• Episode 13

    Episode 13 -

    Les feuilles ne cessaient de tomber, tout comme les larmes de Lawrence. La perte de sa femme le laissait inconsolable. Le vieil homme avait gagné grâce à elle une famille, une amie et une amante. Ambrine était toute sa vie, et cela jamais il ne l'oublierait.

    Episode 13 -

    Sa vie n'avait jamais été brillante avant sa rencontre avec Ambrine. Baladé de foyer en foyer, Lawrence avait alors perdu foi en la vie. Il avait entamé des études, à défaut d'avoir une ambition, un rêve. Et elle apparut alors, son le seuil de sa porte. Flamboyante dans ses vêtements courts et de jeune fille sage. Ses beaux cheveux bleus qui encadraient son magnifique visage étincelaient au soleil.

    Episode 13 -

    Il lui avait déjà dit. Dit qu'elle s'était emparée de son cœur dès le premier regard. La belle Ambrine avait alors rougi et dénié ses propos. Sa femme ne tirait pas sa force de son orgueil ni de sa beauté, mais de sa timidité et de sa gentillesse sans faille. Lawrence soupira après avoir rejoint la balançoire. Parler de sa femme au passé... il n'y arrivait pas encore. Pour lui, Ambrine était et sera à jamais éternelle. Elle était sa femme pour l'éternité.

    Episode 13 -

    Un nouveau soupir et il fit timidement grincer les chaînes de son siège en se balançant. Le temps allait soulager sa peine, il le savait. Mais jamais il ne comblerait le vide qu'elle venait de créer. Il ferma les yeux et absorba les rayons du soleil.

    - Si un jour on m'avait dit que tu partirais avant moi... Je ne l'aurais jamais crû...

    Une larme orpheline coula sur sa joue. Sa belle Ambrine avait quitté ce monde, mais en son cœur, à jamais elle demeurait.

    Episode 13 -

    Malgré cette perte, la vie continuait. Anaïs et Eloi étaient débordés avec leurs enfants, même si c'était une joie de s'occuper d'eux. Mais ils avait les mains et la tête bien trop occupées pour pouvoir faire leur deuil. Lawrence prêtait avec joie main forte à sa fille. S'occuper de ses petits-enfants était une bonne distraction, et un geste coutumier qui n'ébranlait pas ses habitudes.

    Episode 13 -

    Les petits ne semblaient pas perturbés par l'absence de leur grand-mère. Il était toujours ardu d'expliquer la mort à un enfant, et Aslinn ne pouvait comprendre cette chose à la fois abstraite et concrète qu'était la disparition d'un être vivant.

    Episode 13 -

    Alors Eloi ne s'attardait pas sur ce genre de "détails". Elle avait besoin d'équilibre et d'une évolution saine. La petite apprenait à son rythme, progressant au fils des jours, pour la plus grande joie de ses parents. Eloi, bien que ce ne fut que "sa" belle-mère, était touché par la mort d'Ambrine et était réconforté par le sourire infaillible de son aînée.

    Episode 13 -

    Toute source de joie était bonne à prendre. Et l'innocence infantile était si rafraîchissante. Il en était envieux, parfois. Retourner à ce stade de la vie où les soucis sont moindres et être loin des responsabilités d'une vie d'adulte et de père.

    Episode 13 -

    Mais avec la peine qui ravageait les cœurs de la maison, on en oublia presque que le temps ne cesser de progresser et marquer son emprise sur les êtres vivants. Cyprien entra dans un nouvel âge, arborant la chevelure noire de son arrière-grand-mère Aveline.

    Episode 13 -

    Aurélianne le suivit de peu, en bonne jumelle, et arborait les cheveux de sa grand-mère, qu'elle tenait de son propre grand-mère, Wyatt. Le mystère de la génétique était magique et cela fit verser quelques larmes à Anaïs. Voir cette magnifique couleur sur l'un de ses enfants était une source de joie et surtout une bouffée de nostalgie qu'elle ne pouvait refuser.

    Episode 13 -

    Lawrence lâcha son dévolue sur cette petite fille à la frimousse adorable. Il ne pouvait cesser de voir en elle sa regretté épouse. Aurélianne était pourtant si différente d'Ambrine, par son caractère. La petite ne cessait de faire des caprices et de martyriser son frère, bien plus effacé qu'elle.

    Episode 13 -

    Mais elle avait toujours ce regard plein d'amour pour les autres. On ne pouvait la détester. Elle faisait fondre les cœurs de ses proches.

    Episode 13 -

    Plus tard, dans la semaine, Eloi et Anaïs profitaient d'un moment de calme, avant de se coucher, pour rester ensemble, à discuter de tout et de rien. Le regard de la blonde était rivé sur les photos qui ornaient le mur de la chambre.

    Le temps avait filé à une telle vitesse, avalant sa jeunesse et son énergie. Elle se sentait épuisée - et bien qu'attristée par la mort de sa mère- sereine.

