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Episode 17 - Dis-moi que tu m'aime
Episode 17
Une nouvelle matinée commençait. Cela faisait longtemps que l’on avait vu Aimée avec sa guitare, mais avec son congé maternité qui débutait, la jeune mère avait du temps.
Cela n’entamait pas la joie de son époux, en tout cas. De bon matin, Kahei avait de l’énergie à revendre.
Ce qui n’était pas forcément le cas de toute la famille. Aèlys traina les pieds jusque la table, d’un pas lourd.
- Bonjour mon Ange. Bien dormi ?
- Moui.
- Prête pour ton premier jour d’école ?
La fillette soupira entre deux bouchées de pancake.
- Je suis vraiment obligée d’y aller Papa ?
- Aèlys, on en a déjà parlé hier. L’école c’est obligatoire.
- C’est nul. Cela arracha un rire à l’adulte.
- Mais non, tu vas voir. Tu vas faire la rencontre avec des enfants de ton âge. Ca te plairait pas ça ?
- Ben…
- Tu te vois toute ta vie qu’en compagnie de Maman ou de moi ?
- Hirk ! J’ai compris ! J’irais !
- Ça, c’est ma grande fille.
Le bus klaxonna. Aèlys ferma le dernier bouton de son manteau avant d’embrasser une dernière fois ses parents.
- Allez courage mon Ange ! L’encouragea Aimée. Et si tu as le moindre problème, tu vas voir ta maîtresse et tu lui demande de m’appeler d’accord ?
- D’accord…
- Va, le bus t’attend.
Elle offrit un petit sourire au couple puis s’engouffra dans le bus, une boule au ventre.
Au tour des parents de prendre leur petit-déjeuner.
- Tu crois que ça va aller ?
- Kahei, tu n’as pas confiance en elle ? Elle est intelligente, ne t’en fais.
- Oui, tu as raison… Au fait, je dois sortir aujourd’hui.
- D’accord. Et tu vas où ?
- En ville, dans vers la fin d’après-midi. J’ai rendez-vous avec une vieille connaissance.
Aimée sourcilla, puis se tut. Une vieille connaissance. Il ne pouvait s’agir que d’une seule personne.
Sous son manteau d’hiver, les rues de la ville étaient joliment blanchies. Kahei attendait sous la statue, comme ils en avaient convenu.
Il était impatient et en même temps très anxieux. Depuis combien de temps il ne l’avait vu, parler ?
- Hey ! Kahei !
Lorsqu’il entendu sa voix, le jardinier ferma les yeux puis inspira profondément, ordonnant à son cœur de se calmer. Il se retourna doucement, puis laissa un petit sourire se dessiner sur son visage.
- Salut Renaud…
Un peu plus tard dans la soirée, la nuit était déjà là depuis longtemps. Aèlys parcourait les rues sur son vélo. Elle put voir que la fête des flocons était pour bientôt grâce aux décorations. La petite chantonnait sur le chemin du retour.
A peine rentrée chez elle, qu’elle sauta au cou de sa mère qui l’accueillit avec un immense sourire. La petite ne semblait plus aussi anxieuse qu’au matin.
- Alors, cette journée, ma chérie ?
- C’était sympa. Les autres élèves sont gentils, on a bien rigolé et puis la maîtresse nous a fait faire des dessins toutes la journée.
- Oh et tu en as ramené ?
- Non, c’était pour décorer la classe. Tu en voulais un Maman ?
- Oui, mais c’est pas grave, mon Ange.
- Je t’en ferais un plus tard.
- Merci mon cœur.
La petite souriait comme jamais. Aimée était fière de sa fille quand elle grimaça. Le bébé était agité ce soir, et le coup qu’il venait de lui donner était assez violent.
- Tu veux toucher, Aèlys ? Il est plus actif que jamais.
- D’accord…
Craintive, l’enfant osa à peine poser la main sur le ventre de sa mère.
- Tu peux appuyer tu sais ? Je ne suis pas en sucre. Vas-y !
Elle renforça son appuie et dégagea rapidement sa main, la mine surprise. Aimée sourit devant l’expression de son ainée.
- C’est bizarre, Maman.
- Non, mon cœur. C’est la vie.
Les devoirs terminés, le repas prit, Aèlys alla rejoindre les nimbes de Morphée. La journée fut longue et pleine d’émotion, mais le sourire ne quittait pas les lèvres de la fillette. Tout compte fait, elle aimait ça, l’école.
Plusieurs jours après, Kahei était de bonne heure aux fourneaux. Il chantonnait comme à son habitude. Aimée pénétra dans la pièce, un peu fatiguée.
Kahei se précipita près d’elle pour lui baiser la joue puis il dirigea son attention sur le ventre de sa femme. Il s’arrondissait a vu d’œil, et elle paraissait éblouissante.
- Coucou bébé ! C’est Papa ! Comment vas-tu ? Tu dois être bien au chaud !
Aimée était mitigée entre la joie et la jalousie. L’attention de son mari était toute tournée sur leur futur enfant. Elle se sentit un peu délaissée ce matin.
- Maman va bien en tout cas. C’est gentil de demander.
