• Episode 10

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    - Elouan, on ne peut pas rester ici indéfiniment.

    - Mais c’est toi qui as insisté pour rester ! Protesta le jeune homme.

    - Je sais ! Mais… Je ne me sens plus à ma place.

    Elouan la fixa longuement. Sa femme était sérieuse, et le regard triste qui émanait de ses yeux déchira le cœur du jeune homme. Maélia adorait Ambrine et toute sa petite tribu. Elle était comme une sœur pour elle, mais il fallait se rendre à l’évidence : c’était leur foyer, pas le sien.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Elouan soupira. Le rêve de Maélia ne risquait pas de se réaliser s’ils restaient indéfiniment ici.

    - D’accord… J’en parlerai à Ambrine.

    - Crois-moi, mon Chéri, je suis triste de devoir partir également…

    Elouan caressa la joue humide de son épouse avant de l’embrasser tendrement. 

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    Lawrence était déjà levé, lui qui aimait traîner au lit, il voyait ses habitudes être chamboulées, et radicalement. Il berça une dernière fois son fils Willheim avant de le reposer dans son berceau. Les enfants étaient calmes et agréables. Ils faisaient leur nuit et étaient câlins.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Le musicien ne se serait jamais douté être aussi épanoui dans la paternité. A vrai dire, même s’il souhaitait ardemment avoir des enfants, il appréhendait l’éducation. Et en affronter quatre d’un coup… Cela relevait du défi, purement et simplement.

    A peine relevé, il entendit la petite Anaïs chouiner. Il soupira, non pas agacé, mais amusé. C’était toujours ainsi. Une véritable course de relais. En parlant de relayeur, où était donc la mère ?

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Et bien, elle dormait, tout simplement. Ambrine était épuisée. Elle se remettait lentement de son accouchement. Et sus, elle s’occupait des petits toute la journée, comme Lawrence travaillait. A peine posée dans un fauteuil qu’un des petits pleurait ou réclamait de l’attention. Elle pouvait compter sur Maélia ou Elouan, mais c’était son rôle de mère et souhaitait le moins possible solliciter leur aide.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Le lendemain, alors qu’Ambrine déjeunait, Aldrick arriva dans la cuisine en courant. Il surprit la demoiselle car elle ne s’attendait pas à le voir si tôt. Elle se leva donc et étreignit son oncle. Le vieil homme était si heureux de la voir qu’elle manque de s’étouffer.

    - Doucement… Suffoqua-t-elle.

    - Aha ! Pardon mon Ambrine.

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    - Je suis venue voir ta portée !

    - Dis comme ça, c’est pas flatteur, Aldrick… Bougonna la belle.

    - Je te taquine ! Montre-moi tes merveilles !

    Elle l’emmena alors dans la chambre des enfants où Lawrence était en train de s’occuper d’eux. Aldrick, d’une réconfortante, serra l’épaule du jeune homme. Il semblait prêt à s’effondrer.

    - Va te reposer, mon gars. On prend le relai.

    - On ?

    - Mathis arrive, il gare la voiture.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    A la fin de la matinée, Aldrick et Mathis profitaient un moment de répit pour se prendre du bon temps. Aldrick jouait avec plaisir de la batterie. Il y avait en lui une âme de musicien. Il n’était pas particulièrement doué, mais cela lui rappelait son enfance lorsqu’il jouait avec son père, Wyatt.

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    Ambrine nourrissait Eudes, tout en jouant avec lui, lorsqu’elle entendit toquer à la porte. Elle permit d’entrer et Elouan franchit le seuil de la porte, un peu intimidé. Il n’était pas dans ses habitudes d’être renfermé ou apeuré, mais ce qu’il s’apprêtait à dire était loin de l’enchanter.

    - Coucou ! Fit Ambrine toute joyeuse. Tu viens aux nouvelles ?

    - Ambrine, il faut qu’on parle.

    - Ah ?

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    Cette phrase n’était jamais annonciatrice de bonne nouvelle. Elle ne se retourna pas. Peut-être était-ce plus simple pour son cousin de s’exprimer si elle ne posait ses yeux sur lui ?

    - Et de quoi veux-tu parler ?

    - Ambrine, tu le sais très bien…

    Bien sûr qu’elle le savait, mais il fallait qu’il le dise de lui-même. Lui faciliter les choses lui laisserait un goût amer de regret.

    - Avec Maélia, on ne peut pas rester comme on te l’a promis.

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    - Je sais… Je ne vais pas dire que ça me réjouit, mais c’est la vie. Dit simplement Ambrine après avoir reposé le bébé dans son berceau.

    - Tu ne m’en veux pas ?

    - Elouan ! Elle se jeta dans ses bras. Comment pourrais-je ? Tu es marié, c’est normal de vouloir avoir ton propre foyer.

    - Surtout que la maison est terminée depuis longtemps…Souffla t’il.

    - Exactement.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    - Tu es si gentille Ambrine.

    - Non, Elouan, c’est tout à fait normal. Je n’ai pas à te retenir ici. Va donc faire plein de bébé à Maélia, elle n’attend que ça !

