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Par Sleioo le 24 Janvier 2015 à 16:57
Episode 22
La neige. Cette si belle neige qui tapissait de son lourd manteau blanc les collines et les routes d’Apaloossa Plain. On pouvait dire que l’hiver était bien là. Bien ancré dans le décor et dans les cœurs.
Même dans les cœurs qui ne battaient plus. Kahei avait su en profiter et avait offert à sa famille un joli petit igloo.
Mais comme le reste des fantômes de la famille, il était fasciné par le terrain de sable. A croire que la hantise d’objet, c’était démodé.
Alors que les fantômes veillaient, les souris dansaient.
Les amoureux aimaient prendre du temps pour eux, maintenant que leurs enfants étaient assez grands pour se débrouiller tout seul.
Ils pouvaient très bien avoir leur moment intime lorsque les monstres étaient debout, mais ils préféraient les faveurs de la nuit. L’intimité était tout autre, plus de romantisme. Et comme à chaque fois, Vagn n’en faisait qu’à sa tête.
Chose qui ne déplaisait pas à sa belle. Elle connaissait ses habitudes désormais.
Et de longues sessions de jeu du regard entre eux remplaçaient sans mal les mots.
- Si seulement j’avais mon congé…
- Oui, ma Chérie…
- Mais tout le monde ne peut pas être aussi fainéant que les militaires ! Plaisanta-t-elle.
- Dis tout de suite que je ne fais rien.
Elle lui baisa la joue.
- Bien sûr que non. Mon petit mari que j’aime va, comme d’habitude, ranger la maison, faire la vaisselle, faire le lit, préparer un somptueux diner et s’occuper des papiers !
Elle l’avait bien eu. Alors que Vagn commençait à fulminer, Aloyse sortit de la maison, rejoignant sa collègue afin d’aller au travail, tout en riant.
- J’ai tellement pas envie d’aller en cours. Se plaignit la blonde.
- Et moi donc…
Leur regard se porta automatiquement sur le chauffeur qui conduisait tout en sifflotant.
- Et si…
- N’y pense même pas Aèla. Pense plutôt à ce que nous ferait Papa s’il nous voyait rentrer maintenant.
Elle déglutit, non sans peine. Anthelm avait raison. S’ils voulaient sécher, ce n’était pas le bon jour.
- Allez fidèle destrier ! Au galop !
- N’exagère pas non plus Aèla…
- T’es pas drôle !
- Et toi, lourde… Bon tu descends maintenant ?
- Lourde ??!!!
Anthelm soupira alors que sa sœur partait dans un monologue concernant sa taille gracile et mince, sa légèreté légendaire et sa beauté sans pareille. Pas de doute, se disait-il, elle était bien la fille de sa mère.
Un peu plus loin, dans la cuisine, les adultes assistaient à l’échange. Aloyse riait doucement en entendant sa fille débitait dix mots à la seconde et pour toute réponse, les soupirs de son frère. Vagn lui écoutait, mais ce ne fut pas le même sentiment qui le submergea. Il regarda sa femme qui refermait la porte du frigo. Il soupira lui aussi avant de dire :
- Telle mère, telle fille…
Le repas se passa dans le calme, tandis que les adolescents faisaient leur devoirs.
Le téléphone sonna et Aèla décrocha à la vitesse de l’éclair. Chose qui surprit Anthelm.
- Allô ?
- Aèla ? C’est Maisy.
- Oui… Oui… Non, ça va, j’étais en train de faire mes devoirs.
- Ah d’accord ! Je t’embête pas longtemps, ne t’en fais pas.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Tu vois Freddy ?
- Euh… Celui de ta classe ?
- Celui la même. L’intérêt d’Aèla s’intensifia immédiatement.
- Et bien quoi ?
Sa voix avait monté dans les aigues, par l’excitation qui la prenait. Freddy était un des « beaux gosses » du lycée. Alors bien sûr, elle ne pouvait que voir qui il était.
- Et bien, Freddy m’a demandé des trucs sur toi.
- Tu plaisantes ?
