bus klaxonna non-stop jusqu’à la sortie des plus jeunes. Calixte était déjà installé.
Elias, lui prit tout son temps, osant même saluer tout le monde avec désinvolture.
Chacun reprit ses activités habituelles : Peinture pour Aèlys et écriture pour Elven. Qui atteignit ce jour-là son rêve : celui d’être un écrivain reconnu et toujours une grosse prime chaque semaine.
Aimée, elle, tentait de réparer les frasques de son époux. Bien sûr, elle n’en savait rien, elle avait même accusé les enfants qui s’étaient tous joyeusement défendu.
L’automne était là à Riverview, mais il faisait bon. Mais certains habitants étaient un peu moins frileux que d’autre.
Après les cours, Elias décida de se dérouiller le corps et se rendit au gymnase juste à côté de l’école. Elle était vide et donc tous les appareils disponible. L’adolescent en profita pour tester le tapis. La mauvaise idée qu’il eut là. Cette première expérience se solda par un échec. Mais comme on le dit : Une fois à terre, il faut se relever immédiatement.
D’ordinaire, la vieille femme s’en occupait avec plaisir, mais elle n’était plus si jeune et son dos la faisait souffrir.
Le soir venu, ce fut un enchaînement de cérémonie. Le premier : Calixte qui se voyait récompensé pour chacun de ses clubs, puis Gwillerm qui avait obtenu tous ses badges de scout. Et pour conclure, Aloyse et la danse.
- Allez mon chat, tu vas être la meilleure.
- Maman… je veux pas le faire.
- Aloyse, tu t’es engagée, tu termines.
- Mais…
- Pas de mais, intervint Elven, je sais que tu as peur, mais si tu donnes le meilleur de toi-même tu y arriveras. Et on est tous là pour t’encourager.
- Y’a pas Mamie…
- On te l’a déjà dit : Mamie travaille.
Mamie cuisina dès le petit matin, tout en chantonnant. Sa journée de la veille lui accorda une belle promotion. Elle avait déjà atteint le dernier échelon de sa carrière mais lorsqu’elle reprit le travail après sa retraite, elle devait de nouveau faire ses preuves.
- Allons ma chérie…
- Je ne sais pas si je vais le supporter.
- Calixte va bientôt devenir majeure. Il va surement nous dire qu’il part.
- Non !
Il la prit dans ses bras.
- C’est dans l’ordre des choses, Aèlys.
- Mon bébé…
- Oui, ton bébé, comme Elias, Gwillerm et Aloyse sont tes bébés. Calixte le restera même quand il sera un vieux papy croulant avec une canne.
Cela arracha un petit rire à Aèlys.
- Ah voilà la femme que j’aime : souriante !
- Merci mon amour… Mais je suis quand même un peu triste.
- Moi aussi, mais notre garçon est un bon garçon.
Les enfants étaient rentrés de l’école et discutaient vivement.
- Allez Elias ! Lis nous une histoire !
- Non… Je suis fatigué.
- Nous aussi ! Promis, une toute petite !
Elias avait vite abdiqué et avait lu une rapide histoire aux jumeaux rejoignant ensuite Calixte dans le salon pour piquer une sieste.
A peine réveillés, que les jumeaux se dirigèrent vers l’étage, cahier à la main.
Le cri de sa sœur faillit l’étouffer.
- Quoi ?! S’indigna le blond.
- Allez, laisses les faire leur devoir. On les utilise pas nos bureaux.
- Ouais mais quand même…
- Pourquoi les parents ne leur ont-ils pas acheté un bureau ?
- Pourquoi crois-tu que Mamie travaille encore à son âge ?
- Pff… Nos parents sont irresponsables. Soupira Elias.
- Non, je crois pas, dit Calixte entre deux bouchées.
- Et qu’est ce qui te fait dire ça ?
- Ils font ce qu’ils aiment, c’est tout.
- Peut-être, mais en attendant, Mamie se tue à la tâche.
Ce fut au tour d’Elias de faire ses devoirs.
- J’y comprend rien… Maudit problème ! Calixte ?!!!
- Ah non ! J’en ai enfin fini avec ça, débrouilles toi !
- T’es vraiment pas sympa.
- Je suis l’aîné, je suis pas là pour être sympa.
- C’est ça… En attendant, je galère.
- Les affres de la jeunesse.
- Très drôle.
Il était l’heure. Calixte sentit son corps s’engourdir. Il se leva donc du piano et laissa la magie opérer.
Calixte devint adulte dans le calme. Les enfants dormaient, ses parents travaillaient et sa grand-mère n’était pas là.
Elias lui, présent, s’échinait à faire du bruit pour six. Ce qui agaçait légèrement son aîné.
- Arrête, veux-tu ?
- Alors, maintenant que tu es majeur, tu vas faire quoi ?
- J’ai une idée, mais va-t-elle plaire aux parents, ça c’est une autre histoire.
- Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas aller à l’université.
Lui non plus…
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