    - Tu sais que dis comme ça c’est…

    Le rouge teinta les joues d’Ambrine qui, sous les rires d’Elouan, lui donna une tape sur l’épaule. Elle allait le regretter, ces quelques mois passés ensemble lui laisseront de bon souvenir.

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    Cela avait beau être le début de l’automne, le temps était assez clément pour permettre à Lawrence de sortir sans trop se couvrir. Les enfants dormaient depuis peu, laissant un temps de répit à leur père. Falère réclama alors son attention en posant sa tête sur les genoux de son maître alors que celui-ci venait tout juste de s’installer dans le canapé, en lâchant un long soupir. Lawrence céda alors à ses exigences, ressentant l’envie lui aussi de profiter de l’air pur.

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    Falère était une chienne dynamique et sage cependant cela ne l’empêchait guère de s’ébrouer et de jouer comme un chiot. Elle adorait rapporter le bâton. Lawrence s’amusait donc avec elle. L’animal lui rapporta de nouveau le bout de bois, la queue battante.

    - Tu aurais peut-être préféré jouer avec ta maitresse. Lui dit-il.

    Falère lui répondit par un léger aboiement puis tourna sur elle-même. Mais Ambrine n’était pas là. Elle avait besoin de prendre l’air elle aussi, de temps à autre, et depuis son accouchement, elle n’était sortie de chez eux.

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    Lawrence dut la forcer à prendre le large, ne serait-ce qu’une heure, car l’enfermement la rendait déprimée et totalement sans vie. Son cousin lui manquait également, alors, dans le dos de sa fiancée, Lawrence avait pris contact avec Elouan et lui avait demandé d’inviter Ambrine.

    Elouan le fit alors, dans la minute, Ambrine était heureuse de son appel mais se sentait déchirée entre son devoir de mère et son envie de le voir son cousin.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Elouan sut trouver les mots car la demoiselle se changea et prit la direction de la maison de son cousin. Elle n’était pas loin donc elle y alla à pied. Elle se rendit compte, une fois dans la rue, que le vent sur son visage lui avait cruellement manqué. Cela lui donnait envie de reprendre le footing. Elle rejoignit donc Elouan qui l’attendait de pied ferme dans sa cour.

    - Ah te voilà ! S’exclame ce dernier en l’enlaçant. Tu sais, si tu n’étais pas venue, je serais venu te chercher par la peau des fesses ?

    Cette fausse menace fit sourire Ambrine, car d’une certaine façon il était sérieux, mais trop « amoureux » pour la mettre en pratique.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    - Tu as une mine affreuse. Remarqua-t-il.

    - Merci, ça fait toujours plaisir… S’indigna la belle.

    - Faut dire ce qui est, Ambrine. Tu dois prendre soin de toi !

    - Mes bébés avant tout.

    Elouan soupira. Sa cousine était en train de se tuer à petit feu. Quelle folie de vouloir élever quatre enfants à la fois. Ils avaient déjà eu cette discussion, hélas Ambrine eut raison : ils étaient désormais présent sur cette terre. Elle ne pouvait ni les abandonner, ni les donner, et encore moins les tuer. De toute façon, c’était inimaginable … Inconcevable même !

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Plus tard, Ambrine entra dans la demeure et trouva Maélia dans la cuisine. La brune ne l’avait entendu entrer. Ambrine fut donc surprise de la trouver avec une mine inquiète et désemparée.

    - Maélia ?

    La brune sursauta en entendit la voix d’Ambrine. Elle venait d’être coupée de ses pensées. Elle secoua la tête et sourit enfin à la nouvelle venue.

    - Tu vas bien ? S’enquit-elle.

    - Moi oui… Mais toi, ça ne semble pas. Remarqua Ambrine. Tu veux en parler ?

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    La femme d’Elouan soupira puis se massa la nuque, afin de se donner contenance et courage.

    - Ce n’est pas si grave, mais… Je sais pas. Avec Elouan, on n’arrive pas à concevoir.

    - Je vois… Dit faiblement l’invitée. Vous avez consulté ?

    - Oui, oui… Selon les analyses, il n’y a aucun soucis mais…

    - Mais comme ça ne vient pas, tu ne peux pas t’empêcher de t’inquiéter.

    La brune lui fit signe que oui. Son expression était empreinte d’une si profonde tristesse qu’Ambrine sentit son cœur se fendre. Elle avait eu une grande famille sans pour autant souhaiter ardemment des enfants, et Maélia qui aime tant les bébés n’arrivait pas à créer sa propre famille avec l’homme qu’elle aimait.

    Elles passèrent un long moment à discuter entre elle. Ambrine accéda à son envie de changer de sujet. Elles ne pouvaient révolutionner le monde en parlant. Maélia devait laisser le temps au temps.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    - Ainsi donc notre bon Elouan se sent la fibre paternelle ?

    Lawrence avait dit cela de façon légère lorsqu’Ambrine rentra, elle lui raconta les soucis que rencontrait le couple. Le jeune papa ne voulait pas s’appesantir la dessus. Il ne pouvait rien y faire, et tenter de le faire comprendre à sa belle qui, d’une âme charitable, se serait voulu d’avoir eu des enfants.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    - Espèce d’idiot ! Rit-elle. Dis, dis, dis !! S’exclama-t-elle en sautant sur place. Tout est prêt ?