- Pourquoi je plaisanterais sur ce sujet ? C’est on ne peut plus sérieux !!
- Hiiii !!! Hurla Aèla
Derrière elle, Anthelm soupira.
- Aèla ! T’es pas toute seule !
Mais Aèla l’ignora purement et simplement. Sa conversation était bien trop importante pour être gâché par ce râleur d’Anthelm.
- Ton frère est là ? Demanda Maisy, intéressée.
- On s’en fiche de lui ! Qu’est-ce que t’as dit Freddy ?!!
- Aèla, si tu veux discuter, va dans ta chambre, ton frère a besoin de se concentrer.
Aèla soupira théâtralement, ce qui attisa le regard noir de sa mère. La petite fit profil bas.
Elle écouta, sans dire mot, ce que Maisy pouvait lui rapporter. Freddy lui aurait demandé si la blonde était célibataire, ce qu’elle avait prévu pour le bal du lycée et si elle le connaissait.
- Je le crois pas ! Je le crois pas ! Piétinait-elle.
- Et si ma belle ! T’as une touche avec le beau Freddy !
- Hiii !!! Hurlaient-elles en chœur.
Elle ne savait plus où se mettre. Excitée, impatiente, enthousiasme, débridée et à la fois gênée. Tant d’émotions à la fois lui battaient les tempes.
Elle continuait de parler, sans arriver à contrôler sa voix. Anthelm bougonnait, voulant travailler.
- Maman, tu ne peux pas dire à ta fille de sortir ?
- Aèla, s’il te plait, va dans ta chambre pour téléphoner.
- D’accord, d’accord… Finit-elle par concéder.
- Ah enfin un peu de calme !
Ça c’était ce qu’il croyait car sa mère suivit le rythme et dégaina à son tour le téléphone. Il n’y avait non une, mais deux conversations féminines dans une même pièce. Désespéré, Anthelm supplia son père de l’aider.
- Laisse ta mère en paix, Anthelm.
Il termina ses devoirs tant bien que mal et trouva refuge dans la chambre de sa sœur. On lui avait offert un échiquier, même s’il savait qu’il était pour eux deux. Mais il y a avait plus de place dans la chambre de sa cadette et elle le laissait entrer comme bon lui semblait.
Il commençait sérieusement à penser à son avenir. Bien qu’il n’avait encore aucune idée, il pensait utiliser ses belles capacités cérébrales et sa fascination pour les échecs et la résolution de problème dans ses choix professionnel.
Si certains pensaient à leur futur, d’autres souffraient de leur devoir actuel. Aèla était trop excitée pour arriver à se concentrer.
Mais il fallait souvent se faire violence pour arriver à ses fins. Lesquelles ? Elle ne les connaissait pas encore, mais espérer mettre à profit son intelligence dans l’avenir.
Les enfants occupés, les parents profitaient d’être ensemble, loin des corvées que pouvaient représenter l’école.
- Les enfants deviennent de plus en plus turbulents. Fit Vagn, nonchalant.
- C’est leur façon de se dire "Je t’aime". Sourit Aloyse.
- Ah ! Au fait ! Se rappela la brune. J’ai eu Gwillerm au téléphone tout à l’heure.
- Oui ?
- Il est de nouveau papa.
- C’est pas vrai ?
- Et si… Comment a-t-il pu nous le cacher ?
- Va savoir… Cleeda serait magicienne ? Aloyse rit à la plaisanterie de son époux. Non, mais sérieusement ?
- Ça arrive parfois, qu’une grossesse ne se sache qu’au dernier moment.
- Tu veux dire que l’enfant est né ?
- Oui, c’est ça le plus surprenant !
Plus tard, ils étaient toujours sur le cas Cleeda.
- Serait-ce dû à ses origines celtes ?
- Pardon ?
- Et bien, la magie, tout ça ! Continua Vagn.
- Il n’y a que la magie qui puisse cacher un bébé dans le corps d’une femme comme Cleeda !
Aloyse ne put s’empêcher de rire devant les conclusions aberrantes de son époux. Certes Cleeda était une femme très mince, mais de là à être magicienne…
- Au fait, le prénom de l’enfant ?
