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Episode 13 - Aux cadeaux
Episode 13
Une nouvelle matinée commençait.
- Bonjour chérie.
Et comme toujours, Aèla grommela un semblant de réponse, chose qui fit sourire son mari. Sa femme était un ours au réveil. Elle détestait parler dès le levé, et sa grossesse accentuait cela. Elle lui baisa néanmoins légèrement les lèvres.
Ils se séparèrent et chacun vaquèrent à leurs occupations matinales. Servan occupait la salle de bain en vue d’une longue journée de travail, et Aèla, en bonne mère s’occupait des petits. Alors qu’elle installait Othilie dans sa chaise haute, Audaline arriva en courant. Amusée, Aèla la regarda paniquer.
- Prends le temps de manger quand même, ma chérie.
- Pas le temps Maman ! Tu aurais pu me réveiller.
- N’est-ce pas toi qui m’a supplié de te laisser te gérer le matin car, je cite, « tu es grande maintenant ! » ?
Cette citation fit bouder Audaline et après avoir pris une brique de jus de fruit fila dans sa chambre afin de s’habiller. Et ce manège se répétait tous les matins. Voir sa famille si vive et si affairée lui mettait du baume au cœur.
Le soir, c’était plus tranquille. Ils passaient généralement du temps devant une émission, en famille.
Enfin presque, car en bon adolescent qu’il était, Neeve préférait passer du temps devant un autre écran. Mais ils restaient néanmoins dans la même pièce.
Ce qu’il y faisait ? Ils l’ignorèrent car ses parents respectaient sa vie privée. Pour son plus grand bonheur. Neeve aimait sa petite "solitude" et discuter avec son cousin Tristan en toute tranquillité.
Mais la routine se brisa, car une nuit arriva enfin l’évènement tant attendu : la naissance d’un nouveau membre Vauganne.
Au grand désespoir d’Aèla (et de l’auteur) qui espérait une naissance gémellaire, il n’y eu qu’un fils qu’ils prénommèrent Magnus.
Le lendemain, Servan avait passé une petite nuit et préféra laisser sa femme dormir, afin qu’elle puisse récupérer. Il décida de profiter de la brise automnale en promenant Othilie.
- Tristan, je peux passer chez toi ?... Non, mais je m’ennuie… Ouais, je sais que ma mère vient d’accoucher. Je suis quand même plus concerné que toi… Quoi ?!
- Comment ça "Justement !" ? Tu sais aussi bien que moi qu’un bébé à cet âge c’est loin d’être intéressant… S’il te plaît, j’ai besoin d’air. Ok, j’arrive !!
Neeve raccrocha rapidement, ne prit nullement la peine d’enfiler un manteau et fila chez son cousin.
En arrivant chez Tristan, il tomba nez à nez avec Rozen qui avait bien grandit elle aussi. La belle était devenue adolescente.
- Hey ! Rozen, t’as bien poussé !
- C’est pas pour rien qu’on me nourrit ! Béta !
- C’est sûr ! Rit-il. Dis ton frère est là ?
- Derrière vous…
- Je te laisse ma Rozen ! J’ai à faire avec ton frangin !
- Pas de soucis, je vais voir si Abbie s’ennuie !
- N’embête pas trop la petite. Intervint Tristan.
- C’est mal me connaître ! Riposta la brune avant de disparaitre dans la maison.
Tristan soupira alors que Neeve le rejoignait. Rozen était une gentille fille mais en bonne grande sœur qu’elle était, elle aimait tourmenter la plus jeune. Tristan passait son temps à jouer les médiateurs lorsque ses parents n’étaient pas là. En voyant cette fratrie s’aimer de cette manière, il pensa qu’il n’était pas si mal loti que ça.
Alors que chacun vaquait à ses occupations, la petite Othilie était seule dans la cuisine. Elle se sentit étrange tout à coup.
On avait oublié son anniversaire, avec la naissance de Magnus, elle passait après le plus jeune.
Mais elle devint une jeune enfant intelligente qui comprenait que l’on puisse offrir plus d’affection à un nouveau-né qu’à une enfant.
Mais Audaline fut la première à la féliciter, en bonne grande sœur qu’elle désirait être. Les deux petites blondes s’enlacèrent. Aèla arriva par la suite en paniquant, s’excusant de mille mots d’avoir loupé cet évènement. Othilie la rassura mais Aèla n’était pas convaincue des dires de cette dernière.
Afin de se faire pardonner, Aèla réunit ses aînés pour une petite séance photo devant les "grands" de la famille. Si les petites sont souriantes, notre pauvre Neeve ne se sent guère concerné.
- Maman ! On est vraiment obligé de faire ça ?