    - Bien sûr, lui sourit-il. Comment pourrais-je ignorer un jour si important ?!

    Elle lui sourit et l’embrassa avec passion. Ce soir était un grand soir, leurs enfants fêtaient leur premier anniversaire.

    - Tu veux pas qu’on appelle tout le monde ?

    - Non….

    Ambrine ne souhaitait pas la présence de sa famille pour cet évènement, trouvant les enfants bien trop jeunes pour se souvenir de cette fête. Et puis, elle préférait partager ce moment unique avec le père de ses enfants. Lawrence lui sourit et ils décidèrent de chercher le premier d’entre eux.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Les chants et les souhaits de bon anniversaire plurent toute la soirée, s’étendant dans la nuit. Quatre anniversaires d’un coup était longs à mettre en place, et les gâteaux défilèrent toute la soirée. En voyant cela, Ambrine avait tout d’abord protesté.

    - Ils seront bien content en revoyant les photos de voir qu’ils avaient chacun leur gâteau. Avait-il répliqué.

    Elle ne pouvait concéder sur ce point. Se succédèrent ainsi Taliesin, Willheim, Eudes et Anaïs.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Afin d’immortaliser cette avancée dans la vie, la petite famille décida de prendre quelques photos. Ambrine tenait dans ses bras Eudes, Taliesin dans les bras de son père, tandis que Willheim subissait les assauts d’affection de sa sœur Anaïs.

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    Eudes et Willheim avait pris les traits de leur grand-mère Aveline : brun aux yeux marrons. Eudes était un enfant calme et affectueux alors que Willheim était un taquin de première qui aimait faire rire.

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    Taliesin était étrange, toujours à ramper après Falère et surtout à ne réclamer que son père. Cela touchait énormément Ambrine mais elle ne pouvait acheter l’affection de son fils. Elle était très heureuse de voir qu’il s’épanouissait malgré tout.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Le petit Willheim était le chouchou de sa sœur. Anaïs était adorable a toujours sourire. Calme et patiente, elle aussi, mais têtue, elle parvenait à faire ce qu’elle voulait de ses trois frères. Cela amusait énormément ses parents, car la petite blonde à la bouille d’ange se révélait être  un petit diable.

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    La maison était plus vivante que jamais. Cela grouillait dans tous les sens, chantait, jouait et parfois même pleurait. Mais Ambrine était si heureuse. Elle ne s’était jamais imaginé maman. Elle avait alors éprouvé divers sentiments comme la peur, le choix, l’incertitude. Le tout exacerbé par le manque de sommeil.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Elever quatre enfants relevait du défi mais Ambrine adorait cela. Cette petite adrénaline qui vous fait vous sentir vivant. Et puis, ses enfants étaient un puits inépuisable d’amour et de sourire. Aucun d’eux n’étaient capricieux, tous obéissant et affectueux. Elle n’aurait pu rêver de meilleurs enfants.

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    Mais comme tout enfant, ils perdaient parfois patience. S’il y en avait un qui se mettait facilement en colère, c’était Taliesin. Naître en même temps ne signifiait pas forcément même caractère. Cela faisait sourire Ambrine à chaque colère que le petit piquer, redoublant sa fureur, car les prétextes étaient souvent futiles. En même temps, ce n’était qu’un enfant, ce ne le rendait que plus attendrissant encore.

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    Le plus calme de tous était Eudes. Il ne parlait pas encore, mais ses babillages étaient inexistants. Inquiet ses parents l’avaient alors mené à l’hôpital, mais on les rassura. Eudes était très épanoui, mais l’évolution d’un enfant était différente selon l’individu. Qu’Eudes prenait son temps n’avait rien d’inquiétant et surtout aucunement un signe de faiblesse de ses parents.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Et lorsque venait l’heure du couché, il fallait conjuguer entre les différentes personnalités. Apprendre à les amadouer, lire un livre qui plaisait au plus grand nombre, satisfaire tout le monde était une épreuve quotidienne. Mais Ambrine savait qu’elle pouvait compter sur Lawrence. Il avait beau travailler très dur au théâtre de la ville, il prenait son rôle de père au sérieux.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Il la soutenait, la contredisait bien des fois sur sa façon d’éduquer leurs enfants. Elle était heureuse de l’avoir dans sa vie, bien plus qu’avant. Il était patient, maître de ses émotions et chacun des enfants adoraient leur Papa. En voyant la complicité qu’ils entretenaient avec lui, le belle était un peu envieuse, voire carrément jalouse.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Mais c’était là une des nombreuses concessions qu’une mère devait faire pour ses enfants : partager l’homme qu’elle aimait. Elle en était heureuse, ce n’était pas un fardeau. Elle espérait donc que cela ne change jamais. Cette vie était parfaite.