- Hum ? Ah oui… Le petit s’appelle Artème.
Elle se laissa retomber sur l’épaule de son mari.
- Je suis si heureuse pour Gwillerm.
- Moi aussi.
Ils restèrent un long moment ainsi, sans mot dire. Ils repensaient à leur propre couple, leur propre passé. Ils avaient leur secret. Cette épidémie, à Riverview, n’avait pas touché qu’Elias. Aloyse aussi avait perdu un enfant. Il n’était encore qu’à l’état embryonnaire, mais c’était une vie malgré tout.
Il était tard, et Aèla dû aller se coucher. Sa grand-mère à ses côtés, elle se sentit en sécurité.
- Dis Mamie ?
- Oui ma grande ?
- C’est quoi "être amoureuse" ?
- En voilà une belle question, Aèla. Tu penses l’être ?
- Je ne sais pas… Il y a ce garçon. Il ne m’a jamais parlé, moi non plus d’ailleurs, mais je l’ai toujours observé.
- L’amour est une chose complexe. Il a sa propre identité selon les gens qui le fréquente.
- C’est-à-dire, Mamie ?
- Chaque être le perçoit à sa manière. Moi par exemple…
- Oui ?
- Je ne sais pas trop comment te le décrire. Mais avec ton grand-père c’est une très longue histoire. Il fut mon seul ami, mon seul amant.
- Tu le regrettes ?
- Non ! Jamais je ne pourrais regretter les années passer avec ton grand-père. Notre amour est unique, comme celui de tes arrières grands-parents, comme celui de tes parents, ou de tes oncles.
- Ce que tu cherches à me dire, c’est qu’il n’y a que moi qui puisse déterminer ma façon d’aimer ?
- Tout à fait ma chérie.
La blonde se tût un moment, tenant les draps dans une main. Elle secoua la tête, décidant de laisser ca de côté. Génie ou pas génie, l’amour était une chose abstraite qui pouvait prendre différente forme. Et c’était un trop pour elle.
- Bonne nuit Mamie.
- Bonne nuit ma grande. Fais de beaux rêves.
- Merci… pour tout.
Aèla se glissa dans les draps, éteignit sa lampe et ferma les yeux, sombrant rapidement dans le sommeil, sous le regard de sa grand-mère.
Mais Aèlys n’était pas la seule de sortie. Aimée jouait, à son tour, dans le bac à sable.
Et Elven ne pouvait décrocher de la console.
Un soir, à l’abri de tous les regards, Anthelm découvrit qu’il était l’heure.
Anthelm allait entrer dans une nouvelle phase de sa vie.
Sous les regards ébahis de sa famille, Anthelm venait d’entrer dans la majorité.
- La vache… Je suis jalouse…
- Et moi donc…
Aèla fixa son père et vit que ce dernier était très ému de voir son aîné grandir.
- Raah ! Mais ne me regardez pas comme ça ! S’énerva Anthelm.
- Mais mon cœur, tu es si… Si…
- Si quoi ?
Aloyse ne savait quel mot employer.
- Tu es magnifique ! S’écria Aèla avant de se jeter dans ses bras.
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Par Sleioo le 24 Janvier 2015 à 17:20
Episode 23
"Comme le temps a passé. Je me rappelle encore le jour où je l’ai mis au monde. Cet enfant hors-norme. Anthelm était un bien gros bébé, joufflue et discret. Trop discret…
Mais il était mon bébé. Mon fils unique. J’étais bien décidé à l’élever seule. Mais tout à changer lorsque Vagn est revenue…
Pour le meilleur et pour le pire. Je crois que s’il n’était pas là, je n’aurais jamais tenu le coup. J’ai toujours cru en mon indépendance. Au fait qu’être femme n’était pas un handicap. J’ai choisi mon métier en fonction de cela. Dans les affaires, tu crèves ou tu bouffes. Je sais, c’est bien vulgaire, dis ainsi, mais c’est la réalité. Le sexe n’entre pas en compte et nous les femmes avons des armes bien plus affutées que les hommes : le charme. Je n’en suis pas fière, mais j’en ai usé.
