-
Episode 14 - Deviendra Grande
Episode 14
L'hiver encore... La saison s'installait confortablement, annonçant la prochaine fête aux cadeaux que tout les enfants attendaient avec impatience. C'était d'ailleurs leur sujet de discussion favoris, au détriment du sérieux de leur scolarité.
Les adultes avaient des sujets de préoccupation bien plus sérieux, parfois bien trop étrange. Anaïs était en plein ménage, et vider les pots des petits étaient une corvée -bien que nécessaire pour un besoin naturel- éprouvante et dégradante. Parfois la nature la gratifiait avec malveillance.
Mais ce genre de désagrément, on les oublie rapidement, face aux sourires inoccent de ses enfants, et devant leur rire magique. Cyprien était tout le contraire de sa soeur. Concilliant, patient et toujours prêt pour une séance de câlin. Il adorait sa mère et elle le lui rendait bien.
Et les filles apprennaient à leur manière les arts et la logique. Aslinn aimait mordiller le bâton de son xylophone tandis qu'Aurélianne perdait patience sur l'un des trous de son bloc. Pourquoi le rond n'entrait il pas dans le triangle !?
La neige n'empêchait cependant pas Eloi d'aller travailler et d'entrer dans les bonnes grâce de son patron. Il hérita d'une nouvelle promotion, atteignant de peu son objectif ultime. Sa carrière se portait à merveille, sa petite famille évoluait et vivait dans le bonheur. Il n'aurait jamais pu demander plus encore.
Le soir même, alors qu'il travaillait sur un projet de rachat d'une entreprise voisine, Anaïs osa l'interrompre dans ses reflexions. Il lui accorda son attention, sans pour autant quitter des yeux son écran.Face à son attitude, Anaïs se pongea dans le silence. Ce qu'elle allait lui annoncer lui était difficile, pourtant elle ne devait nullement avoir peur. Mais au plus profond d'elle, elle se sentait fébrile et prête à pleurer à la moindre occasion.
Son époux remarqua son silence et quitta enfin des yeux son rapport. Le regard d'Anaïs était planté vers le sol, et il pouvait voir son mentait trésauter légèrement. Il se massa alors l'arrête du nez et la rejoignit.
- Anaïs...
Elle ne n'osa le regarda malgré le ton doux qu'il employa. Elle avait peur. Elle croisa plaça ses mains sur ses propres bras, cherchant un peu de réconfort. Eloi soupira puis lui releva le menton, la forçant à le regarder, mais ses yeux bleus le fuirent.
- Si tu ne parle pas, je ne pourrais pas t'aider, tu le sais ?
Mais ce n'était pas de l'aide donc elle avait besoin, mais de réconfort et son approbation. Instinctivement, elle mit une main sur son bas ventre, et laissa une unique larme perler de ses yeux. Eloi, affligé, la lui essuya et lui caressa la joue, tendrement.
- S'il te plaît ma chérie...
- Je... Je t'aime, tu sais, Eloi. Il lui fit que signe oui et alors qu'il allait lui répondre, elle le coupa. Non, je t'en prie, laisse moi parler. Je t'aime, plus que jamais. Mais ne crois pas que ce que je vais te dire et un trahison de ma part. Je t'en prie.
Ses larmes devinrent torrent. Eloi la prit contre lui et la rassura, lui baisant les cheveux. Elle respirant son parfum. Ce parfum rassurant et habituel, elle agrippa alors la chemise de son époux.
De nouveau, Eloi lui releva le menton, mais cette fois-ci, elle le regardait droit dans les yeux. Elle ne pouvait fuir et les yeux bleus d'Eloi le lui interdisaient.
- Je suis de nouveau enceinte.
Le silence. Ce qu'elle redoutait se produisait. Elle s'esquiva de l'étreinte de son mari, cherchant à prendre de la distance, mais il la retint contre lui et lui baisa furtivement les lèvres. Elle put goûter aux larmes d'Eloi. Chose qui l'étonna. Elle ne l'avait jamais vu pleurer. L'avait-elle désapointé autant ?