    Episode 10 - Souffler comme un grand

    Mais il y avait des choses contre lesquelles on ne pouvait lutter. Comme la maladie et la mort. Ce coup de fil fut destructeur. Jamais elle n’aurait pensé à une fin si difficile pour cet être si cher à son cœur. Adélaïde… Cette si bonne Adélaïde venait d’apprendre qu’elle ne passerait pas la semaine. Elle avait contracté une terrible maladie. Elouan en était écroulé. Ambrine soupira avant de pleurer. Elle n’arrivait pas à se défaire de ses souvenirs de sa propre mère. Pourquoi, alors que l’on touchait presque le bonheur du doigt, quelque chose venait subitement tout faire s’écrouler ?


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    Episode 11

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Le temps a passé, et nous avons dû faire quelques travaux dans la maison. Nos revenus n’étant des plus haut, nous avons sacrifiés l’étage pour ne vivre que sur du plein pied. J’aimais beaucoup notre ancienne maison, mais il fallait être réaliste, nos enfants avaient besoin d’espace.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Mon petit potager s’est retrouvé à l’extérieur, puisque que ma serre est devenue une petite pièce à vivre, afin que nous puissions nous détendre, loin des enfants.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Nous avons aménagé un peu le jardin avec ce semblant de terrasse pour l’été.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    L’entrée se fait désormais dans notre ancienne véranda.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    La première chose que l’on voit, lorsqu’on pose un pied à l’intérieur, c’est ce petit coin lecture. Pour le moment, avec les enfants la maison est peu souvent rangée.

    Mais on peut dire que cela met de la vie entre nos murs. Toujours à chanter, babiller, jouer. Aah, mes enfants que j’adore !

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Notre cuisine. Conçue sur un modèle similaire à l’ancienne, nous avons même prévue une plus grande table.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Le salon. Il ne nous sert pas à grand-chose. La télé reste tout le temps éteinte. Que voulez-vous, nous donnons priorité aux priorités.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Une petite vue rapide dans notre chambre.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Pour accéder à la chambre des petits, il faut emprunter l’entée. Nous avons prévu une autre pièce, qui restera vide, jusqu’à ce qu’Anaïs soit en âge de dormir seule.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Voici donc l’entrée de la nursery.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Les quatre berceaux qui se suivent. A chacun sa couleur, d’ailleurs.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Et leur coin pot. Il faut s’armer plus que de patience et de courage avec quatre loustics dans leur genre.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    D’ailleurs, Anaïs est la moins difficile pour ce genre d’apprentissage. Notre petite reste sage à longueur de journée, et toujours souriante. A croire que son plus grand bonheur est de nous faire plaisir.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Taliesin reste un ange à part. Ses sourires sont rares mais d’autant plus précieux. Notre enfant est spécial, nous le ressentons au plus profond de nous mais il reste notre enfant.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Mais j’ai beau feindre la bonne humeur, notre vie est ponctuée de décès. Elouan est désormais orphelin. Iorhaël n’avait pas survécu au chagrin. La perte si rapide d’Adélaïde fut un coup dur, bien trop dur pour cet époux aimait et dépendant de sa femme. Avec Elouan, nous avons eu beau passer tous les jours, rien n’y avait fait.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Mais si seulement, il n’y avait que cela. Je ne trouve plus de sens à ma vie. Elle est comme insipide, fade et sans saveur. Toujours la même rengaine, le même train-train : Biberon, pot et jeu. J’adore mes enfants, n’en doutez pas, mais j’ai besoin de vivre ma vie de jeune adulte. Il était trop tôt pour que je sois mère. Avec Lawrence, nous n’avons pu nous marier.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Mais mon Lawrence avait assez de patience pour deux. Il n’arrêtait de me répéter que le mariage n’était qu’un acte officiel. Pour lui, nous étions déjà unis pour l’éternité. Aah, ce qu’il pouvait être romantique et rêveur. Pourtant, c’était moi la rêveuse dans notre couple. A croire que le poids des responsabilités me faisait perdre ma candeur et mon innocence…

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    S’il y en avait une d’insouciante, c’était bien Falère. Parfois, j’aimerais qu’on échange nos places, ne serait-ce qu’une journée. Une vie de chien, n’est-ce pas ?

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Je crois que si j’arrive à tenir bon dans tout cela, c’est grâce à ma Falère. Elle est mon petit rayon de soleil. Ses yeux bleu me sondent et me rappellent sans cesse mes devoirs et mes responsabilités envers mes enfants.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Ma belle Falère, source de ma paix intérieure et de mon équilibre mental. Je sais qu’elle manque cruellement d’attention et qu’elle s’ennuie. Un jour, je lui offrirais un compagnon.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Mais pour l’heure, elle doit se contenter de mes enfants. Elle est curieuse de ces petits bouts d’homme qui babillent et qui lui tire les poils. J’ai souvent peur qu’elle réagisse violemment, mais notre Falère est une chienne douce et calme. A croire qu’elle sait qu’elle est confrontée à des enfants.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    L’apprentissage se fait en douceur. Chaque jours, un peu est fait, allant jusqu’à l’acquisition complète. Je sais que c’est une photo assez intimiste, mais je ne peux résister à ces bouilles. Il ne manque que Taliesin pour compléter ce tableau si parfait.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Le temps passant, j’ai repris enfin le travail. Une coupure bienvenue. Mais laisser mes bébés à une étrangère m’est difficile.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Ah ? Non, ce n’est pas lui, ma nourrice ! Vu sa dégaine, je ne l’aurai jamais engagé !