Aujourd’hui, je suis Vice-Présidente de notre entreprise. Mon mari est Pilote de chasse. Il devrait être sur le terrain mais suite à mes demandes incessantes, il n’est que Formateur. Le salaire s’en ressent, mais on s’en fiche. Nous sommes en famille. Ma cadette vit tranquillement sa vie d’adolescente, avec les crises qui vont avec. Et Anthelm, mon rayon de soleil, et bien…
Il est un savant mélange de son père et de moi-même. Un magnifique jeune homme promis à une belle vie et une belle carrière. Je suis si fière de lui. "
Le matin… Cela revenait à dire : devoir déjeuner avec les images de ses ancêtres. Aèla ne les avait pas connus, et voir le portrait d’inconnu la faisait se remettre en question.
Enfin, ils n’étaient pas tous des inconnus. Elle était un peu mauvaise langue en disant cela.
- Est-ce qu’un jour, je serais sur un mur, oubliée de tous ?
La neige était toujours au rendez-vous, malgré que le printemps fût présent.
Une vieille voiture arriva devant l’hôtel de ville. Elle se gara un peu plus loin après avoir repéré une place.
Anthelm avait un entretien avec le poste de police, résidant dans l’hôtel de ville. Il s’était renseigné durant ces derniers jours et et avait pour ambition de faire carrière dans la médecine légale.
- Allô ? Maman ?
- Ah mon chéri ! Alors cet entretien ?
- Bien, très bien même. Je suis embauché !
- C’est merveilleux ! Anthelm je suis fière de toi !
Et Aloyse le retint au téléphone une bonne demi-heure, lui vantant les forces de police, relatant que son oncle Nolan ainsi que son frère étaient de bons agents. Et comme d’habitude, Anthelm écouta, tout simplement, trouvant le temps long.
Il décida ensuite de se rendre au parc, non loin de chez lui. Il avait besoin de prendre l’air. Certes, il avait trouvé un emploi, mais la vie ne se résumait pas qu’à cela. Il tomba sur les cousines de sa mère : Laurence et Priscilla. Les deux femmes étaient entrées dans l’âge adulte et vivaient toujours sur le même toit.
Laurence, en vert, était toujours célibataire mais semblait épanouie dans son métier. A l’instar de sa sœur, Priscilla était la mère de deux enfants, Lancelot, né d’un père restait à Riverview et Stefania, qu’elle eut avec son mari, résident à Apaloossa. C’était une bonne occasion pour le jeune homme de poser des questions.
- Alors comme ça on est entré dans la police ?
- On sera collègue alors ! S’extasia Priscilla.
- Justement, Laurence, Priscilla… Je me pose des questions.
- Concernant ? S’intéressa Laurence.
- Et bien… J’espère ne pas te froisser, Laurence, mais, vos situations sont différentes avec Priscilla.
- Tu parles de nos emplois ? Demanda Priscilla.
- Oui et non. En fait, je me demande ce que ça fait d’être seul, alors qu’on a passé la quarantaine.
- J’ai compris ! Anthelm, tu as peur de finir vieux garçon ?! S’esclaffa Priscilla.
- Je ne l’aurais pas dit comme ça. S’indigna Anthelm.
- Tu es encore jeune Anthelm. Tu as le temps de voir venir une belle jeune femme.
- Mais… Tout le monde est casé.
- Quand tu dis tout le monde … ?
- Oui, tous mes cousins et cousines.
- Et ta sœur ?
- C’est une autre histoire. Le premier qui la touche…
Cette réflexion fit rire les jumelles, créant une moue boudeuse sur le visage du jeune homme.
Il tomba ensuite sur Janessa, l’une des jumelles d’Elias, et partenaire d’Anthelm. Ils discutèrent un long moment sur le travail, Janessa le briefant sur les missions en cours.
Il rejoignit ensuite, son autre cousine, Delphine, qui était de sortie en famille avec son époux, Timéo Dacier. Elle n’a pas pour autant abandonné le nom Vauganne. Delphine était désormais Delphine Vauganne-Dacier, et une future maman.
