• Episode 22 - La dure vie d'Aurélianne

    Episode 22

    S'il y a des jours heureux, il y a également des jours plus sombre, et le soleil avait beau donné de ses plus beaux rayons, l'humeur morose de la maison n'allait pas en s'arrangeant. C'était le plein après-midi et les cris ne cessaient de fuser depuis dix minutes déjà, amenant les larmes aux yeux des plus jeunes. Apolline ne cessait de pleurer depuis ce temps, s'accrochant aux jambes de son père. Mais Eloi était assez occupé et négligeait une de ses dernières filles.

    - J'en ai plus qu'assez, Aurélianne.

    - Et alors ? Qu'est-ce que ça peut me faire ? Se targua avec effronterie l'adolescente.

    Eloi croisa les bras et soupira, contenant du mieux qu'il pouvait sa colère. Aurélianne avait encore fait des siennes et le lycée l'avait contacté alors qu'il était en plein négociation avec un client qui pouvait relancer l'économie de son entreprise. Mais tout cela dépassait l'adolescente, qui, afin de bien montrer son dédain, feignait de curer les ongles.

    - Ca peut te faire plein de chose, jeune fille ! Qui, d'après toi, ramène ta nourriture dans ton assiette ? Qui te paye tes vêtements et ton maquillage ? Qui se coupe en quatre pour que tu puisses vivre sereinement ?

    Aurélianne arrêta de se curer les ongles et foudroya du regard son géniteur. Eloi la regardait de haut, se croyant victorieux. Il arguait toujours ces exemples afin de la défaire dans son entêtement. Mais l'adolescente n'était pas si stupide et avait appris à répliquer.

    - Mais qu'est-ce que j'en ai à faire de tes sacrifices ?! Hurla t'elle de nouveau. C'est pas ton rôle de tout faire pour qu'on ait pas à souffrir ni à manquer de quoique ce soit ?

    - Oh Mon petit Papa d'amour, j'ai besoin d'une nouvelle paire de chaussure... Achète la moi ! Se moqua stupidement Eloi, tentant d'imiter sa fille avec une voix geignarde. Aurélianne, tu es égoïste et une ingrate !

    La jeune fille vit rouge. Elle crispa ses doigts et fronça tant les sourcils que des rides vinrent creuser son front. Son père ne comprenait rien à rien. Elle n'était pas une méchante fille, elle faisait juste des choses qui l'amusait, comme chaque enfant sur terre.

    - J'en ai marre !!! Hurla t'elle de plus belle.

    Eloi se massa la tempe, qui était douloureuse. Aurélianne avait toujours eu de la voix, et là, elle venait de le rendre sourd.

    - Et si, au lieu d'hurler, tu m'expliquais ce qui ne va pas ? Dit simplement son père.

    Aurélianne ouvrit et ferma la bouche un bon nombre de fois, cherchant ses mots. Son père venait de la décontenancer, en jouant d'un coup, d'un seul, le médiateur. Ses yeux se brouillèrent et elle planta son regard larmoyant dans celui de son géniteur. Il était là, devant elle, les bras croisés, et attendait sans vraiment vouloir l'écouter.

    L'adolescente soupira puis tourna les talons. Elle avait besoin d'air. Être loin de celui qui la dénigrait tant. Mais Eloi ne l'entendit pas de cette oreille et la força à rester en la retenant par le bras.

    - Où crois-tu aller, Aurélianne ? Je n'en ai pas fini avec toi.

    Plus loin, dans la maison, Cyprien sortait de la salle de bain et retrouva Aslinn qui soupirait tout en se prenant la tête. Visiblement, elle ne pouvait se concentrer sur ses devoirs. Arriver à sa hauteur, le jeune garçon plaça sa main sur l'épaule de son aînée qui, d'un regard désolée, secoua la tête. Ils n'avaient plus réellement besoin de parler. C'était presque devenu quotidien.

    - Un jour, elle se lassera. Déclara Cyprien.

    - Je ne crois pas. Aurélianne a toujours été la préférée de Papa. Et se voir destituer de son statut de châtelaine, cela la met en boule. Jamais elle ne nous laissera en paix. Elle et son égo.

    Mais Cyprien n'était pas de cet avis. Certes Aurélianne était égoïste mais elle agissait ainsi car elle ne savait faire autrement. Depuis leur plus tendre enfance, sa jumelle était la préférée. Lui s'en fichait, car malgré tout, il était aimé de ses parents. Aslinn aussi, tout comme Adam et les jumelles, mais Aurélianne était spéciale. Et avec l'arrivée d'Adam puis d'Alix et Apolline, Aurélianne s'était vu destituée de son titre, naturellement. Et elle n'avait jamais apprécié cela.