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Non, ma nourrice est cette jeune fille qui s’occupe avec bravoure de mes bébés. Mais la pauvre n’est pas formée pour parer contre les intrusions et les vols.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Alors c’est à moi de m’en charger. Vu mes expériences passées avec la lie de l’humanité, je peux facilement me défaire de ces vauriens sans scrupules qui viennent se sustenter du dur labeur des autres.

    Episode 11 - Ce train-train destructeur

    Et encore une victoire pour moi ! A croire que j’aurais pu entrer dans les Forces de l’Ordre. Cette police, quel que soit la ville, était incompétente.

    - Vous êtes tarée, ma parole !

    - Je suis une mère de quatre enfants, sportive haut niveau et justicière. Mon nom est Ambrine Vauganne !


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    Episode 12

    Episode 12 - Liens sacrés

    Quelques mois eurent passé et une nouvelle nuit touchait à sa fin. La petite famille vivait paisiblement. Ambrine avait repris goût à sa vie grâce à son travail, gagnant une petite promotion. Lawrence progressait également, touchant de près son rêve d’être Rock star. Et les enfants ? Et bien…

    Episode 12 - Liens sacrés

    - Je peux savoir ce que fais dans notre coffre, Anaïs ?

    - Oh ! C’est pas votre coffre, c’est aussi le mien, d’abord ! Protesta la fillette la tête dans la boite.

    Eudes poussa un "Humph" de mépris puis entreprit de descendre de son lit. Anaïs avait beau être l’aînée – étant née la dernière- mais elle n’avait pas le droit de faire ce qu’elle voulait dans sa chambre !

    Episode 12 - Liens sacrés

    Elle avait passé une tenue de princesse, le temps que son frère la rejoigne. Il l’a regarda et ne fit aucun commentaire. Elle surprit son regard, et avec le mépris digne d’une reine, elle snoba son petit frère.

    Eudes soupira. Si toutes les filles étaient comme sa sœur, il ne tomberait jamais amoureux. De toute façon, les filles c’étaient trop bêtes.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Willheim arriva en courant dans la pièce et y trouva ses trois frères et sœurs en train de jouer avec insouciance. Dans ses plus habits, le garçon piaffa d’impatience.

    - Hé ho ! Vous savez quel jour on est ?

    - De quoi tu parles ? Lui demanda Eudes. On est samedi !

    Willheim se frappa la tête en signe d’indignation.

    - Vous êtes tous débiles.

    - Je te permets pas ! S’outragea Anaïs en agitant son sceptre.

    - C’est pas sympa de dire ça… Pleurnicha Taliesin, en tirant sur sa tunique bleue.

    - Et si tu nous le disais…

    Willheim désigna la chambre de leurs parents de son index. S’ils avaient oublié un tel jour, qu’allaient devenir ?

    Episode 12 - Liens sacrés

    En effet, c’était un grand jour. Elle allait enfin pouvoir partager son nom avec l’homme de sa vie. Ambrine ferma le fermoir de son collier avant de se positionner devant le miroir. Elle s’observa, satisfaite du résultat. Elle n’avait plus la même insouciance qu’antan mais elle redécouvrir avec joie le fait de prendre soin d’elle. 

    Episode 12 - Liens sacrés

    Depuis l’arrivée des quadruplés, la demoiselle était comme une terre en jachère : repos et négligence totale. Mais les enfants avaient grandi et étaient plus autonomes désormais. Elle revivait, pouvant prendre soin d’elle. Elle passa les mains sur son ventre, elle avait toujours été mince, et fut heureuse de voir que sa grossesse n’avait pas marqué son corps. 

    Episode 12 - Liens sacrés

    L’on toqua à sa porte. Peu surprise, Ambrine donna la permission à l’intrus d’entrer. Elle put reconnaitre les petits pas feutrés et nus sur le plancher. C’était Anaïs qui venait la voir.

    - Maman ?

    Ambrine n’eut nullement besoin de se retourner, sa petite voix fluette avait entériné ses moindres doutes.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Mais il fallait bien qu’elle puisse voir la magie opérer sur son unique fille. Mais lorsqu’elle vit la tenue d’Anaïs, Ambrine ne put s’empêcher de sourire.  Elle avait gardé son déguisement royale.

    - Tu comptes y aller comme ça ?

    - Elle est belle, hein ? Dit la fillette en tournoyant sur elle-même.

    - Très, ma puce. Mais pas appropriée.

    La petite fit la moue, elle n’était pas décidée à retirer sa belle robe de princesse.

    - Tu veux être aussi jolie que Maman ?

    Le visage d’Anaïs s’illumina lorsqu’elle entendit cela. Elle rêvait de pouvoir se maquiller. C’était là son plus grand rêve d’enfant : jouer à la grande.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Quelques minutes plus tard, la petite blonde était prête. Toute jolie dans sa robe rose et avec ses petites tresses, elle rayonnait. Cependant, alors qu’elle bouclait une ronde en tournoyant sur elle-même sous les applaudissements de sa mère, elle scruta Ambrine avec ses deux grands yeux bleus.