    Episode 13 -

    Eloi glissa son bras autour de ses épaules, ce qui la ramena à l'instant présent. Elle se blottit alors contre lui et se laissa couleur dans sa douce chaleur. Il lui baisa le haut de crâne tout en lui caressant la main de son pouce. C'était un geste naturel pour l'homme, qui pourtant rassurait énormément la blonde.

    - Qu'est ce qui te tracasse, ma chérie ? Lui demanda t'il.

    Elle soupira tout en se collant plus à lui. Elle n'était pas réellement tracassée, mais elle avait un sentiment de manque qui lui rongeait les entrailles. Ses enfants grandissaient, trois beaux enfants... Mais elle en voulait d'autres. Toujours et encore. Mais à son âge cela devenait de plus en plus dangereux, et surtout, elle savait son époux épuisé par son travail et ses responsabilités de père.

    Episode 13 -

    - Ce n'est rien...

    - Allons, je sais que tu soupires rarement pour des choses futiles Anaïs. Dis-moi...

    Elle secoua la tête et se mura dans le silence, resserrant son étreinte. Elle ne pouvait lui dire et lui infliger de nouveaux fardeaux. Elle allait devoir prendre sur elle, et réprimer ses envies. Eloi soupira à son tour. Lorsqu'elle était ainsi, il savait pertinemment qu'il n'en tirerait rien. Il lui releva le menton et lui captura les lèvres avec douceur. Aussi têtue qu'elle était, sa femme restait adorable.

    Episode 13 -

    Leur échange se fit de plus en plus passionné et brûlant. Chacun laissait les mains de l'autre parcourir son corps, recherchant de l'amour. Ce besoin, cette envie qui devenait plus qu'irrésistible. Leur regard se croisa et sans un mot, ils se laissèrent couler dans leurs instincts primaires, partageant un long moment d'amour sur les draps.

    Episode 13 -

    L'hiver était définitivement là. Bien installé, au chaud au creux des montagnes et des vallées de Meadow Glen. Son tapis de neige emplissait de poésie le paysage de la ville, bien qu'il glaçait les corps de ses habitants. les enfants, eux, étaient heureux et s'ébrouaient dans la neige, aussi insouciant que jamais.

    Episode 13 -

    La vie suivait son cour, laissant place à de nouvelles habitudes. Eloi avait obtenu une nouvelle promotion, ce qui le faisait partir aux aurores, laissant la maison à Anaïs et Lawrence, chargé de s'occuper des enfants. Alors, comme chaque matin, le vieil homme levait les plus jeunes et les installés sur la chaise haute, tendis qu'Anaïs se restaurait et se préparait pour une longue journée de tâches ménagères et maternelle.

    Episode 13 -

    Puis elle allait réveiller Aslinn qui avait toujours autant de mal à faire ses nuits. Anaïs avait donc opté pour une solution de fortune : coucher la blondinette plus tard et la lever plus tard que ses frères et sœurs. Ainsi, elle pouvait s'occuper des jumeaux sans être pressée par Aslinn.

    Episode 13 -

    Mais l'aiguille avait beau tourner sur le cadran, jamais le cœur du vieil homme ne cicatriserait. Anaïs sortait de la salle de bain lorsqu'elle croisa son père dans la cuisine, toujours en vêtement de nuit. Intriguée, elle l'approcha et découvrit ses larmes.

    - Papa...

    - Oh ! Tu es là...Désolé...

    Episode 13 -

    - Pourquoi devrais-je accepter ces excuses ? Papa... Pleurer ta femme c'est tout à fait normal. Moi aussi, je pleure encore, mais je me dois de rester forte pour mes enfants.

    - Je... Je ne devrais pas pleurer. Dit il en détournant le regard. Ta mère n'approuverait pas et puis ce n'est pas bon pour tes enfants.

    Anaïs soupira, tout en secouant la tête et encadra les épaules fragiles de son père à l'aide ses mains. Cela attira l'attention du veuf qui plongea son regard humide dans celui de sa fille.

    - Mes enfants... même s'ils voient tes larmes... je préfère qu'ils les voient, Papa. Je préfère qu'ils voient leur grand-père comme un être humain sensible et généreux, qu'une personne déprimée qui sourit faussement.

    Episode 13 -

    - Papa, ne renie pas ta part d'humanité. C'est cette partie de toi qui a fait que Maman t'aimait - et t'aime encore. Moi, j'aime mon père ainsi. Tu as toujours le sourire aux lèvres, tu es patient et généreux. Tu es bon et aimant avec chacun d'entre nous.

    Lawrence écarquilla les yeux et fixa sa fille. Il savait qu'Anaïs avait grandi mais il ne l'avait pas soupçonné mature à ce point. L'entendre parler de lui ainsi lui réchauffa le cœur et lui fit monter les larmes aux yeux. Lui qui était si impétueux si jeune, avait appris à s'adoucir au contact d'Ambrine.