- Oui, Neeve ! Ça te coûte quoi de poser avec tes sœurs ?
- C’est complétement ringard …
- Les photos de famille c’est ringard ?
Aèla secoua la tête et laissa son fils pester dans son coin. Neeve était un bon garçon mais il avait ses humeurs, comme ce soir-là.
Quelques jours avaient filé, entrainant avec eux le soleil et amenant la pluie. Les filles se firent surprendre à la sortie d’école et n’avaient pas de parapluie. Ce fut trempées qu’elles rentrèrent à la demeure, l’humeur tout aussi maussade.
A peine installée à la table de bloc, Audaline laissa son optimisme reprendre le dessus.
- Allez Othilie ! Faut pas en vouloir à Maman et à Papa.
- C’est pas que je leur en veux… Commença la plus jeune, tout en s’installant à son tour.
- Ne me mens pas ! Moi j’aurais voulu qu’on me le fête !
- Ben… Je peux pas dire que je suis pas déçue…
- Ah tu vois ?!
- Mais Papa et Maman doivent s’occuper de Magnus…
- Magnus n’est qu’un bébé !
- Justement, ça prend du temps un bébé.
- Et alors ? C’est pas pour ça qu’ils doivent nous oublier ! Othilie, tu as le droit de leur dire s’ils t’ont déçue. Nos parents peuvent le comprendre.
La plus jeune se contenta d’hocher la tête, l’air songeur. Sa sœur avait surement raison mais elle se voyait mal reprocher à leurs parents de prendre soin d’un de leur enfant.
Un autre jour arriva, ensoleillé malgré l’hiver naissant. Les feuilles étaient quasiment toutes au sol et les convives arrivèrent enfin. La fête à cadeau allait pouvoir débuter !
Un invité surprise rejoignit la fête : Renato, un lointain cousin d’Aèla étant le fils de Yolande et petit-fils de Calixte.
Derrière lui se trouvait Céleste, bien qu’adulte désormais elle restait aussi jolie qu’il y a quelques années.
A sa suite, le reste de sa petite famille : Anthelm, Tristan et Abbie.
- Bon tout le monde est là ??
Neeve s’impatientait, comme un enfant ne tenant plus en place. Un intrus avait rejoint la famille et Servan s’occupait à l’éconduire. C’était une réunion familiale après tout.
Les invités s’installèrent dans les différents fauteuils que disposait la maison.
Othilie ouvrit la marche, comme pour fêter son anniversaire avec quelques jours en retard. La petite trouva une belle peluche d’ourson blanc. Un beau cadeau qui la fit hurler de plaisir.
Suivit Neeve, qui trouva un échiquier de bonne facture. Lui qui aspirait à devenir un grand scientifique, ce jeu joliment sculpté ne pourrait que l’aider.
Tristan fut le suivant… Mais pour son plus grand malheur, ce que contenait la boite ne semblait guère lui convenir. L’on pouvait voir Céleste se gratter la nuque, gênée de ne pas avoir pu combler son fils.
Anthelm était à la fête en découvrant un nouveau portefeuille en cuir, il savait que ce présent lui venait de sa sœur. Sans tarder, il alla lui baiser la joue.
Les invités se succédèrent, ouvrant les uns après les autres les différents paquets. Si Abbie fut heureuse de sa toute dernière poupée, Audaline trouva de mauvais goût le nain de jardin au sourire moqueur qui était placé dans le sien.
Les deux grands passaient leur temps à se chamailler, tandis que les petites profitaient de la cour. Rozen passait son temps à harceler Aèla de questions sur Magnus. Anthelm, Servan et Céleste en bons collègues discutaient du boulot.
Cette fois-ci, sous l’insistance d’Aèla, encore, Tristan et Neeve se prêtèrent au jeu des photos. Bien que Neeve rechignait, Tristan l’entraina de force mais avec le sourire.
Aèla éloignée, Neeve soupira tout en la regardant rejoindre son père.
- J’en peux plus…
- De quoi aurais-tu honte, Neeve ? Demanda Tristan à son cousin sans quitter son sourire.
- De ma mère, ma famille…
- Arrête ! Tu as une super famille.
- Je sais mais parfois… Je me sens de trop, tu vois ?
- Neeve, tu es mon cousin et aussi mon meilleur ami… Si tu ne vas pas bien, dis le moi. Tristan le sentait fragile, prêt à commettre une bêtise.
- Ne me regarde pas comme ça, mec ! Franchement, tu me crois capable d’une telle connerie ?
Après réflexion, le fils d’Anthelm lui sourit et lui tendit les bras.
- Tu as raison… Mais tu sais que je suis là, quoiqu’il se passe.
- Je sais, souffla Neeve dans le cou de Tristan.
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