    - Hum ? Fit la jeune femme.

    - Rien Maman… Tu es belle…

    - Merci ma puce.  Dis-moi, où est ton père ?

    La petite retrouva l’étincelle de malice au fond de son regard puis s’approcha de sa mère sur le ton de la confidence. Ambrine s’abaissa à sa hauteur.

    Episode 12 - Liens sacrés

    - Papa joue aux cowboys ! Chuchota-t-elle.

    Cela amusa Ambrine, car cette expression était une espèce de code secret entre elle et ses enfants, déterminant une situation qu’elle trouvait désormais caustique. Elle ne put s’empêcher de rire, accompagnée du rire cristallin de sa fille.

    - Ils n’arrêteront jamais ! Dit-elle entre deux rires.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Et apparemment pas. Elouan et Lawrence étaient encore partis dans une de leur joute verbale. C’était devenu systématique. Au début cela énervé leur femme respective, mais Maélia et Ambrine en étaient venue à trouver cela comique. Désormais elles se contentaient d’observer de loin, en souriant.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Alors qu’Elouan et Lawrence était encore en train d’exprimer leur "amour" l’un envers l’autre, Maélia regarda sur sa gauche en entendant le cliquetis d’une porte. Elle sourit et s’avança alors vers la nouvelle venue – et maîtresse de maison.

    - Ouah ! Tu es superbe ! S’extasia Ambrine en apercevant son amie.

    - Je ne peux pas en dire autant de toi.

    - Arrête ! Ma tenue n’a rien d’extraordinaire. Répliqua Ambrine, un peu gênée.

    - Peut-être, mais c’est ce qui te va le mieux.Episode 12 - Liens sacrés

    - Non mais tu t’es vu ? Dit Elouan avec mépris.

    - Qu’est-ce qu’elle a ma tenue ?

    - Elle est laide à en pleurer !

    - Je ne te permets pas Elouan !

    L’homme sourit en coin. Qu’avait-il à faire de son approbation ? Franchement, il était au-dessus de ça. Il entendit alors un claquement de langue agacé. Il sursauta puis déglutit avec difficulté. En plus de croiser le regard noir de sa femme, Elouan tomba nez à nez sur sa cousine qui fulminait. Il lui fit un petit sourire contrit.Episode 12 - Liens sacrés

    Mais alors qu’il allait parler, la porte de la cuisine claqua, le tout accompagné par un « bonjour » calme et distant. Ambrine, en voyant son oncle, se précipita vers lui, aussi gracieusement que sa robe lui permettait. Elle voulut lui sauter au cou, mais la mine déconfite d’Aldrick la fit s’arrêter.

    - Je suis désolée, Tonton…

    - Tu n’as à l’être ma fille. Dit le vieil homme. C’est la vie…

    Ambrine baissa la tête et laissa une larme s’échapper de ses yeux. Aldrick lui releva le visage, fouilla dans sa poche et tamponna la joue de sa nièce avec une grande affection.Episode 12 - Liens sacrés

    Puis, avec un sourire contrit mêlé de tristesse, il la prit dans ses bras afin de la consoler. Mathis était décédé depuis peu, laissant le vieil homme seul. Lorsqu’elle apprit la nouvelle, Ambrine avait proposé à Aldrick de venir vivre avec eux, mais il refusa. Il était attaché à sa petite maison, car elle renfermait d’innombrable souvenir de son défunt époux.

    - J’aurais tant aimé qu’il soit avec nous, aujourd’hui.

    - Moi aussi, ma grande… Moi aussi…

    - Il me manque.

    Aldrick ne dit rien. Il n’y avait rien à dire. Cet homme que fut Mathis était une personne irremplaçable qui laissa derrière de nombreux cœur en peine.

    Episode 12 - Liens sacrés

    En entendant des éclats de voix, Aldrick sourit malgré lui et regarda la scène qui se déroulait juste à côté d’eux. Maélia était en train de rabrouer les deux hommes comme elle le ferait avec des enfants. Cela fit sourire également Ambrine.

    - Encore en train de se chamailler ?

    - Que veux-tu… A croire que c’est un véritable sport pour eux. Dit Ambrine en haussant les épaules.

    Episode 12 - Liens sacrés

    - Vous n’en avez pas marre, à la fin ?

    - Mais c’est lui qui a commencé ! Se défendit Lawrence.

    - Rapporteur… Dit Elouan en soufflant.

    - Suffit ! S’emporta Maélia. Vous êtes des adultes ! Lawrence t’es enfants sont plus matures que toi ! Ils sont quatre et se disputent presque jamais !

    Le musicien ouvrit la bouche, mais Maélia changea de cible en s’en prenant à son époux. Elouan se massait la nuque, tout en regardant ailleurs, gêné.

    - Et toi alors ?! Tu es Papa toi aussi ! C’est là l’exemple que tu veux donner à notre fille ?

    - Lise est encore un bébé… Tenta de protester Elouan.