    Episode 13 -

    Anaïs tapotait son épaule et le vieil homme décela dans le sourire de sa fille une trace de sa défunte femme. La blonde avait pourtant pris énormément de lui, mais il fut heureux de découvrir en elle quelques aspects de son épouse. Les larmes coulèrent de nouveau, et dans un élan d'amour, Anaïs pris son père contre son cœur et le berça comme elle l'aurait fait avec ses enfants.

    Episode 13 -

    - Aaaahhhhhh !!!!!

    Un cri strident résonna dans toute la maison, créant un mouvement de panique. Aurélianne venait de se réveiller de sa sieste de l'après-midi et le faisait savoir. Elle n'aimait pas attendre dans son berceau, et à chaque réveil, elle teintait de sa "douce voix" la maison.

    Episode 13 -

    La porte s'ouvrit alors en grand, sur une Anaïs pantelante. Elle avait accouru de l'autre bout de la maison, croyant à une urgence. Mais la blonde découvrit alors sa fille, debout et se tenant aux bords du lit. Apercevant sa mère, ses larmes séchèrent instantanément et un grand sourire parcourait ses lèvres. Anaïs souffla puis la prit contre elle.

    Aurélianne savait comment arriver à ses fins, et à chaque fois sa mère tomber dans le panneau. La petite souriait avec malice, alors qu'Anaïs la réprimandait sans grande conviction.

    Episode 13 -

    Une fois changée et armée de son biberon de l'après-midi, Aurélianne savourait en silence sa pitance. Anaïs se demandait d'où la petite avait pu hériter d'un tel caractère et d'une telle espièglerie, lorsqu'une crampe immense lui saisit l'estomac. Sentant la bile remonter, elle se plia en deux et chercha avec panique ce qu'elle pouvait bien faire. Elle attendit un instant, afin de voir si cela allait passer.

    Episode 13 -

    Mais non, hélas, cela ne se dissipa pas. Au contraire, cela prit des proportions que la blonde n'aimait guère. Elle courut à l'autre bout de la maison où elle alla se décharger de son mal être. La porte se referma derrière elle, violemment, laissant un Lawrence perplexe et désabusé, alors qu'il était installé au sol, en compagnie d'Aslinn qui jouait du xylophone.

    Anaïs revint quelques minutes plus tard et lui assura que ce n'était qu'une légère indisposition qui était sûrement dû à ce qu'elle avait avalé le midi. Son père n'insista pas et reprit son activité.

    Episode 13 -

    Mais ce n'était pas une simple indigestion. La blonde le savait, car elle avait déjà connu cela plus d'une fois. Elle soupira en quittant la chambre des enfants, Aurélianne dans ses bras. La petite babillait contre le sein de sa mère, tout en lui tirant légèrement les cheveux. Sa mère lui intima d'arrêter son petit jeu d'un regard sévère, mais Aurélianne en fit fie et continua.

    Episode 13 -

    - Ca suffit Aurélianne ! Tu vois bien que Maman n'a pas envie de jouer.

    Mais la petite ne s'en souciait guère. Elle continuait, appréciant la texture des cheveux de sa mère et leur éclat. Elle était fascinée par cette couleur d'or qu'arborait sa maman. Anaïs soupira, exaspérée, puis posa sa canaille de fille au sol.

    Episode 13 -

    Aurélianne commençait à chuiner, mais un "Non" ferme de la part de sa mère, mit fin à ses protestations. La petite croisa les bras et bouda. De nouveau, Anaïs secoua la tête, puis l'aida à se relever. Intriguée, la bambine se laissa faire, criblant sa mère d'un regard curieux. La blonde lui souriait, afin de la mettre en confiance. Puis, une fois l'enfant sur ses deux jambes, elle lui demanda de ne pas bouger.

    Episode 13 -

    Anaïs fit quelques pas en arrière et d'un geste de la main, invita sa fille à la rejoindre. La bambine, fronça les sourcils dans un premier temps, ne comprenant ce que sa mère souhaitait.

    - Allez ma Princesse. Viens-voir Maman !

    Mais elle ne bougea pas d'un pouce, fixant sa mère. Anaïs rit doucement puis écarta les bras.

    - Tu ne veux pas d'un câlin, ma Princesse ?

    Cela fut l'élément déclencheur. La carotte au bout du bâton qui attira la petite dans le piège de sa mère. Anaïs savait qu'Aurélianne marcher, certes avec précarité, mais marcher tout de même. Mais la petite était assez flemmarde pour ne pas s'entraîner.

    Episode 13 -

    Aurélianne arriva, un grand sourire aux lèvres, dans les bras de sa mère.

    - Ai fait Mama !

    - Oui ma Princesse. Tu y es arrivée. Maintenant, on recommence.

    Mais la Princesse n'était pas de cet avis, car après tout, elle n'avait pas obtenu sa récompense. Elle croisa de nouveau les bras et secoua la tête, en signe de négation.