    Les vois se turent et seuls les talons d'Aurélianne résonnaient désormais dans la maison. Cyprien avait pris place loin d'Aslinn afin de la laisser en paix, mais sa sœur ne trouva rien de plus judicieux que de se placer en face de la blonde, le visage toujours aussi furibond.

    - J'le crois pas... ! Il m'a encore puni ! Se plaignit l'adolescente.

    Mais personne ne releva. Trouvant cela étrange, elle regarda tour à tour son frère et sa soeur qui avaient le nez plongé dans leur devoir.

    - C'est pas juste.

    - Ce qui n'est pas juste, rétorqua la blonde, c'est ton attitude !

    Aslinn était rarement en colère et sa voix était ténue. Cyprien leva le regard vers les deux filles et trouva son aînée les yeux brillants de larmes. Mais Aurélianne ne sembla pas s'en soucier, car elle continua sa complainte.

    - Mon attitude ? Je vois pas de quoi tu parles Aslinn. Franchement, j'ai rien fait de mal. Je me suis juste amusée et voilà qu'on me puni pour ça ?! C'est abusé ! On vous punit pas parce que vous vous amusez !

    Aslinn fit claquer le plat de sa main sur la table arrachant un sursaut de stupeur aux jumeaux. Sans un mot, elle prit son cahier et pénétra dans sa chambre. Cyprien, toujours muet, put la voir s'essuyer les yeux d'un revers rageur. Aurélianne, elle, était statufiée de stupeur. Elle regarda alors son jumeau, sans comprendre la réaction de leur aînée.

    - Elle a ses règles ou quoi ?

    Le jeune garçon soupira puis reporta son attention sur ses devoirs, ignorant sa jumelle.

    En pleine nuit, Aslinn n'arrivait pas à dormir alors elle décida de prendre l'air et de profiter d'une des dernières nuit de l'été. Elle était alors assise devant la porte de la maison, dos contre le bois et elle observait en silence les étoiles. Elle avait pleuré une bonne partie de l'après-midi, et maintenant, elle avait tête lourde et douloureuse. Bien qu'exténuée, elle ne trouvait le sommeil, l'esprit trop occupé par les soucis.

    - Je n'en peux plus... Pourquoi ne peut-on pas avoir une famille chaleureuse ?

    Elle avait soupiré, tête dans ses genoux, lorsqu'elle put sentir qu'on l'observer. Elle releva alors la tête et ce qu'elle fit la fit sursauter. Un être étrange la fixait avec curiosité. Mais étrangement, l'adolescente n'était pas effrayée, au contraire, elle était fasciné par cet étranger. Dans un bond, elle se leva et resta le regard planté dans les yeux noirs de l'inconnu.

    Un long moment passa dans le silence, l'un scrutant l'autre avec curiosité. Mais l'humaine décida de briser la glace.

    - Vous êtes perdu ?

    Ce fut tout ce qu'elle trouva à dire. Elle se gratta alors la tête, se sentant bien bête. Pour un premier contact, elle aurait pu trouver mieux.

    Mais l'inconnu ne prit la peine de lui répondre, car sans un mot ni un autre regard, il déploya son parapluie et fit volte-face avant de s'engager dans l'allée menant vers l'extérieur de la maison. Aslinn le regarda partir, sans trop comprendre ce qu'il venait de se passer. Elle se frotta les yeux, tentant de se réveiller, mais cela était loin d'être un rêve. La brise qui lui chatouilla le cou était une preuve suffisante. Elle rentra alors dans la maison, se massant les bras, afin de faire revenir un peu la chaleur dans son corps.

    Le premier rayon de soleil venait de filtrer dans la maison et tentait vainement d'en réchauffer ses vitres. Adam en fut d'ailleurs sa première victime. Réveillé par sa lumière, l'enfant grommelait alors qu'il traversait le couloir. Il aurait tant aimé pouvoir encore dormir. Lui qui faisait un si beau rêve.

    Il trouva sa sœur dans la cuisine, qui était là, tout simplement debout, sur ses deux pieds et qui observait la cou à travers la fenêtre. L'enfant la scrutait alors avec curiosité puis un certain malaise le prit. Sans attendre, il toucha la main de sa sœur, qui était gelée. Cela ramena à la réalité la blonde, qui, sursautant légèrement, se retourna vers Adam. Le regard humide, ses grands yeux tentèrent de sonder Aslinn.