    Chose qui lui valut un regard noir de la part de sa femme. Maélia et Elouan était de tout jeune parent, d’une petite fille qu’ils avaient prénommé Lise.

     

    Episode 12 - Liens sacrés

    - Mais chaton…

    - Y’a pas de chaton qui tienne ! Coupa net Maélia. C’est un jour de fête ! Mince ! Elouan, tu tiens tant que ça à ruiner le mariage de ta cousine ? Il fit signe que non. Et toi, Law… Tu veux décevoir Ambrine ?

    Le jeune homme baissa le regard. C’était là son dernier vœu.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Après cette petite mise au point, la famille se rendit à l’extérieur. Le temps était au beau fixe, le soleil baignant de toute sa lumière cette future cérémonie. Placé sous l’arche, le couple attendait impatiemment la petite famille. Willheim arriva, nonchalant.

    - Willheim ! Gronda Lawrence.

    Le petit baissa la tête et fila aux côtés de sa sœur. Le père soupira. Willheim était un petit garçon insolent qui aimait se faire désirer. Il échangea un regard avec Ambrine qui lui sourit avec dépit. 

    Episode 12 - Liens sacrés

    Avec le décès de Mathis, la famille s’était restreinte. De la génération précédente, ne restait qu’Aldrick, le père de cœur et oncle d’Ambrine. La belle s’en serait voulu de n’avoir pu se marier sous le regard approbateur de cet homme. Bien sûr, elle aurait aimé que les autres défunts furent présents également –notamment sa mère, Aveline.  Mais elle était malgré tout entourée et choyée. Parents, oncles, enfants, amie – Bonne ? – étaient de la fête.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Mais surtout, son Lawrence. Sans lui, rien de tout cela ne serait possible. Pas de vie à deux, pas quatre merveilleux enfants, pas de sourire, ni de baiser. Elle serait seule à tout jamais. Il lui prit la main. Il était l’heure des vœux. Elle ne pouvait s’empêcher de sourire. Elle si heureuse !

    - Par cet anneau, je te fais mienne Ambrine Vauganne. Toi la mère de nos enfants. Toi la femme de mes nuits. Toi la femme de ma vie. Si l’on m’avait prédit qu’un jour je rencontrerai une femme telle que toi, je n’y aurais jamais cru. Je n’avais pas confiance en moi, tu sais. Je joue les bravaches, mais j’étais comme un enfant : effrayé. Mais tu m’as souri, épaulé et surtout aimé.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Touchée, Ambrine lui prit les mains dans les siennes et le regarda avec intensément. Son homme était parfait, joyeux et un amour. Elle n’aurait pu rêver d’un meilleur homme. Elle laissa quelques larmes perler de ses yeux bleus puis sous les applaudissements, ils échangèrent le baiser symbolique.

    - Je t’aime, lui dit-elle d’une voix douce, contre ses lèvres.

    - Je t’aime tout autant.

    Episode 12 - Liens sacrés

    - On est obligé de faire ça ? Pestait Lawrence.

    Pour lui, ce n’était qu’une mascarade. Une espèce de spectacle.

    - Moi j’y tiens ! Et puis, qui saurait résister à un bon gâteau ? Lui dit-elle en lui taquinant la joue avec l’index.

    Lawrence sourit malgré lui. Ambrine était de bonne humeur et n’arrêtait pas de sourire.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Et pour cause, elle croyait que ce mariage ne se ferait jamais. Leurs fiançailles dataient de quelques années. Elle était alors au début de sa grossesse. En y repensant, elle n’espérait plus cette cérémonie. Cette espèce de routine qui s’était installée entre eux commençait à détruire leur relation. Elle avait pris à part Lawrence et s’était alors défoulée. Lui criant dessus, le giflant même. Elle avait blessé son petit ami. Elle le savait, aujourd’hui encore, il lui en tenait rigueur. Mais il fallait que ça sorte. Elle était sous pression. Mais qui était-elle pour se croire malheureuse et mal aimée ? Si elle était dans cet état, Lawrence l’était tout autant. Certes il n’était pas à la maison toute la journée mais il travaillait et puis s’occupait des enfants.  Qui était alors le plus à plaindre ? Ambrine n’avait toujours pas de réponse. Quand bien même, ils avancèrent une date de mariage, décidant qu’elle tomberait peu après l’anniversaire des quadruplés.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Si eux étaient heureux, leurs enfants l’étaient encore plus. Ils étaient un peu brimés par leurs camarades de classe, car les autres enfants ne comprenaient pas pourquoi leur papa et leur maman n’étaient pas mariés. Taliesin en souffrait le plus. C’était un enfant sensible, toujours proche de son père.

    - Attention ! Le mit en garde Ambrine.

    L’enfant sourit à sa mère, dévoilant sa dentition imparfaite. Elle lui sourit à son tour puis invita ses autres enfants autour de la table.

    Episode 12 - Liens sacrés

    - Maman ?

    - Oui mon chou ? Répondit Ambrine à Taliesin, alors que Lawrence découpait la pièce montée.

    - Pourquoi on coupe le gâteau avant de manger ?

    - Et pourquoi pas ? Répondit sa mère avec une pointe de défi.