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  • Episode 14

    Episode 14 - Deviendra Grande

    L'hiver encore... La saison s'installait confortablement, annonçant la prochaine fête aux cadeaux que tout les enfants attendaient avec impatience. C'était d'ailleurs leur sujet de discussion favoris, au détriment du sérieux de leur scolarité.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Les adultes avaient des sujets de préoccupation bien plus sérieux, parfois bien trop étrange. Anaïs était en plein ménage, et vider les pots des petits étaient une corvée -bien que nécessaire pour un besoin naturel- éprouvante et dégradante. Parfois la nature la gratifiait avec malveillance.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Mais ce genre de désagrément, on les oublie rapidement, face aux sourires inoccent de ses enfants, et devant leur rire magique. Cyprien était tout le contraire de sa soeur. Concilliant, patient et toujours prêt pour une séance de câlin. Il adorait sa mère et elle le lui rendait bien.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Et les filles apprennaient à leur manière les arts et la logique. Aslinn aimait mordiller le bâton de son xylophone tandis qu'Aurélianne perdait patience sur l'un des trous de son bloc. Pourquoi le rond n'entrait il pas dans le triangle !?

    Episode 14 - Deviendra Grande

    La neige n'empêchait cependant pas Eloi d'aller travailler et d'entrer dans les bonnes grâce de son patron. Il hérita d'une nouvelle promotion, atteignant de peu son objectif ultime. Sa carrière se portait à merveille, sa petite famille évoluait et vivait dans le bonheur. Il n'aurait jamais pu demander plus encore.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Le soir même, alors qu'il travaillait sur un projet de rachat d'une entreprise voisine, Anaïs osa l'interrompre dans ses reflexions. Il lui accorda son attention, sans pour autant quitter des yeux son écran.Face à son attitude, Anaïs se pongea dans le silence. Ce qu'elle allait lui annoncer lui était difficile, pourtant elle ne devait nullement avoir peur. Mais au plus profond d'elle, elle se sentait fébrile et prête à pleurer à la moindre occasion.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Son époux remarqua son silence et quitta enfin des yeux son rapport. Le regard d'Anaïs était planté vers le sol, et il pouvait voir son mentait trésauter légèrement. Il se massa alors l'arrête du nez et la rejoignit.

    - Anaïs...

    Elle ne n'osa le regarda malgré le ton doux qu'il employa. Elle avait peur. Elle croisa plaça ses mains sur ses propres bras, cherchant un peu de réconfort. Eloi soupira puis lui releva le menton, la forçant à le regarder, mais ses yeux bleus le fuirent.

    - Si tu ne parle pas, je ne pourrais pas t'aider, tu le sais ?

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Mais ce n'était pas de l'aide donc elle avait besoin, mais de réconfort et son approbation. Instinctivement, elle mit une main sur son bas ventre, et laissa une unique larme perler de ses yeux. Eloi, affligé, la lui essuya et lui caressa la joue, tendrement.

    - S'il te plaît ma chérie...

    - Je... Je t'aime, tu sais, Eloi. Il lui fit que signe oui et alors qu'il allait lui répondre, elle le coupa. Non, je t'en prie, laisse moi parler. Je t'aime, plus que jamais. Mais ne crois pas que ce que je vais te dire et un trahison de ma part. Je t'en prie.

    Ses larmes devinrent torrent. Eloi la prit contre lui et la rassura, lui baisant les cheveux. Elle respirant son parfum. Ce parfum rassurant et habituel, elle agrippa alors la chemise de son époux.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    De nouveau, Eloi lui releva le menton, mais cette fois-ci, elle le regardait droit dans les yeux. Elle ne pouvait fuir et les yeux bleus d'Eloi le lui interdisaient.

    - Je suis de nouveau enceinte.

    Le silence. Ce qu'elle redoutait se produisait. Elle s'esquiva de l'étreinte de son mari, cherchant à prendre de la distance, mais il la retint contre lui et lui baisa furtivement les lèvres. Elle put goûter aux larmes d'Eloi. Chose qui l'étonna. Elle ne l'avait jamais vu pleurer. L'avait-elle désapointé autant ?

    - En quoi ça serait une trahison, Anaïs ?

    Episode 14 - Deviendra Grande

    - Au contraire ! C'est une merveilleuse nouvelle.

    Anaïs recula avec stupeur. Elle ne se serait jamais douté des intentions de son époux. Elle se sentit rougir, alors qu'il caressait son ventre avec amour.

    - J'avais peur que tu ne...

    Episode 14 - Deviendra Grande

    - Je veux d'autres enfants Anaïs. Nous avons trois merveilles, mais ce n'est pas assez pour parfaire notre coffre à trésor. J'en veux encore et encore, et je souhaite qu'ils te ressemblent.

