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Episode 19 - Aux retrouvailles !
Episode 19
Aujourd’hui, c’était fête. Après de longs mois de séparation, la famille Vauganne allait enfin être réunie. Aèla en était heureuse, mais elle était bien loin de la joie des adultes et du reste de la famille. Pouvions-nous remettre son âge en cause ?
Vagn retrouva son beau-frère favori et jumeau de sa femme. Gwillerm se portait comme un charme et il le lui fit sentir en l’enlaçant.
- Comme c’est bon de vous revoir !
- Oh que oui ! Mais dis-moi Vagn… Tu as maigri ?
Tonton Calixte était là aussi. Plus aussi fringuant qu’avant mais il n’avait en rien perdu de sa superbe. La petite Aèla ne se souvenait guère de cet homme, mais il sentait bon, comme sa maman.
- Comme tu as bien poussée.
- Je suis grande maintenant.
- Oh oui… Aah ça ne nous rajeunit pas tout ça… Dit-il à demi-amusé en regardant Gwillerm et Vagn qui se mirent à rire.
Antoinette, une des jumelles de Calixte fit son entrée. Elle avait bien grandit la demoiselle et était devenue une superbe jeune femme.
Blonde aux yeux bleus comme son père, elle avait cependant hérité de quelques traits de sa mère, Rada.
- Ouah ! Tu es superbe, Antoinette ! S’écria Gwillerm.
- C’est vrai. Une magnifique jeune femme… Bafouilla Vagn.
Non pas qu’il soit gêné, mais la blonde le fixait d’étrange façon.
- Merci à vous… Vagn… Fit-elle à voix basse.
- Hum ?
- Je … Je voulais te dire…
Elle bafouillait et ses doigts étaient moites. Elle sortit de derrière son dos un bouquet de fleurs.
- Aïe, aïe… Gémit Gwillerm.
- Tu vas bien ? S’enquit Vagn.
Elle tendit les fleurs à Vagn, les joues rouges.
- Ah…
- Ca sent le roussi ! Alerte ! Alerte ! Intervint Gwillerm, faussement alerté.
- Vagn… Depuis mon adolescence, je t’ai toujours…
- N’en dit pas plus. La coupa Vagn. Antoinette… Tu es une très gentille fille, mais j’aime ma femme. Ta tante. Pour moi, tu es comme ma fille et non une potentielle femme à qui je pourrais faire la cour.
Déçue, la demoiselle déposa le bouquet sur le comptoir de la cuisine tout en soupirant.
Aloyse venait de finir de se pomponner et tomba nez à nez avec son aîné en sortant de la salle de bain.
- Cal’ !!!
- Ouhla ! Doucement petite sœur. Dit-il alors qu’il réceptionnait sa cadette.
- Tu m’as tant manqué.
- Toi aussi…
- Mais vous plus encore ! Vous étiez ensemble. Moi j’étais seule…
- Plus maintenant, Aloyse.
Dans l’entrée, d’autre retrouvaille se déroulait. Anthelm serra fortement contre lui sa cousine Bleuenn qui pleurait à chaude larme contre son épaule. Ils avaient grandi ensemble, les mots n’étaient plus nécessaires. Delphine se sentit de trop et décida de rester en retrait, tout aussi émue qu’eux.
- Content de te revoir Calixte.
- Hey ! Salut Vagn !
Les deux hommes se serrèrent la main chaleureusement. Une de ses poignées qui racontait tant de moment qu’ils ne purent partager.
- Tu sais quoi Cal’ ? Intervint Gwillerm.
- Quoi ?
- Ta fille aime les vieux déjà marié.
- Quoi ?! S’estomaqua Calixte.
- Gwillerm… Tu aurais pu lui épargner ça.
- Non. Je suis bien curieuse aussi. Fit Aloyse en fixant son mari.
Alors que Vagn s’emmêlait dans des explications sous le regard rageur d’Aloyse. Calixte ne pouvait s’empêcher de s’indigner et de gémir, honteux du comportement de sa fille. Sentant le sermon, Antoinette se faisait toute petite et tenta de s’esquiver vers l’extérieur. Mais Gwillerm la vit et la retint.
- Yeaah Elias !
- Yooo ! Pote de chemise !
Ils avaient quoi les hommes aujourd’hui ? Ces retrouvailles leur montaient à la tête.
Ils tentèrent de se taper dans les mains, mais ils ne réussirent qu’à brasser de l’air.
- Gasp ! On est pas doué…
- Faut croire…
- … que ce n’est pas de notre âge.
- On est déjà si vieux ? S’indigna Elias.
Alors que la famille se retrouvait et que certains se reposaient dans le salon…
… Les adolescents eux, réapprenaient à se connaître.
- Et là, mon père a empoigné l’employé de la mairie par le col.
- Non ?! Il a vraiment fait ça ?
- J’étais là, Anthelm, dit Bleuenn. Tonton Elias peut se montrer super persuasif, en fait.
- C’est à cause de son métier. Expliqua Delphine.
- Son métier ? Demanda Anthelm.
- Ben oui, Papa est bien placé dans la mafia de Riverview, tu sais ?
- Quoi ?! Hurla presque Anthelm.
Bleuenn baissa le regard. Ce n’était pas un véritable secret, mais les activités d’Elias avaient amené une certaine tension entre Gwillerm –qui est policier- et le père de Delphine.
- Chut ! Fit Bleuenn. Si mon père t’entend parler de ça… Ça risque de chauffer pour nous.
- Ben quoi ? Demanda innocemment Delphine. Dois-je vous rappeler que si on est tous arrivés ici, dans ce trou perdu, c’est grâce à mon père ?