    - Tu vas bien Adam ? Lui demanda t'elle, de sa plus douce voix.

    Le petit tremblait légèrement puis sans un autre mot se jeta contre elle. Il secoua la tête dans tout les sens, afin de lui indiquer qu'il allait bien. Une main dans son dos, Aslinn le caressait, afin de le rassurer.

    - Alors pourquoi ses larmes ?

    - J'ai... J'ai rêvé que tu t'en allais, Aslinn... j'ai cru que tu voulais...

    - Mais je ne vais nulle part, voyons ! Je ne pourrais pas laisser mon petit frère adoré derrière moi ! Rit Aslinn en se détachant de son frère.

    Adam sourit à son tour, soulagé puis baisa la joue de sa grande soeur qui, avec affection lui caressait les cheveux. Jamais Aslinn ne quitterait sa famille, même si l'ambiance était morose. Il n'y avait qu'un seul être qui rendait l'atmosphère désagréable, et Adam n'avait pas à pâtir de la mauvaise humeur constante d'Aurélianne.

    - Tu as faim ?

    - Oh oui !!!

    - Ca tombe bien, je viens de terminer les gaufres !

    Le petit sautilla dans tous les sens, sous les rires d'Aslinn. Ce fut à cet instant que les jumeaux firent leur entrée. Aslinn salua Cyprien, ignorant intentionnellement Aurélianne.

    Aslinn s'installa à table et entama son repas sans un mot, laissant ses frères et sœur se débrouiller. Mais Aurélianne ne l'entendit pas de cette oreille. On ne la snobait pas, pas Elle ! Alors elle passa à l'attaque de bon matin. Elle s'installa auprès de sa sœur, et sans toucher son assiette, lui adressa la parole.

    - Ca te prend souvent de pas me dire bonjour ?

    Mais Aslinn ne leva pas le nez de son assiette et ignora copieusement sa sœur. Cela fit monter le rouge aux joues d'Aurélianne qui d'un coup de poing sur la table, fit sursauter le reste de la maisonnée. Mais Aslinn ne changea pas de comportement. Avalant sa dernière bouchée, elle se leva et débarrassa son assiette, sous le regard médusé d'Aurélianne.

    "Si elle le prend ainsi, on va jouer, ma grande. Tu m'ignores ? Et bien, j'en ferais de même !" Se dit Aurélianne après s'être levée à son tour, voulant suivre sa sœur.

    - Aurélianne...

    - Quoi ? Répondit-elle séchement à son frère.

    - Laisse la tranquille. Tu jète de l'huile sur le feu, si tu la suis.

    - J'ai rien fait ! Se défendit l'adolescente.

    " Pour une fois" se dit son frère.

    L'automne était bien installé désormais, dans son jolie cocon qu'était la ville. Aurélianne ferma la fermeture de son manteau tout en grommelant. Elle n'avait aucune envie de mettre un pied dehors, bien trop heureuse de son confort sous sa couette. Mais les ordres étaient les ordres.

    Aussi rebelle qu'elle était, Aurélianne savait quant il fallait se plier aux règles de la maison -et surtout aux ordres de ses parents. Alors elle s'exécutait, râteau en main, elle ratissait le sol de ses feuilles mortes. Mais en voyant le nombre d'arbre de la cour et de la surface du terrain, sa punition était digne des travaux du bagne.

    - La journée va être longue... Très longue... Soupirait-elle.

    Or, alors qu'elle travaillait tout en pestant, son petit frère vint lui rendre visite. Il était encore tôt et le voir dehors à cette heure était inhabituel, mais pas assez pour inquiéter la plus grande, qui, non sans avoir jeter un regard sur le nouvel arrivant, continuait sa peine.

    - Auri ? Tu viens jouer avec moi ?

    "Auri" était le petit surnom affectueux qu'Adam lui donnait. Il était bien le seul dans cette famille à l'apprécier et à vouloir la fréquenter. Certes il y avait Cyprien mais c'était différent. Lui était son jumeau, tandis qu'Adam était un autre membre de sa famille. Cyprien avait une place importante dans son cœur.

    - Je ne peux pas... Je dois ramasser les feuilles.

    - Mais Auri... tu m'avais promis... Commença à pleurnicher le petit.

