-
Episode 10 - Et si j'étais..
Episode 10
- Qu’avons-nous de si bon matin ?
Ils gazouillaient, les oiseaux, ils chantaient même ! Et comme pour leur répondre, l’estomac de la jeune femme leur fit écho. Depuis quelques jours, avec ce début de grossesse, la musicienne se levait aux aurores, et mangeait comme quatre. Ses journées étaient plus que ralenties par ce nouveau rythme. Epuisée peu avant la tombée de la nuit, elle luttait contre le sommeil pour pouvoir fermer l’œil aux horaires habituels. Peine perdue…
Elle soupira puis regarda une dernière fois le bout de la rue, vers le centre-ville, avant de disparaitre à l’intérieur de la maison.
Centre-ville – Riverview
A peine descendu du taxi, Kahei alla à l’épicerie afin de vendre sa récolte. Le printemps était revenu et les légumes également. Il toucha une petite somme qui lui mit du baume au cœur. Ils allaient enfin pouvoir se faire plaisir.
Son téléphone vibra dans sa poche de pantalon. Il farfouilla puis trouva l’objet qui lui indiquait qu’il venait de recevoir un sms. L’expéditeur n’était autre que Renaud qui répondait à une de ses innombrables questions. Pourtant du même âge, Renaud servait de conseiller à Kahei.
Il était empreint de doute, le Kahei. Trop même, qu’il oubliait de se concentrer sur l’essentiel. Outre qu’il devait travailler pour la survie de sa famille, son passé prenait le pas sur ces questions existentielles. L’euphorie de mariage étant passé, il se sentait sombrer dans une torpeur tant connue qui avait bercé son adolescence. Mariage signifiait la plupart du temps faire des enfants, et Kahei avait peur, peur de reproduire les mêmes erreurs que son père et de négliger sa famille. Voilà pourquoi, ce soir, il irait chez Renaud. Jamais il ne devait dévoiler ses doutes à Aimée.
Midi arrivant, Kahei rentra et découvrit Aimée armée d’un tournevis à bidouiller leur chaîne.
- Je suis rentré.
- Bonjour mon cœur. Alors cette vente ?
- Pas fameuse, à croire que les fruits et légumes n’ont plus de succès dans l’assiette des pauvres.
- Au moins, nous, on en mange.
Cette simple phrase mis du baume au cœur du jardinier. Sa femme restait confiante pour l’aider, même si il savait qu’elle adorait la viande.
- Tiens ?! Et si pour changer, je faisais des croques monsieur ?
- Oh oui !
Ce petit cri d’Aimée lui arracha un cri. Depuis quelques temps, sa femme dévorait l’ensemble de ses plats, en redemandant encore et encore. Il s’inquiétait un peu de sa ligne mais maigre ou grosse, elle resterait la même, et ses sentiments aussi.
En y réfléchissant bien, Kahei trouvait Aimée un peu plus ronde qu’avant. Il haussa les épaules avant d’éteindre le gaz.
- C’est prêt !
Après tout, il s'en fichait. Il aimait Aimée pour sa personnalité et ses yeux. Certes, sa silhouette lui plaisait énormément, attisant ses envies, mais au fond de lui, il savait que même si elle changeait physiquement, cela ne changerait en rien ses sentiments à lui.
- C’est une merveille mon chéri.
- Heureux qu’ils te plaisent.
- Une raison de plus pour que je ne me mette pas aux fourneaux, plaisanta Aimée.
- Comment ça ? Tu veux exploiter ton homme ?!
- Ahaha ! Et pourquoi pas ? Allez Cheri ! Brisons les stéréotypes : l’homme aux fourneaux tandis que moi je savoure ma bière devant un match !
- … Tu t’entends Aimée ?
- Ben quoi ?
Il se leva sans un mot, débarrassant son assiette et quitta la pièce. Aimée le regarda partir, stupéfaite.
- Qu’est ce qui lui prend encore ?
Kahei se trouvait devant chez Renaud et sonna à sa porte.
Renaud l’invita à entrer. Kahei offrit une caresse à la chienne de Renaud, nommée Violaine.
- Salut Kahei, alors cette journée ?
Kahei ne dit mot, et entra à la suite du chien dans la demeure, la mine sombre.
- Ouh toi, tu t’es disputé avec Aimée !
- On ne peut rien te cacher.
- En même temps, tu n’es pas du genre à broyer du noir et que seule une femme peut mettre un homme dans cet état. Et comme tu n’as qu’elle…
- Logique imparable…
Devant le petit sourire de son ami, Renaud lui donna une petite tape sur l’épaule puis l’invita à parler.