- En quoi ça serait une trahison, Anaïs ?
- Au contraire ! C'est une merveilleuse nouvelle.
Anaïs recula avec stupeur. Elle ne se serait jamais douté des intentions de son époux. Elle se sentit rougir, alors qu'il caressait son ventre avec amour.
- J'avais peur que tu ne...
- Je veux d'autres enfants Anaïs. Nous avons trois merveilles, mais ce n'est pas assez pour parfaire notre coffre à trésor. J'en veux encore et encore, et je souhaite qu'ils te ressemblent.
Cela fit rire Anaïs, sous ses larmes. Il la prit contre lui et dans un fou moment, il la renversa et captura ses lèvres sous le regards de ses enfants -pour la plupart occupé à jouer. Il était fou de joie, mais entendre que sa femme le croirait furieux d'avoir d'autre enfant, le peinait un peu. Mais Anaïs était ainsi : timorée.
Une nuit, alors que Lawrence s'apprêtait à se coucher, il ressentit le besoin de se rendre dans la chambre d'Aslinn, et ce qu'il découvrit lorsqu'il ouvrit la porte le laissa sans voix. Ambrine était là, tranquillement installée dans le fauteuil à bascule, à se bercer doucement, tout en observant la petite fille.
En apercevant Lawrence, la défunte se leva avec un immense sourire aimant sur les lèvres et sans un mot s'approcha de son époux pour lui encadrer le visage de ses mains. Lawrence posa la sienne dessus et le froid qui lui piquait la peau lui rappela avec tristesse la situation. Ambrine était décédée il y a quelques mois et elle ne pouvait être réelle.
- On croirait que tu viens de voir un revenant, Lawrence. Se moqua gentiment l'ectoplasme alors qu'il se saisissait de sa taille.
- Ambrine... Est-ce réel ?
Cela fit rire sa femme qui secoua la tête. Lawrence avait l'air bien bête la bouche grande ouverte et les yeux comme des soucoupes.
- Gros bêta ! Il nous est parfois permis de revenir parmi les vivants, Lawrence. Surtout les gens qui, comme moi, sont partis loin de leur famille.
- Je m'en veux tu sais... j'aurais aimé être près de toi. Partir ensemble, pour que celui qui reste derrière n'ait pas à souffrir.
Il voulait la prendre fortement contre lui et lui capturer les lèvres, mais Ambrine recula et se dégagea de son emprise avec violence. Cela peina Lawrence, mais le visage de sa femme était plus peinée que lui. Il la fixa sans trop comprendre mais ne dit mot.
- Je suis désolée, mon Chéri, mais il nous est interdit tout contact avec les vivants, surtout intime.
- Mais alors pourquoi t'être présentée à moi ? Lui demanda-t'il avec tristesse.
- Je... Je n'ai pas pus résister. Tu me manques Lawrence.
Elle détourna le visage, mais malgré sa transparence, Lawrence put voir des larmes couler le long de ses joues. Il avait tant aimé sa femme, et elle l'aimait encore, malgré un monde inconnu qui les séparait.
Sans un mot, bravant les interdictions, l'un contre l'autre, ils prirent le temps de s'aimer à nouveau. Bras dans les bras, sans un mot, ils échangèrent leurs souvenirs, leurs sentiments et parfois leurs lèvres se joignirent pour s'aimer encore.
Un nouveau matin. Et Eloi serrait pour la dernière fois son Aslinn contre lui. La petite allait bientôt grandir et prendre un peu son envol, se détachant de son papa chéri. Eloi était un peu triste de voir son aînée grandir, même si cette tristesse était mitigée de fierté.
Mais là était le but d'une vie : évoluer, grandir et offrir du bonheur aux autres. Aslinn serait de ceux-là. De ceux qui aiment sans retour, et qui découvrent le monde avec bonheur. Il l'embrassa à nouveau, retenant ses larmes puis posa la petite qui fit la moue lorsqu'elle découvrit que son père s'en allait.