    Cela fit rire Anaïs, sous ses larmes. Il la prit contre lui et dans un fou moment, il la renversa et captura ses lèvres sous le regards de ses enfants -pour la plupart occupé à jouer. Il était fou de joie, mais entendre que sa femme le croirait furieux d'avoir d'autre enfant, le peinait un peu. Mais Anaïs était ainsi : timorée.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Une nuit, alors que Lawrence s'apprêtait à se coucher, il ressentit le besoin de se rendre dans la chambre d'Aslinn, et ce qu'il découvrit lorsqu'il ouvrit la porte le laissa sans voix. Ambrine était là, tranquillement installée dans le fauteuil à bascule, à se bercer doucement, tout en observant la petite fille.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    En apercevant Lawrence, la défunte se leva avec un immense sourire aimant sur les lèvres et sans un mot s'approcha de son époux pour lui encadrer le visage de ses mains. Lawrence posa la sienne dessus et le froid qui lui piquait la peau lui rappela avec tristesse la situation. Ambrine était décédée il y a quelques mois et elle ne pouvait être réelle.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    - On croirait que tu viens de voir un revenant, Lawrence. Se moqua gentiment l'ectoplasme alors qu'il se saisissait de sa taille.

    - Ambrine... Est-ce réel ?

    Cela fit rire sa femme qui secoua la tête. Lawrence avait l'air bien bête la bouche grande ouverte et les yeux comme des soucoupes.

    - Gros bêta ! Il nous est parfois permis de revenir parmi les vivants, Lawrence. Surtout les gens qui, comme moi, sont partis loin de leur famille.

    - Je m'en veux tu sais... j'aurais aimé être près de toi. Partir ensemble, pour que celui qui reste derrière n'ait pas à souffrir.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Il voulait la prendre fortement contre lui et lui capturer les lèvres, mais Ambrine recula et se dégagea de son emprise avec violence. Cela peina Lawrence, mais le visage de sa femme était plus peinée que lui. Il la fixa sans trop comprendre mais ne dit mot.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    - Je suis désolée, mon Chéri, mais il nous est interdit tout contact avec les vivants, surtout intime.

    - Mais alors pourquoi t'être présentée à moi ? Lui demanda-t'il avec tristesse.

    - Je... Je n'ai pas pus résister. Tu me manques Lawrence.

    Elle détourna le visage, mais malgré sa transparence, Lawrence put voir des larmes couler le long de ses joues. Il avait tant aimé sa femme, et elle l'aimait encore, malgré un monde inconnu qui les séparait.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Sans un mot, bravant les interdictions, l'un contre l'autre, ils prirent le temps de s'aimer à nouveau. Bras dans les bras, sans un mot, ils échangèrent leurs souvenirs, leurs sentiments et parfois leurs lèvres se joignirent pour s'aimer encore.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Un nouveau matin. Et Eloi serrait pour la dernière fois son Aslinn contre lui. La petite allait bientôt grandir et prendre un peu son envol, se détachant de son papa chéri. Eloi était un peu triste de voir son aînée grandir, même si cette tristesse était mitigée de fierté.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Mais là était le but d'une vie : évoluer, grandir et offrir du bonheur aux autres. Aslinn serait de ceux-là. De ceux qui aiment sans retour, et qui découvrent le monde avec bonheur. Il l'embrassa à nouveau, retenant ses larmes puis posa la petite qui fit la moue lorsqu'elle découvrit que son père s'en allait.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Mais Eloi lui avait réservé une belle surprise. Le soir même, la petite Aslinn allait être au centre de tous les regards, et sa famille avait accepté de se joindre à la fête.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Lawrence s'occupait de recevoir ses enfants. Will, à peine entré, s'était jeté sur la blondinette et l'avait couverte de baiser. Il ne venait que rarement, mais à chaque fois, la petite fille était couverte d'attention et d'amour.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Un peu jaloux, Lawrence lui fit une remarque, ce qui fit rire son fils, qui sans attendre enlaça son vieux père. Depuis la disparition d'Ambrine, ses fils étaient très attentionnés avec lui, et Lawrence appréciait leur amour. Ils n'était pourtant pas très démonstratifs, mais à croire que la mort de leur mère les avait désinhibé.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Taliesin avait réussi à se dégager, tout comme ses cheveux. On pouvait enfin apercevoir son visage, contrairement à son ancienne tignasse. Il avait vieilli et gagné en maturité. Le petit secret était que Kacey était derrière tout cela, appuyée fermement par Abigail -leur aînée.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Eloi avait contenu sa peine toute la journée. Mais il ne pouvait plus. Chez lui, devant sa famille, il laissa son désarroi s'exprimer. Il pleurait à chaude larme alors qu'Anaïs amenait le gâteau sur la table. Cela lui valut quelques taquinerie de la part de Will mais le papa s'en soucia guère, trop absorbé par sa peine et sa fierté.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Lawrence présida l'assemblée, prenant l'honneur de souffler les bougies de la petites.

    - Regarde Aslinn, fais comme Papy. Souffle...