    - Mais c’est pas bon de manger sucrée avant le salé ?! S’indigna l’enfant.

    Elle baissa les bras et soupira. Décidément c’était un enfant étrange empli de principe. Mais elle l’aimait, comme elle aimait ses autres enfants.

    Episode 12 - Liens sacrés

    La fête s’amplifiait. Les rires fusaient, les enfants jouaient comme des fous. Falère participait également aux festivités, à sa façon en amenant le journal à Elouan. En voyant cela, la petite famille éclata de rire.

    Episode 12 - Liens sacrés

    La petite famille posa, sous les suppliques d’Oncle Aldrick. Les enfants étaient heureux de poser, mais le couple un peu moins. Mais on faisait toujours plaisir à Aldrick.

    De gauche à droite : Willheim, Taliesin, Eudes et Anaïs.

    Les enfants avaient bien grandi, et malgré certaines ressemblances, ils avaient tous leur identité propre. Anaïs était douce et calme, avec son petit caractère –être la seule fille parmi tant de garçon, cela était une nécessité-, Eudes était tout aussi calme, mais à la fois réservé. Il aimait rester dans son coin et jouer seul. Tout le contraire de Willheim, énergique, boute-en-train. Une vraie pile électrique ! Heureusement, il restait la plupart du temps avec son frère Taliesin qui avait besoin d’une protection. Il était un peu étrange, notre Taliesin, mais Ambrine espérait qu’avec le temps, il s’ouvrirait au monde. 

    Episode 12 - Liens sacrés

    Les invités venaient juste de partir. Ambrine soupira, épuisée par cette journée. C’était assez stressant et éprouvant, bien qu’elle fût presque aussi heureuse que lors de la naissance de ses enfants.

    Falère s’assit près d’elle en couinant. Sa maîtresse porta le regard sur elle, et découvrit entre ses crocs une brosse.

    - Tu veux que je te brosse ? Demanda Ambrine en récupérant l’objet et en se mettant à sa hauteur.

    Episode 12 - Liens sacrés

    - Tu sais Falère… Je suis une mauvaise maîtresse. La chienne couina en la fixant. Mais je t’assure ! Je t’ai négligé pendant longtemps… La chienne lui lécha le visage. Aha ! Moi aussi je t’aime ma belle. Maintenant, on bouge plus ! Tu veux être belle ?

    Falère aboya, heureuse de l’attention que lui portait Ambrine. La chienne était sa confidente. Elle écoutait, et ne la jugeait jamais. Ambrine l’adorait et c’était réciproque. Même si elle laissait Lawrence la brosser, elle allait toujours vers Ambrine en premier.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Elle la suivait partout, même jusque sur le lit. Alors que Lawrence sortait de la douche, il rejoignit sa femme, qui venait de coucher les enfants, dans leur chambre et quelle fut sa surprise que de trouver la chienne à sa place.

    - Ambrine !

    - Et bien quoi ?

    - Ton chien est sur le lit.

    La jeune femme soupira en refermant son livre. Lawrence adorait Falère, là n’était pas le problème, mais la chienne avait une propension à la jalousie et à la moindre occasion, s’emparait des biens et des places de son époux. Avec une caresse, elle fit descendre Falère.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Il se glissa alors sur le lit, auprès de sa femme et la prit contre lui. D’un air rêveur, elle passa ses doigts entre les siens et le caressait du pouce.

    - Tu sembles ailleurs. Lui dit Lawrence.

    - Oh… Elle leva les yeux vers lui. C’est juste que j’ai du mal à réaliser.

    - Je sais… Ça me fait le même effet.

    Episode 12 - Liens sacrés

    - On vit ensemble depuis si longtemps… Dit-elle. L’université, puis ici et nous avons quatre enfants. Tu te rends compte ?

    - Bien sûr ! S’exclama le jeune homme. J’ai changé leurs couches aussi !

    - Ce n’est pas ce que je voulais dire…

    Episode 12 - Liens sacrés

    Bien sûr qu’il avait saisi. Il pensait la même chose. Il ne faisait pas les choses dans l’ordre. De simple rencontre en ville, puis un emménagement, un mariage et des enfants.

    Il approcha alors ses lèvres de celles de sa femme et lui murmura contre :

    - A chacun sa façon de vivre, Ambrine. Et moi je ne regrette aucun de mes choix avec toi.

    Elle lui sourit puis lui offrit ses lèvres. La belle Ambrine put sentir le désir monter en elle. Ses sentiments pour Lawrence n’avaient guère changé. Ils avaient même augmenté. Son cœur dégoulinait d’amour pour cet amour taquin, protecteur et doux.

    Episode 12 - Liens sacrés

    Ils enflammèrent la flamme de la passion et du désir. Ils explorèrent de nouveau leur corps, savourant cette saveur à jamais savoureuse. Cela faisait si longtemps qu’ils n’avaient fait l’amour. Ambrine se sentit vivre de nouveau. Elle se sentait femme et désirée. Cela décupla ses ardeurs, pour le plus grand plaisir de son époux qui se laisse dominer pour cette nuit d’amour.


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