- Excuses moi ma chérie. Mais je suis tellement impatient que cet enfant arrive.
- On en a jamais réellement discuté, mais… Tu as une idée de prénom ?
- Nolan !
- Oh ? C’est original.
- Oui, et je trouve que ça s’accorde bien avec Aèlys.
- Oui, mais c’est un prénom de garçon ? S’inquiéta Aimée.
- Bien sûr.
- Et si c’était une petite fille ?
- Hum, je dois t’avouer que je n’y ai pas réellement réfléchi. J’ai l’impression que ce sera un petit mâle.
L’air déterminé de son mari arracha un rire à Aimée, qui s’intensifia devant la mine renfrognée de son jardinier d’époux.
Plus tard, dans la soirée, Aèlys avait rejoint ses parents dans la cuisine afin d'entamer ses devoirs. Les deux adultes étaient assis côte à côte et discutaient de choses et d'autres, en relation avec le futur enfant.
- Papa, une fois que le bébé sera né, tu vas partir ?
La question, posée tout de go, fit s’étouffer Kahei. Sa fille avait son franc parlé bien personnel. Il regarda sa femme, ne sachant comme répondre à cette question.
- Allons, mon Ange ? Pourquoi tu dis ça ? Lui demanda Aimée, confuse, tandis que Kahei s'étouffait.
La petite plongea son regard dans son cahier, semblant réfléchir un instant, avant de répondre.
- Ben, à l’école… Y’a Jérémie qui dit qu’une fois le bébé est là, le papa s’en va.
- Mais c’est complétement bête de dire ça, s’indigna Kahei.
- Jérémie… Jérémie Lin ?
- Oui. Il m’a dit qu’à sa naissance, son papa était partit.
- Ecoutes mon Ange, commença Kahei. Papa et Maman s’aime, tu le sais ça ?
- Oui…
- Et bien, chaque couple fonctionne différemment. Le petit Jérémie n’a pas la chance de connaître son papa, c’est triste mais c’est comme ça.
- Mais Papa… Tu n’es pas parti quand je suis née ?
Un malaise s’installa dans la pièce. Kahei baissa les yeux et Aimée détourna le regard. La petite soupira devant le silence de ses parents, ferma son cahier et quitta la pièce.
Un peu plus tard, ses parents affairés à des choses de grands, la petite s’amusait en répétant les pas de danses qu’elle avait appris dans la journée. Aèlys avait demandé à ses parents de l’inscrire aux cours de danse de l’école. Et elle se débrouillait bien, la minette. Mais l’heure tournait et on lui demanda d’aller se coucher.
Kahei s’occupa de la border. La fillette avait insisté pour avoir une histoire et pour dormir avec sa maman. Il lui avait cédé. Une fois installée dans le lit conjugal, elle écouta avec passion le récit de chasseur de dragon parcourant le pays elfique à la recherche du dernier dragon. Aèlys en était friande et aimait écouter son père.
- C’est alors qu’arriva le légendaire Orzal. C’était un grand dragon à la robe d’argent et aux pupilles pourpres. Lorsque le héros l’aperçut, il sentit son courage le quitter. Il ne pouvait se résoudre à tuer une telle merveille de la natu…
- Papa ?
- Oui ma grande ?
- Pour tout à l’heure…Je suis désolée. J’ai bien vu que Maman et toi étiez tristes.
- Ne t’en fais pas, mon Ange.
- J’aurais voulu savoir une chose… demanda t’elle timidement.
- Je t’écoute.
- Pourquoi tu es parti quand j’étais bébé ? Tu ne m’aimais pas ?
- Oh ma chérie. Bien sûr que si ! Mais c’était compliqué. Papa était perdu.
Aèlys bailla. Cela arracha un sourire attendri à l’homme qui referma son livre.
La fillette ferma les yeux et s’endormit rapidement, sans demander son reste, rassurée par les paroles de son père.
Kahei remonta les draps sur les épaules de sa fille puis lui baisa le front.
- Bonne nuit mon Ange.
Et avec un dernier regard bienveillant, l’homme éteignit la lumière et sortit de la pièce. Aèlys, s’en le vouloir, avait remué un souvenir que Kahei aurait voulu oublier. Il n’était pas fier de sa fuite mais elle avait été utile. Par contre, il n’imaginait pas l’impact que cela eut sur sa fille. Il soupira et fila sans un mot se coucher lui aussi, dans le lit d’Aèlys.
Plus tard, dans la nuit, Aimée se sentit mal. Elle se réveilla, alluma la lumière puis se leva. Une main sur le ventre, elle étouffa un cri. Prenant son courage à deux mains, elle sortit tant bien que mal de la pièce et se glissa dans la chambre de son aînée afin de réveiller son époux. Kahei paniqua lorsqu’elle lui annonça ses contractions. Il était bien trop tôt. Sans plus attendre, il enfila des vêtements puis ils filèrent à l’hôpital, tout en laissant un petit mot à Aèlys.
Tags : legacy, challenge, sims 3, vauganne
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Commentaires
Les enfants sont souvent comme : franc et honnête. Ils voient pas forcément le mal derrière leurs mots ^^'
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les questions qui tuent ralala les enfants lol j'ai quand même rit ^^