    La petite observa son aîné avec attention. Les joues gonflées de son grand-père la fit rire et elle appuya dessus, faisant expluser l'air à Lawrence. Cela fit rire les autres mais Lawrence fronça les sourcils, la mettant en garde. Elle baissa alors les yeux.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Puis avec plus de sérieux, elle imita le vieil homme, crachotant légèrement sur la pâtisserie, mais les bougies s'éteignirent malgré tout -et surtout grâce à l'aide de Lawrence. Mais Aslinn était fière de sa première tâche de grande et offrait un regard triomphant à l'assemblée qui l'applaudissait et la fêtait.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Un peu de temps, un soupçon de magie, une grande d'espoir et une tonne d'amour, voilà ce qui permis à la petite de s'envelopper de paillettes et de franchir un nouvel âge.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Toujours aussi blonde, ses traits pourtant s'affirmaient, devenant plus proche de ceux d'Eloi. Les yeux d'un même bleu, et une expression taciturne.

    Episode 14 - Deviendra Grande

    Anaïs était fière de sa fille, mais Aslinn semblait déçue par son propre reflet. Pourtant sa mère l'avait coiffée simplement et sa robe n'était pas dénuée de charme. Mais l'enfant ne semblait pas très heureuse. Ce fut dans le silence, que les deux blondes dégustèrent le gâteau, tandis que les autres conversaient avec joie, débattant de leur propre vie et de leurs propres enfants.

    Charles avait grandi lui aussi et avait accueilli son deuxième petit frère. Yoric avait eu un troisième fils qu'il avait nommé Albin. Taliesin avait eu un fils, Thomas, qu'il chérissait plus que tout. Selon Keiko, Azilis lui aurait rapporté la troisième grossesse de Sybille, Eudes allait de nouveau être Papa. Willheim était le tout jeune papa d'une petite Amira, et c'était la raison de l'absence de Khali qui prenait du repos avec leur petite fille. Et Taliesin, bien que Thomas fut encore jeune, avait remi le couvert avec Kacey, car la jeune femme était de nouveau enceinte.

    La famille prospérait, évoluant avec le temps. Le fils des saisons amenait son lot d'enfant et de naissance. Aslinn était la parfaite représentation de ce temps qui court.


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  • Episode 15

    La neige s'amoncelant sur le sol et les toits créait une couverture magique pour tous les dormeurs de Meadow Glen. Le silence qui enveloppait cette atmosphère était la quiétude et la sérénité même. Mais un cri perçant déchira ce voile serein. Les lumières s'allumèrent dans le foyer Vauganne, où les cris ne cessaient.

    Anaïs hurlait, mais ce n'était pas ses cris qui réveillèrent le quartier, mais ceux d'Eloi. Le pauvre homme paniquait. Il n'avait jamais réellement vu sa femme souffrir autant. Lors de sa dernière grossesse, l'homme d'affaire était justement au travail, lorsque sa femme entama le sien. Alors le roux dansait piteusement sur ses deux pieds, agitant ses bras comme un chimpanzé paniqué. Anaïs serrait les dents et le suppliait d'agir.

    A croire que le courage qu'elle trouva, rassura son époux, qui -non sans aide d'une giffle- pris les devants et s'occupa enfin d'elle. Il réveilla Lawrence et lui demdanda de s'occuper des enfants puis sortit la voiture du garage, pendant qu'Anaïs s'habillait et vérifier une dernière fois le contenu de son sac. Installées en voiture, ils filèrent à toute allure, défiant les lois du code la route, mais l'urgence était là.

    Anaïs, gênée par son gros ventre, était lente et sortir de la voiture était une telle épreuve qu'elle envoya en avant Eloi, afin qu'il l'enregistre et qu'il appelle les infirmières. Ces dernières lui demandèrent d'accompagner Anaïs, qui peinait à avancer dans la neige, mais la futuère mère était confiante et sereine. Si, elle, ne l'était pas, Eloi ne pourrait jamais assurer son rôle auprès d'elle, en plein travail.

    Pendant ce temps, Lawrence, lui, prenait les choses en main. Les cris des parents paniqués, avaient réveillé la maisonnée et surtout les plus jeunes. Le vieil soupira et pestait légèrement en se dirigeant vers la chambre des petits, mais en voyant le sourire insouciant de son petit-fils, son attitude changea et sa moue se transforma en sourire.

    A l'instar de sa soeur jumelle, Aurélianne, Cyprien était un ange silencieux qui aimait dispenser de ses câlins et de ses bisous sans concession. Si Anaïs et Eloi avait une préférence pour Aurélianne, lui adorait le petit garçon.

    - Alors Chenapan... On ne dort pas ?

    - Apa ? Ama ?

    Il ne savait pas encore parler correctement, mais l'enfant savait se faire comprendre. Le vieil homme serra l'enfant contre lui, tout en le berçant légèrement.