- Alors les petits loups ? De quoi vous parlez ?
- Bonjour Priscilla. La salua Delphine. Nous étions en train de parler bébé.
- Ce n’est pas beau de mentir ! Intervint sa jumelle.
- En fait, nous étions en train de convaincre Delphine de s’arranger.
Priscilla observa la jeune femme de plus près. Delphine était loin d’être repoussante, mais elle avait une tendance à se négliger, car elle se dévalorisait.
- Je vous remercie tous de votre sollicitude, mais je suis très bien comme je suis.
- Tu as raison ma chérie. Intervint son mari, Timéo.
- Allez Timéo, ne nous fais pas croire que ta femme en petite tenue sexy ne te plairais pas. Fit Anthelm, tout en lui donnant de léger coups de coude dans le bras.
La nuit était là et avait forcé les Vauganne à rentrer chez eux. Anthelm tomba sur sa cadette qui l’attendait de pied ferme. De prime abord, il se demanda ce qu’il avait bien pu faire, mais la demoiselle lui demanda simplement de la suivre. Ce fut ainsi qu’ils se retrouvèrent dans la chambre de la jeune fille.
- Qu’est-ce qu’il y a, Aèla ?
- J’ai eu une idée pendant que tu te promenais !
- Une idée ?
- J’ai beau être blonde, j’ai un cerveau et je m’en sers, très cher frère !
- Aha ! Je sais, je sais. Alors cette idée ?
- C’est simple, mon cher Monsieur ! Et si on adoptait un chat ?
- Un chat ?
- Oui, un chat !
- Tu aimes les chats maintenant ? S’étonna Anthelm.
- Mais pas pour moi, béta ! Mais pour Maman et Papa.
- Ah je vois… C’est vrai qu’avec le déménagement, on a dû se séparer des chats…
- Oui… Et tu connais Maman… Elle les adore.
- C’est clair… Je me demande comment elle put vivre sans depuis.
- Alors, tu m’aides ?
- Bien sûr ! Demain, je m’occupe des formalités et on ira en choisir un.
- Merci Anthelm ! T’es le meilleur ! Dit-elle en plongeant dans ses bras.
- Tu ne t’en rends compte que maintenant ?
- Chéri…
- Oui ? Fit Vagn.
- Si on m’avait dit que le bonheur était simple, je ne l’aurai jamais cru.
- Que veux-tu dire ?
- Et bien… Plus jeune, j’étais toujours à me plaindre auprès de mes parents de mes frères. Ou sur le fait qu’on était trop nombreux à la maison. L’homme acquiesça en silence. Maintenant, je comprends les propos de mes parents et de ma grand-mère. "Le bonheur nait d’une simple chose : un rire, un sourire, une caresse ou une simple pensée". Les rires d’Aèla résonnèrent dans la maison. Et là, vois-tu… Entendre mes enfants, les voir grandir, s’épanouir… M’arracherait des larmes.
Sans un mot, Vagn pressa ses lèvres sur celles de sa femme. Il comprenait ce qu’elle disait. C’était simple et vrai à la fois. Il la regarda droit dans les yeux avant de lui dire :
- Je t’aime, Aloyse.
- Je t’aime aussi, Vagn.
Oui… Et cet amour, il faillit passer à côté.
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Par Sleioo le 24 Janvier 2015 à 21:05
Episode 24
Tout allait bien, pour le meilleur des mondes, en cette matinée de printemps.
Alors que son épouse était en cuisine, à chantonner, Vagn s’amusait à parcourir internet.
Vint l’heure du petit déjeuner.
- Alors c’est le grand jour ? Demanda Aloyse à son fils.
- Maman, ce n’est qu’une remise de diplôme, tu sais.
- Peut-être, mais ça représente beaucoup tu sais ?
Anthelm ne réalisait pas. En fait, il s’en fichait. Pour lui l’école était terminée depuis longtemps, et il avait même commencé à travailler. Cette époque lui semblait déjà si loin alors qu’elle n’était guère si lointaine.