    Elle stoppa alors son activité et fixa son petit frère d'un regard blessé. Elle savait pertinemment qu'elle le lui avait promis, mais elle n'avait pas prévu de se faire prendre lors de sa dernière tentative de rendre la liberté aux sujets d'expérimentation. Elle soupira puis posa son ustensile contre le mur.

    - Je sais Adam... Je sais. Mais parfois les grands ne peuvent pas tenir leur promesse.

    - Pourquoi ? Demanda innocemment le plus petit.

    Aurélianne prit le temps de réfléchir. Il était si facile d'être enfant. Aucun soucis, aucune responsabilité. L'on ne vous demande rien et surtout pas d'être adulte avant l'heure. Et c'était tout ce qu'elle reprochait à cette famille. Elle n'était qu'une adolescente pleine de rêve et on l'étouffait dans son cocon bouffi de maturité.

    - Ecoute Adam, si je termine ma punition rapidement, on jouera ensemble. D'accord ?

    - Promis ?

    - Promis !

    Le petit sauta de joie et se mit à courir à travers le jardin, surexcité. Cela fit glousser Aurélianne, qui croisa les bras et le regarda s'ébrouer. Elle aurait tant voulu le rejoindre et s'ébrouer avec tant de fraicheur que lui. Mais le regard sévère de son père, à travers une fenêtre, la fit revenir à la raison. Elle perdit son sourire et d'un ton autoritaire, ordonna à Adam de rentrer.

    - Dis Cyprien ?

    - Gnoua ? Répondit l'adolescent, la bouche pleine.

    - Pourquoi personne n'est gentil avec Auri ?

    Cette question décontenança Cyprien qui s'étouffa légèrement avec sa nourriture. Il regarda alors son petit frère qui attendait sa réponse avec sérieux.

    - T'es trop petit pour comprendre, Adam. Répondit simplement son frère.

    Cyprien n'avait pas envie de s'engager dans un débat beaucoup trop abstrait pour l'enfant qu'il était. Dans sa tête, c'était soit noir, soit blanc. Pas de nuance de gris possible.

    - C'est pas parce que je suis plus petit que toi que je comprend rien à rien. Moi, j'aime Auri, même si elle fait beaucoup de bêtise ! Elle fait ça parce qu'elle se sent seule !

    Sans un autre mot, le petit Adam fila dans sa chambre laissant son aîné complétement médusé devant son assiette. Aurélianne, seule ? Elle, la reine du monde ? C'était totalement impossible. Surréaliste, même.

    Cyprien ne pouvait cesser de penser à ce qu'Adam lui avait dit. Si Aurélianne était seule, qu'était-il alors ? Il n'était que Cyprien, le jumeau dans l'ombre de la belle et somptueuse Aurélianne, à l'école. A la maison, il n'était qu'un enfant parmi d'autre.

    L'attention était toujours porté sur elle. Elle qui ne savait faire que des bêtises et se faire réprimander.

    - Aurélianne, je n'entends plus le bruit du râteau.

    Eloi avait embauché son fils pour de quelconques corvées avant d'entamer une leçon de conduite. La pauvre jeune fille commençait sérieusement à avoir mal aux mains. Elle ratissait depuis près de deux heures sans jamais s'arrêter. Enfin, officiellement, car lorsque son père ne regardait pas, elle s'arrêter afin de bailler aux corneilles.

    - Allez Papa, sois plus cool, c'est le week-end quand même. Tenta Cyprien.

    - Ne te mêles pas de ça. Bref ! Oublions la et si nous allions entamer ta leçon de conduite.

    Le regard de Cyprien se posa sur le dos de sa jumelle. Il était désolé pour elle, mais il ne pouvait rien faire pour l'aider. Il espérait au fond de lui qu'elle ne lui en voudrait pas.

    Dans la maison, tout était calme. Anaïs se reposait dans le salon en compagnie d'Adam qui jouait tranquillement. Aslinn s'occupait de ses petites sœurs, levées depuis des heures. Apolline s'acharnait sur les barres métallique du xylophone. Sa musique n'avait aucune harmonie mais cela l'amusait fortement, alors l'adolescente la laissait faire.

    Alix, de son côté, chouchoutait sa peluche favorite tout en chantonnant maladroitement une comptine apprise il y a peu avec sa mère. Aslinn était décontractée parmi ses elles. Loin de tout soucis, loin de toute crise de nerf d'une certaine sœur.