    - Maman est partie à l'hopital. Tu vas bientôt avoir un petit frère ou une petite soeur.

    Le petit le fixa sans trop comprendre les propos de son grand-père, mais il posa une main sur la joue de ce dernier. Cela fit sourire le musicien qui lui tapota le bout du nez de son index.

    Le soleil allait bientôt montrer le bout de son nez, lorsqu'ils franchirent le seuil de la porte en compagnie du nouveau membre du foyer. Anaïs était exténuée mais totalement heureuse de voir ce nouveau bou d'elle même gentiment lové dans le creux de ses bras. Eloi la suivit et l'aida à se défaire de ses affaires avant de faire de même. Son époux ne put s'empêcher de bailler tout en s'étirant. La nuit fut longue et elle ne pouvait dénier son active participation à la naissance de leur deuxième fils.

    - Va te coucher, Eloi. Tu vas bientôt devoir aller travailler. Repose toi un peu.

    - Merci ma Chérie.

    Sans chercher à se montrer brave, le jeune homme lui baisa le front, puis caressa la joue de leur dernier né avant de partir rejoindre son lit, chancelant légèrement.

    Elle pénétra dans la chambre des jumeaux et trouva avec étonnement son fils sur le sol, en train de dorloter sa poupée. Elle soupira et réprimanda en pensée son père. Cyprien devait normalement être en train de dormir, vu l'heure.

    - Ama ! S'écria cependant ce dernier en la voyant franchir le seuil.

    - Coucou mon chéri. Tu ne fais pas dodo ?

    - Na !! Répondit-il tout sourire.

    Elle secoua la tête et le dépassa légèrement.

    Lawrence n'avait certes pas recouché Cyprien, mais le vieil homme avait terminé la construction du berceau pour le nouvel arrivant. Anaïs fut touchée par le geste de son père et laissa une larme perler le long de sa joue. Certes, elle était exténuée, et cela la rendait encore plus émotive, mais elle était sincèrement touchée. Son père avait toujours pris sur lui et les avait aimé -ses frères, sa soeur et elle même- sans ne jamais rien demandé en retour.

    - Papy est un ange, mon amour. Il t'a construit ton berceau. Vois comme tu es aimé, mon Adam.

    Puis elle cala son fils contre son cou et le serra avec douceur contre elle. Le petit pesta légèrement, mais d'une main maladroite, il agrippa une mèche de cheveux défaite de sa mère.

    Ce fut bien grogie qu'Aslinn s'éveilla ce matin-là. Elle avait enfin commencé l'école, et cela était épuisant. Sa vie de bambine était bien plus tranquille et si emplie de sieste. La pauvrette sortit de ses draps puis se frotta les yeux ensablés. Elle n'aimait pas ça... l'école c'était nul et sans intérêt.

    Mais c'était obligatoire. Sa maman lui avait dit qu'avec le temps, elle allait s'y habituer et commencer à apprécier. Mais Aslinn en doutait fortement. Devoir se lever tôt, aller en classe, écouter la maitresse et avoir des devoirs à faire, c'était pas drôle. Mais alors pas du tout amusant.

    Voir ses jeunes frères et sa soeur passer leur temps à babiller et à jouer, cela la rendait envieuse. Elle aussi, elle souhaitait passer sa vie à jouer. Apprendre, c'était si barbant. Elle engouffra sa bouchée de gâteau mollement, puis mâcha sans grande conviction. Si c'était ça "grandir" et bien, c'était nul...

    Mais heureusement, aujourd'hui c'était samedi. Et elle pouvait jouer de tout son soûl, sans se soucier des devoirs, des cours et de ses camarades de classe. On lui avait promit moult amis, mais aucun d'eux ne voulait jouer avec elle. Alors, elle restait dans son coin, se créant un monde et des histoires à l'infini, dont elle était l'héroïne.

    Aslinn n'avait certes pas d'amis -pas encore lui avait soutenu sa mère- mais elle avait un confident. Un grand-père présent et aimant. La petite restait toujours dans ses jambes, toujours à réclamer de l'attention. Et le vieil homme répondait systèmatiquement présent.

    Aujourd'hui encore, elle était avec lui, dans la cour arrière de la maison. Affublés de leur chaud manteaux d'hiver, les deux comparses discutaient de tout et de rien.

    - Mais Papy ! Elle est nulle cette chanson !

    - Ah bon ? S'étonna, faussement peiné, Lawrence.

    Aslinn arqua un sourcil et secoua la tête de haut en bas. Cela fit rire le vieil homme qui continuait pourtant à fredonner son air. C'était une de ses propres compositions qu'il avait écrite lors de ses années d'université. Il n'avait pas encore rencontré Ambrine à ce moment là.

    Elle représentait sa solitude, son mal être et son incompréhension du monde qui l'entourait à l'époque. Il souhaitait qu'au moins un de ses petits enfants la connaissent. Mais Aslinn ne semblait pas encline à l'apprendre. Il devait reconnaître que les paroles étaient bien trop abstraite pour un esprit d'enfant.