- Je me souviens de la mienne. Mes parents étaient si fiers. Un souvenir la fit sourire. Celle de Calixte était bien comique dans son genre.
- Ah bon ? Demanda Vagn.
- Oui. Le pauvre a failli se faire dessus.
- Je ne sais pas pourquoi, Maman, mais je t’en crois responsable.
- Hé ! J’étais une petite fille modèle.
- C’est pas ce que raconte Gwillerm.
Aloyse offrit une tape à son fils, alors que Vagn riait.
- Dites, ça vous direz de faire moins de bruit le matin ? Se plaignit Aèla, la tête dans la brume.
- Bonjour ma chérie. Bien dormi ? Demanda son père.
Pour toute réponse, elle lui fit un vague geste de la main tout en se dirigeant vers le plat.
Afin de fêter l’évènement, la famille décida de faire quelques clichés. Les deux enfants tinrent à poser ensemble. Anthelm quitta sa tenue de cérémonie pour revêtir un ensemble plus tendance et chic.
Puis ils utilisèrent la fonction retardateur de l’appareil pour poser la famille au complet.
La jeune Aèla se pomponnait tranquillement, devant la glace qui trônait au-dessus de la commande de ses parents.
Car, aujourd’hui, elle recevait. Qui ?
Un jeune garçon qui faisait battre son cœur depuis des mois. Un beau blond qui avait franchi le seuil de sa maison depuis quelques minutes déjà. Alors qu’elle sortait, tout en chantonnant, de la chambre parentale, elle découvrit son prince charmant en prise avec le terrible sorcier : son Père !
Elle croisa le regard du prince, qui n’était nullement mal pris. Lorsqu’il la vit réellement, son visage se transforma en un immense sourire.
- C’est bon Papa, je peux m’occuper de Freddy toute seule.
- Oh mais je n’ai rien fait.
- C’est vrai Aèla. Ton père et moi discutions, simplement.
La donzelle n’était pas dupe. Sous les airs courtois son père pouvait se révéler être un véritable dragon et cracher son venin comme il expirerait de l’air.
- Oui, bon ! Oublie ! Comment vas-tu ? Elle faisait mine d’être détachée de tout cela, mais s’il savait quel était le désordre qui régnait dans son esprit.
- Euh, bien… Merci.
Ils discutèrent un long moment de tout et de rien. Surtout de rien. Les affaires du lycée étaient si surfaites parfois, que même Aèla les trouvaient stupides et dénuées d’intérêts.
- Tu sais Aèla… Si je suis venu chez toi, c’est pas pour parler du lycée.
- Ah… Fit-elle faussement étonnée.
La petite n’était pas stupide. Elle savait qu’elle plaisait au garçon. Mais lui, ignorait qu’il lui plaisait.
Il tendit une main vers elle et lui prit la main. Aèla sentit son cœur accélérer et son sang bouillonner dans tout son corps.
Le sourire ravageur de Freddy l’acheva. Elle se mit à sourire béatement, puis sans un mot l’emmena dans une autre pièce, loin de son père, qui les surveiller depuis l’ordinateur, en faisant mine de ne pas s’y intéresser.
Leur premier baiser se fit en silence. Tout n’était que jeu. Le regard était la clé, et Aèla était une experte avec ses yeux. Une puissante arme que toute femme se devait manier.
Il ne fut pas surpris, le Freddy. En fait, il n’attendait que cela. Que la donzelle lui permette de toucher ses lèvres.
Sans autre mot, il se rapprocha d’elle, la ceignit par la taille et l’approcha d’elle fermement.
De prime abord surprise, Aèla laissa un petit hoquet s’échapper de sa gorge, mais le sourire et le visage confiant de son partenaire la rassura et elle se permit de le toucher, rapprochant ainsi de nouveau leurs deux visages.
Si ce besoin était chaste, il n’en était moins doux et sucré. Tout comme espérait Aèla de son premier baiser. Était-ce l’amour qui le rendait si bon ?