    Contrairement à Cyprien ou Adam, Aslinn ne se sentait pas désolée pour Aurélianne. Elle l'avait bien mérité sa journée à râtisser. Et il y avait pire comme punition. Elle écoperait simplement de courbatures et de quelques cloques aux doigts.

    - Aslinn, tu peux aller te laver, ma grande. Fit sa mère en entrant dans la pièce.

    L'adolescente releva le regard puis se leva. Anaïs était une mère aimante et elle put voir le regard de celle-ci se poser sur l'extérieur. Aslinn soupira en secouant la tête. Elle allait regretter son geste mais elle ne pouvait laisser sa mère ainsi.

    Ce fut un râteau à la main qu'elle rejoignit sa benjamine. Aurélianne l'observa avec curiosité un long moment avant de lui demander ce qu'elle faisait ici.

    - C'est pas évident ? Je t'aide, banane !

    Aurélianne ne dit rien et continua son labeur. Mais au fond d'elle, elle était touchée. Sa grande sœur était là, avec elle, et peinait elle aussi. Elle renifla légèrement et s'essuya le coin des yeux.

    Aslinn avait remarqué que sa benjamine pleurait, mais elle connaissait son orgueil mal placé, alors elle ne fit aucune commentaire. Elles ratissaient de concert, dans un silence seulement strié par leur râteau.

    - Tu sais que tu fais énormement de peine aux parents ?

    Silence. Bien sûr, elle n'allait pas répondre. C'était l'évidence même. Aslinn haussa alors les épaules et reprit son labeur.

    - Si Papa te vois m'aider, As'... Tu vas te faire punir aussi.

    - Non, je ne crois pas. Et même si c'est le cas, il y a une chose qu'il ne pourra pas me reprocher : mon esprit de famille.

    La soirée commençait et Anaïs traversait les rues de Meadow Glen dans sa belle voiture rouge. C'était son tout dernier achat, adoptant un format citadin et familiale. Elle roulait tranquillement à travers la campagne, pensant à sa vie.

    Elle était loin d'être malheureuse. Elle avait un époux aimant, six enfants en pleine santé et une famille unie -si on oubliait le cas Aurélianne.

    D'ailleurs, cela la préoccupait fortement. Voir sa fille ainsi révoltée lui retournait le cœur. Avait-elle loupé quelque chose ? Avait-elle fait un faux pas avec elle ?

    Beaucoup de questions dont elle n'aura sûrement jamais la réponse. Il y avait énormément de mystère dans une vie et l'éducation, bien que plusieurs personnes se targuent d'être expert, était une chose mystérieuse, car aucun enfant était similaire. Tant de diversité chez l'être humain, tant de façon différente d'éduquer.

    Mais l'heure n'était plus aux interrogations, mais plutôt à la fête. Anaïs s'était rendu chez son frère Willheim qui donnait une petite fête en l'honneur de son petit dernier : Aymen.

    Elle pénétra dans la demeure et trouva rapidement Carl aux fourneaux. Elle le salua.

    - Salut mon grand !

    - Bonjour Anaïs.

    - Dis tes parents ne sont pas là ? S'étonna sincèrement cette dernière.

    - Ben ils doivent dehors.

    Elle le remercia et le salua gentiment de la main avant de disparaitre de la cuisine.

    Mais elle ne trouva que Kacey sur le perron, qui observait le ciel. L'air était frais et une buée s'échappait de ses lèvres. La blonde se frotta les bras avant de rejoindre sa belle-sœur.

    - Tiens, te voilà !

    - Et oui ! Répondit Anaïs, de bonne humeur. Comment ça va ?

    - On fait aller.

    - Tu es sûre ?

    Kacey fit signe que oui. Elle lui expliqua alors que ce n'était que des soucis de mère, car Abigaïl était intenable mais que Thomas s'avérait bien plus difficile que son aînée. Cela rassura -étrangement- Anaïs qui n'avait qu'un cas difficile sous son toit.

    Elles discutaient de tout et de rien, tandis qu'un combat se déroulait sous leurs yeux. Mais les mamans étaient bien trop absorbés par leur conversation pour prêter attention à ce spectacle.

    Keiko se releva tout en se frottant les mains, afin de retirer la poussière de celles-ci. Mains sur les hanches, elle fixait avec mépris son ennemi qui gisait au sol, gémissant.

    - Et que je te reprenne à dire que ma femme n'est qu'une traînée ! Catin !


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