- Allez, dis-moi ce qui te chiffonne.
- Et bien, outre le fait qu’Aimée se la joue sexiste, j’ai peur.
- Peur ?
- Oui, j’ai peur de faire comme mon père.
- Tu ne m’as jamais parlé de lui.
- Non, il est mort il y a des années de cela.
- Désolé.
- Ne t’en fais pas, je l’ai pour ainsi dire pas connu. Il travaillait tout le temps, tant qu’il oublia nous oublia, ma mère et moi.
- Je comprends. Tu as peur de reproduire ce schéma si un jour te devenais père.
- Voilà…
- Tu en as parlé avec Aimée ?
- Non ! Je veux pas lui faire peur.
Renaud pris un instant pour réfléchir. Kahei savait que parler de paternité avec lui n’était pas la meilleure solution, mais cela restait un avis quand même.
- Tu sais, je suis peut être père, mais j’ai jamais demandé à l’être. Certes je vais voir mon gosse et Roxie c’est une chouette fille, mais je refuse de vivre avec eux. Je tiens à garder mon indépendance. On en a longuement discuté avec Roxie et elle a accepté.
- Elle l’a fait car elle t’aime.
- Je sais, mais revenons en toi. Tu n’es pas moi. Tu aimes Aimée, tu vis avec elle et si un jour, elle venait à t’annoncer qu’elle était enceinte, comment réagirais-tu ?
- Je serais surement très heureux.
- Alors gardes ce sentiment, oublies tes peurs. Vis l’instant présent et profite de la grossesse.
- Maintenant, passons aux réconciliations !
- Euh Renaud… ?
- Laisses-moi t’expliquer un ou deux manœuvres pour séduire une femme.
- Je crois que j’ai pas besoin de ça..
- Premièrement !
- Tu ne m’écoutes pas…
- Tu t’approches doucement d’elle, puis tu lui chante de doux mots clamant sa beauté, sa douceur, son unicité. Bref, le baratin habituel !
Kahei se sentit chose en écoutant Renaud dans ses explications. Comme envoûté.
- Ensuite, tu t’approches encore un peu, aussi près que possible pour pouvoir la toucher et sans un autre mot tu l’embrasse à pleine bouche !
Renaud était prêt à faire la démonstration mais Kahei recula, stupéfait et gêné. Cela arracha un rire à Renaud que Kahei rejoignit.
- Et si dans l’éventualité, c’était moi qui serais en cause ?
- Alors là, c’est simple : tu t’excuses.
- Même si je ne vois pas ce que j’ai fait de mal ?
- Et oui… Aussi simplement.
Le jeune homme se précipita chez lui, le cœur gorgeait d’espoir et de courage. Il aimait Aimée et n’aimait pas être en froid avec elle, surtout pour de si petites choses.
Grande fut sa surprise lorsqu’il la trouva debout dans le salon, le visage peint d’inquiétude. Il s’approcha d’elle et voulut s’excuser, mais elle lui coupa l’herbe sous le pied.
- Kahei, pardon…
- Comment ?
- Oui, je voulais plaisanter tout à l’heure, à propos de nos tâches respectives.
- Oh…
- J’ai bien vu que ça t’avait blessé. Surtout que tu es loin d’être machiste. Tu es un homme en or, auquel toutes les femmes de ce monde rêveraient, mon amour. Je devrais bénir chaque jour de t’avoir à mes côtés.
- Ma Chérie, si tu savais…
- Attends ! Je n’ai pas fini.
Kahei sentit son cœur se serrer. Il aurait voulu l’embrasser, lui dire tout ce qu’il ressentait également, mais le silence qu’émettait Aimée lui fit prendre son mal en patience.
- Et bien…Je suis…
- Tu es ?
- S’il te plaît, Kahei.
- Pardon.
- Tu vas être Papa.
Le jeune homme se statufia et observait tour à tour le ventre et le visage de la blonde. Tout comme Renaud lui avait dit, il oublia ses doutes, laissant sa joie gagner.
Aimée était soulagée. Elle avait appréhendé toute la journée cette annonce. Elle avait reçu ses résultats d’analyse le matin même et avait cherché une bonne façon de lui annoncer. Elle avait élaboré plus d’un scénario mais dans chacun d’eux, jamais Kahei n’avait protesté. A chaque fois, il acceptait sa grossesse.
Oui, elle avait bien choisi. Il serait le seul et unique, son plus cher trésor. Le père de ses enfants.
Tags : challenge, legacy, sims 3, Vauganne
-
Commentaires
C'est normal qu'il doute, mais on ne reproduit pas forcément ce qu'on a vécu.