    - Mais oui ! Insista t'elle. Papy, pourquoi pleurer alors qu'on est seul ? C'est cool d'être tout seul. Personne pour te dire quoi faire, pour t'embêter. Tu peux dormir quand tu veux, tu peux manger ce que tu veux et tu peux jouer autant que tu veux !

    Cette explication candide arracha un rire au vieil homme. Aslinn était bien une enfant. Ses principaux rêves étaient de dormir, manger et jouer.

    S'il pouvait lui même remonter à cette époque d'insouciance, il le ferait avec plaisir. La vie d'adulte n'était jamais une partie de plaisir, il y avait toujours un imprévu, des trahisons et des responsabilités à n'en plus finir. Mais en même temps, il y avait l'amour, la vie de famille et la joie de voir sa famille grandir et prospérer.

    La petite Aslinn courrait en riant, s'ébrouant dans la neige. Alors que Lawrence était dans ses pensées, elle en profita pour lui lancer une boule de neige. Le vieil homme, surpris, la fixa tandis qu'elle riait. Son éclat de rire échantait le coeur de l'homme et se joignit à la bataille.

    Cette bataille était un jeu, mais elle y reflétait sa vie. Une lutte contre la peine, afin de laisser le bonheur envahir son monde. Et il y été parvenu. Certes, Ambrine lui manquait terriblement, et il aurait été si heureux de l'avoir à ses côtés afin de savourer ce genre de moment avec elle, mais il voyait de ses propres yeux ce qu'ils avaient crée ensemble. Une famille heureuse et épanouie.

    A l'intérieur, bien à l'abri de la morsure de froid, Anaïs s'acharnait sur l'apprentissage d'Aurélianne. La petite était une vraie tête de mule et refusait tout bonnement de répeter ce que sa mère lui demander.

    - Allez ma Princesse. Fais plaisir à Maman, et répète après moi : aimer.

    Anaïs n'avait peut être pas choisi le meilleur des mots mais elle avait déjà tenté tant de mot qu'elle était à court d'idée.

    Mais il fallait croire que ce verbe, ce mot d'amour n'était pas le premier sur la liste d'intérêt de la petite. La frimousse se tordait en une adorable grimace à chaque fois qu'Anaïs prononçait un mot différent. La blonde soupira et rendit les armes. Pour l'instant... S'il y avait bien un trait de caractère qu'elle avait hérité de ses ancêtres, c'était sa détermination frôlant l'entêtement.

    L'heure n'était plus à l'apprentissage, mais au jeu. La nuit voilait légèrement le ciel, mais la neige continuait de tomber. Eloi brava le froid, sur l'insistance de la princesse, et l'installa sur le jouet automatique du jardin. La petite avait observer sa grande soeur jouer avec toute l'après-midi, à travers la vitre, et n'avait cessé de pleurnicher. Elle voulait y jouer. Elle voulait chevaucher cette belle abeille.

    Alors Eloi avait rendu les armes et avait accédé aux caprices de la reine. Aurélianne était souriante et ne cessait de rire, sous les applaudissements de son père. Eloi était gaga de ses enfants et aucun d'eux ne manqueraient de quoique ce soit. Et s'il fallait qu'il sacrifit quelques heures de travail pour le bien être de ses enfants, il le ferait.

    Mais l'heure tournait et le soleil déclinait. Or, la petite ne l'entendait pas de cette oreille. Pourtant elle ne semblait pas encline à obéir à son père. Eloi soupira et insista longuement. Mais elle finit par croiser les bras et commença à bouder.

    Elle lui jeta même un regard noir, comme savait le faire les enfants capricieux. Mais cela n'eut pas l'effet escompter, car tout la rendait si mignonne, aux yeux de ses parents. Eloi éclata de rire, ce qui accentua sa moue.

    - Allez petite Princesse, il est l'heure d'aller au lit.

    - Na !

    - Oh que si !

    - Na.

    Et elle n'en démordrait pas. Têtue ? Oui. Déterminée ? Oui ? Obstinée ? Egalement. Cela fit rire bien plus encore le roux qui ne pouvait de voir en elle, la face cachée de sa femme. Anaïs paraissait agréable et concilliante, mais sous cet aspect, elle était obstinée.

    - Aurélianne ! Dit Eloi avec fermeté.

    La petite sursauta légèrement, puis baissa le regard. Son père avait cessé de rire et elle avait joué un peu trop avec le feu. Elle leva les bras et laissa son père l'extirper du jeu. Mais même si elle se savait en tort, elle fronçait toujours les sourcils.

    - Méchant Papa... Boudait elle.

    - Oui, mais Papa t'aime, ma Princesse.

    Cela arracha un sourire à la petite, malgré elle. Elle se colla à son père et le serra fort contre elle. Son père, elle l'adorait, même s'il la grondait.


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