Bien sûr qu’ils le savaient. On avait épargné les plus jeunes enfants des détails mais Elias était le héros de l’histoire. Bien que la ville fut touchée par cette étrange épidémie, il s’était vite arrangé pour sauver les enfants de sa famille. Non pas la sienne directement, mais celle de sa sœur. Aloyse avait toujours été la petite sœur chérie de chacun de ses frères –bien qu’Elias était moins expansif qu’en à ses sentiments- et il avait convenu avec Calixte et Gwillerm d’évacuer la brune et ses enfants en premier.
Choyée, protégée, aimée. Aloyse n’était pas une femme à plaindre et elle le savait. Elle prenait la vie avec bonheur depuis ce drame. Car si ses enfants furent épargnés, ce ne fut pas le cas pour le petit dernier d’Elias. Ségolène était enceinte lorsque la maladie se déclara et son bébé fut touché. Mort-né.
Loin de tout cela, les enfants jouaient sans soucier des vivants et des morts.
Mais les plus grands les pleuraient et les regrettaient.
Mais la vie continuait malgré tout. Le temps passait et la famille s’agrandissait malgré tout.
- Votre voyage s’est bien passé ? Demanda la brune à ses deux frères.
- Et bien… Elias soupira alors que Gwillerm se lançait dans les explications.
- Disons qu’il aurait pu être mieux.
- Comment ça ?
Ce fut au tour d’Elias de continuer.
- Ségolène a commencé à paniquer.
- Mais…
- Je ne vais pas te le cacher, Aloyse. Mais il y a encore quelques mois, Ségolène a perdu notre dernier enfants.
- Elle était enceinte ?
- Oui… Et elle a du mal à s’en remettre.
- D’où son absence d’aujourd’hui. Elias fit signe que oui. Je ne lui en veux pas. Dit-elle simplement.
Comment le pouvait-elle. Perdre un enfant était une chose terrible. La plus terrible qu’il soit lorsqu’on était mère.
Vagn, pendant ce temps, faisait office de Nounou. Mais la Nounou n’était pas nécessaire puisque les enfants étaient assez grands pour se nourrir seuls.
Si les enfants grandissaient, certains adultes retombaient dans l’enfance.
- Dis Gwillerm ?
- Hum ? Fit l’adulte en détachant son regard de l’écran.
- Pourquoi tu n’apprécies pas Elias ?
- Hii ! Anthelm ! Je t’avais dit de ne pas poser la question.
- Bleuenn ! Elle sursauta au ton que son père employa. Ton cousin a le droit de poser cette question.
- Bien mon capitaine. Répondit elle, faussement joyeuse.
- Pour te répondre Anthelm : je ne déteste pas mon frère. Loin de là. Je lui suis reconnaissant pour tout.
- Mais tu gardes des réserves.
- J’"émet" des réserves. Elias est un homme bon. Je ne comprends pas pourquoi il a décidé d’entrer dans cette organisation. Il est intelligent, charmeur et doué de ses mains.
En entendant son oncle, Anthelm comprit que le bien et le mal ne se limitait pas aux méchants et aux gentils. C’était une chose abstraite qui se conformait à chaque esprit.
Les jours passèrent paisiblement, chaque famille prenaient ses repères, trouvaient des emplois et les enfants entrèrent à l’école. La nuit aurait pu s’avérer tranquille si …
… Une inconnue n’avait pas foulé leur terre.
Mais les Vauganne, bien qu’appauvrie, avait anticipé cet évènement.
L’alarme se déclencha, réveillant les occupants de la demeure. En bon père de famille, Vagn sortit le premier et découvrit l’intruse totalement paniquée sur leur perron.
La police arriva rapidement, alors que Vagn menaçait la voleuse. Un féroce combat s’engagea. Mêlant le bien et le mal.
Même si à première vue, le bien semblait en grande difficulté.
Anthelm ne pouvait voir cette horreur et fermait les yeux tout en suppliant le monde que tout cela se termine bien.
Aloyse arriva à son tour, assistant par la même occasion à la défaite du bien. La policère se retrouva rapidement fesses sur le sol, laissant victorieuse l’intruse.
Le mal s’en alla, jurant qu’il reviendrait. La policière haussa les épaules et s’en alla à son tour, laissant les occupants sous le choc et sans voix.
Ils eurent malgré tout une journée ordinaire. Cependant Aloyse rentra assez tôt de son travail. Son patron, la voyant sursauter aux moindres mouvements, décida de lui laisser son après-midi.
La petite Aèla la découvrit en rentrant. Elle fut la seule épargnée par cette intrusion. La petite avait un sommeil de plomb.
Le dîner se passa dans le calme, chacun dans ses pensées. La petite insouciante, terminait tranquillement ses devoirs.
Alors qu’elle débarrassait la table, la petit Aèla se frappa le haut du crâne. Elle avait oublié une chose importante. Très importante.
Elle s’en souvint lorsqu’elle vit sa famille arriver avec un gâteau surplombé de bougies. Elle les regarda en premier lieu avec de grands yeux ronds, cherchant la signification de tout cela. Puis vint la fameuse chanson et le déclic se fit. Elle s’installa alors face au gâteau d’anniversaire, alors que le reste de la famille continuait à chanter derrière elle.
- Vite ! Vite un vœu ! Hurlait sa mère.
Un Souhait ? Elle n’en avait pas vraiment. Elle réfléchit quelque instant.
Tout ce qu’elle pouvait souhaiter était force et santé à sa famille. Sa très chère famille qui l’aimait sans fin. Un peu de poudre magique, un soupçon de volonté, le tout légèrement chorégraphié.
Et voici venu le divin enfant… Euh non. Mais Aèla devint une magnifique adolescente au sourire léger et débordante d’amour.
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Commentaires
Wouah Aèla est juste magnifique.