La soirée se déroula sans autre évènement. Après cet échange, Freddy partit, sans un mot. Aèla était sur son petit nuage et alla se coucher sans manger. Anthelm rejoignit les bras de Morphée peu après.
Cette nuit-là, Aimée était de sortit. Ses vieux os craquaient alors qu’elle observait son arrière-petit-fils. Comme il avait grandi depuis qu’elle était venue leur rendre visite. Elle resta un long moment à s’extasier devant lui.
Elle rendit également visite à Aèla, qui s’en crier gare se leva de son lit. Elle réussit à surprendre Aimée.
- Tu es bien joyeuse, ma chérie.
- Et oui ! Grande-Mamie, tu sais quoi ?
- Non ?
- J’ai un petit ami !! Ne pouvait-elle s’empêcher d’hurler.
- Ohlala ! Mon Aèla ! C’est … super ? Elle ne trouvait pas les mots.
- Oui ! Si tu savais ! J’attendais ça depuis des années.
Aimée ne pouvait être aussi enjouée que l’adolescente. Elle ne savait pas pourquoi, mais son instinct lui disait qu’elle devait se méfier. Mais devant un tel sourire, la défunte ne se sentait pas capable de lui dire.
- Je vous dit que je ne suis pas intéressée !
- Mais Madame, cette assurance vie permettrait à vos enfants…
- Je ne suis pas encore grabataire ! On ne m’enterra pas si facilement !
Aloyse raccrocha violement, ne laissant aucune chance à son interlocuteur de continuer sa plaidoirie.
- Qui c’était Chérie ? S’intéressa Vagn.
- Encore une assurance. Ils veulent tous nous voir crever…
- Allons… Ils font leur boulot.
- Peut-être, mais c’est pas une raison pour venir nous dire qu’on est bon à nous mettre entre quatre planches.
Cette remarque fit sourire son époux. Aloyse détestait qu’on lui rappelle son âge. Pourtant, elle restait une très belle femme, malgré les quelques rides qui soulignaient ses expressions.
Plus tard, alors qu’elle se reposait devant un bon film avec sa fille, l’on sonna à la porte.
- Qui ça peut être encore ? Si c’est encore pour une assurance décès, je vais te…
- Va ouvrir Maman !
Aloyse tomba des nus en voyant ce qui se trouvait sur le pas de sa porte. Une petite boule de poil noire et blanche miaulait et ronronnait en se frottant à ses jambes.
Aloyse ne pouvait que craquer devant une bouille si mignonne.
Elle prit l’animal dans ses bras, puis tout en le caressant, elle entra dans la demeure. Elle repensa à ses chats, laissés derrière elle, lors de leur déménagement. Ils lui manquaient énormément, même si elle ne l’avait jamais dit.
- Qui est le petit malin qui a laissé ce chaton sur le palier ?
- Maman, qu’est ce qui te fait croire que c’est nous ? Demanda innocemment Anthelm.
- En tout cas, c’est pas moi. Dit Aèla.
- Moi non plus, intervint Vagn.
Aloyse arqua un sourcil devant les visages à peine souriant de ses enfants.
Elle déposa le chat au sol et prit sa fille dans ses bras. La petite riait alors que sa mère lui couvrait le crâne de baiser.
- Vous êtes des anges, mes amours.
- Maman, n’exagère pas. Ce n’est qu’un chat.
- Peut-être, mais ça représente énormément pour moi.
Aèla lui sourit à nouveau et regarda la petite boule de poils. Anthelm était partit très tôt le matin même pour aller chercher le chaton. Aèla avait pour mission de distraire sa mère. Opération réussie : Bienvenue au petit Tyrinel !
En attendant que les accessoires pour le félin arrivent, Aloyse emmena sa fille sur les routes d’Apaloosa pour une petite leçon de conduite. La petite apprenait vite et obtint rapidement son permis.
La nuit arriva rapidement et les Vauganne dormaient. Non loin de là, dans le salon, le petit Tyrinel, Tyri de son petit nom, s’habituait à la demeure.
Apparemment, il n’avait aucune gêne. Ce qu’il faisait bon d’être un chat… N’est-ce pas ?
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