Mais Eloi lui avait réservé une belle surprise. Le soir même, la petite Aslinn allait être au centre de tous les regards, et sa famille avait accepté de se joindre à la fête.
Lawrence s'occupait de recevoir ses enfants. Will, à peine entré, s'était jeté sur la blondinette et l'avait couverte de baiser. Il ne venait que rarement, mais à chaque fois, la petite fille était couverte d'attention et d'amour.
Un peu jaloux, Lawrence lui fit une remarque, ce qui fit rire son fils, qui sans attendre enlaça son vieux père. Depuis la disparition d'Ambrine, ses fils étaient très attentionnés avec lui, et Lawrence appréciait leur amour. Ils n'était pourtant pas très démonstratifs, mais à croire que la mort de leur mère les avait désinhibé.
Taliesin avait réussi à se dégager, tout comme ses cheveux. On pouvait enfin apercevoir son visage, contrairement à son ancienne tignasse. Il avait vieilli et gagné en maturité. Le petit secret était que Kacey était derrière tout cela, appuyée fermement par Abigail -leur aînée.
Eloi avait contenu sa peine toute la journée. Mais il ne pouvait plus. Chez lui, devant sa famille, il laissa son désarroi s'exprimer. Il pleurait à chaude larme alors qu'Anaïs amenait le gâteau sur la table. Cela lui valut quelques taquinerie de la part de Will mais le papa s'en soucia guère, trop absorbé par sa peine et sa fierté.
Lawrence présida l'assemblée, prenant l'honneur de souffler les bougies de la petites.
- Regarde Aslinn, fais comme Papy. Souffle...
La petite observa son aîné avec attention. Les joues gonflées de son grand-père la fit rire et elle appuya dessus, faisant expluser l'air à Lawrence. Cela fit rire les autres mais Lawrence fronça les sourcils, la mettant en garde. Elle baissa alors les yeux.
Puis avec plus de sérieux, elle imita le vieil homme, crachotant légèrement sur la pâtisserie, mais les bougies s'éteignirent malgré tout -et surtout grâce à l'aide de Lawrence. Mais Aslinn était fière de sa première tâche de grande et offrait un regard triomphant à l'assemblée qui l'applaudissait et la fêtait.
Un peu de temps, un soupçon de magie, une grande d'espoir et une tonne d'amour, voilà ce qui permis à la petite de s'envelopper de paillettes et de franchir un nouvel âge.
Toujours aussi blonde, ses traits pourtant s'affirmaient, devenant plus proche de ceux d'Eloi. Les yeux d'un même bleu, et une expression taciturne.
Anaïs était fière de sa fille, mais Aslinn semblait déçue par son propre reflet. Pourtant sa mère l'avait coiffée simplement et sa robe n'était pas dénuée de charme. Mais l'enfant ne semblait pas très heureuse. Ce fut dans le silence, que les deux blondes dégustèrent le gâteau, tandis que les autres conversaient avec joie, débattant de leur propre vie et de leurs propres enfants.
Charles avait grandi lui aussi et avait accueilli son deuxième petit frère. Yoric avait eu un troisième fils qu'il avait nommé Albin. Taliesin avait eu un fils, Thomas, qu'il chérissait plus que tout. Selon Keiko, Azilis lui aurait rapporté la troisième grossesse de Sybille, Eudes allait de nouveau être Papa. Willheim était le tout jeune papa d'une petite Amira, et c'était la raison de l'absence de Khali qui prenait du repos avec leur petite fille. Et Taliesin, bien que Thomas fut encore jeune, avait remi le couvert avec Kacey, car la jeune femme était de nouveau enceinte.
La famille prospérait, évoluant avec le temps. Le fils des saisons amenait son lot d'enfant et de naissance. Aslinn était la parfaite représentation de ce temps qui court.
-
Commentaires
Aslinn est très jolie, ça promet en tant qu'ado, elle va en faire tomber des cœurs =)
J'adore la dernière image, le gâteau de cette charmante demoiselle est beaucoup plus gros qu'elle.