-
Episode 23 - Ce si simple bonheur
Episode 23
"Comme le temps a passé. Je me rappelle encore le jour où je l’ai mis au monde. Cet enfant hors-norme. Anthelm était un bien gros bébé, joufflue et discret. Trop discret…
Mais il était mon bébé. Mon fils unique. J’étais bien décidé à l’élever seule. Mais tout à changer lorsque Vagn est revenue…
Pour le meilleur et pour le pire. Je crois que s’il n’était pas là, je n’aurais jamais tenu le coup. J’ai toujours cru en mon indépendance. Au fait qu’être femme n’était pas un handicap. J’ai choisi mon métier en fonction de cela. Dans les affaires, tu crèves ou tu bouffes. Je sais, c’est bien vulgaire, dis ainsi, mais c’est la réalité. Le sexe n’entre pas en compte et nous les femmes avons des armes bien plus affutées que les hommes : le charme. Je n’en suis pas fière, mais j’en ai usé.
Aujourd’hui, je suis Vice-Présidente de notre entreprise. Mon mari est Pilote de chasse. Il devrait être sur le terrain mais suite à mes demandes incessantes, il n’est que Formateur. Le salaire s’en ressent, mais on s’en fiche. Nous sommes en famille. Ma cadette vit tranquillement sa vie d’adolescente, avec les crises qui vont avec. Et Anthelm, mon rayon de soleil, et bien…
Il est un savant mélange de son père et de moi-même. Un magnifique jeune homme promis à une belle vie et une belle carrière. Je suis si fière de lui. "
Le matin… Cela revenait à dire : devoir déjeuner avec les images de ses ancêtres. Aèla ne les avait pas connus, et voir le portrait d’inconnu la faisait se remettre en question.
Enfin, ils n’étaient pas tous des inconnus. Elle était un peu mauvaise langue en disant cela.
- Est-ce qu’un jour, je serais sur un mur, oubliée de tous ?
La neige était toujours au rendez-vous, malgré que le printemps fût présent.
Une vieille voiture arriva devant l’hôtel de ville. Elle se gara un peu plus loin après avoir repéré une place.
Anthelm avait un entretien avec le poste de police, résidant dans l’hôtel de ville. Il s’était renseigné durant ces derniers jours et et avait pour ambition de faire carrière dans la médecine légale.
- Allô ? Maman ?
- Ah mon chéri ! Alors cet entretien ?
- Bien, très bien même. Je suis embauché !
- C’est merveilleux ! Anthelm je suis fière de toi !
Et Aloyse le retint au téléphone une bonne demi-heure, lui vantant les forces de police, relatant que son oncle Nolan ainsi que son frère étaient de bons agents. Et comme d’habitude, Anthelm écouta, tout simplement, trouvant le temps long.
Il décida ensuite de se rendre au parc, non loin de chez lui. Il avait besoin de prendre l’air. Certes, il avait trouvé un emploi, mais la vie ne se résumait pas qu’à cela. Il tomba sur les cousines de sa mère : Laurence et Priscilla. Les deux femmes étaient entrées dans l’âge adulte et vivaient toujours sur le même toit.
Laurence, en vert, était toujours célibataire mais semblait épanouie dans son métier. A l’instar de sa sœur, Priscilla était la mère de deux enfants, Lancelot, né d’un père restait à Riverview et Stefania, qu’elle eut avec son mari, résident à Apaloossa. C’était une bonne occasion pour le jeune homme de poser des questions.
- Alors comme ça on est entré dans la police ?
- On sera collègue alors ! S’extasia Priscilla.
- Justement, Laurence, Priscilla… Je me pose des questions.
- Concernant ? S’intéressa Laurence.
- Et bien… J’espère ne pas te froisser, Laurence, mais, vos situations sont différentes avec Priscilla.
- Tu parles de nos emplois ? Demanda Priscilla.
- Oui et non. En fait, je me demande ce que ça fait d’être seul, alors qu’on a passé la quarantaine.
- J’ai compris ! Anthelm, tu as peur de finir vieux garçon ?! S’esclaffa Priscilla.
- Je ne l’aurais pas dit comme ça. S’indigna Anthelm.
- Tu es encore jeune Anthelm. Tu as le temps de voir venir une belle jeune femme.
- Mais… Tout le monde est casé.
- Quand tu dis tout le monde … ?
- Oui, tous mes cousins et cousines.
- Et ta sœur ?
- C’est une autre histoire. Le premier qui la touche…
Cette réflexion fit rire les jumelles, créant une moue boudeuse sur le visage du jeune homme.
Il tomba ensuite sur Janessa, l’une des jumelles d’Elias, et partenaire d’Anthelm. Ils discutèrent un long moment sur le travail, Janessa le briefant sur les missions en cours.
Il rejoignit ensuite, son autre cousine, Delphine, qui était de sortie en famille avec son époux, Timéo Dacier. Elle n’a pas pour autant abandonné le nom Vauganne. Delphine était désormais Delphine Vauganne-Dacier, et une future maman.
- Alors les petits loups ? De quoi vous parlez ?
- Bonjour Priscilla. La salua Delphine. Nous étions en train de parler bébé.
- Ce n’est pas beau de mentir ! Intervint sa jumelle.
- En fait, nous étions en train de convaincre Delphine de s’arranger.
Priscilla observa la jeune femme de plus près. Delphine était loin d’être repoussante, mais elle avait une tendance à se négliger, car elle se dévalorisait.
- Je vous remercie tous de votre sollicitude, mais je suis très bien comme je suis.
- Tu as raison ma chérie. Intervint son mari, Timéo.
- Allez Timéo, ne nous fais pas croire que ta femme en petite tenue sexy ne te plairais pas. Fit Anthelm, tout en lui donnant de léger coups de coude dans le bras.
La nuit était là et avait forcé les Vauganne à rentrer chez eux. Anthelm tomba sur sa cadette qui l’attendait de pied ferme. De prime abord, il se demanda ce qu’il avait bien pu faire, mais la demoiselle lui demanda simplement de la suivre. Ce fut ainsi qu’ils se retrouvèrent dans la chambre de la jeune fille.
- Qu’est-ce qu’il y a, Aèla ?
- J’ai eu une idée pendant que tu te promenais !
- Une idée ?
- J’ai beau être blonde, j’ai un cerveau et je m’en sers, très cher frère !
- Aha ! Je sais, je sais. Alors cette idée ?
- C’est simple, mon cher Monsieur ! Et si on adoptait un chat ?
- Un chat ?
- Oui, un chat !
- Tu aimes les chats maintenant ? S’étonna Anthelm.
- Mais pas pour moi, béta ! Mais pour Maman et Papa.
- Ah je vois… C’est vrai qu’avec le déménagement, on a dû se séparer des chats…
- Oui… Et tu connais Maman… Elle les adore.
- C’est clair… Je me demande comment elle put vivre sans depuis.
- Alors, tu m’aides ?
- Bien sûr ! Demain, je m’occupe des formalités et on ira en choisir un.
- Merci Anthelm ! T’es le meilleur ! Dit-elle en plongeant dans ses bras.
- Tu ne t’en rends compte que maintenant ?
- Chéri…
- Oui ? Fit Vagn.
- Si on m’avait dit que le bonheur était simple, je ne l’aurai jamais cru.
- Que veux-tu dire ?
- Et bien… Plus jeune, j’étais toujours à me plaindre auprès de mes parents de mes frères. Ou sur le fait qu’on était trop nombreux à la maison. L’homme acquiesça en silence. Maintenant, je comprends les propos de mes parents et de ma grand-mère. "Le bonheur nait d’une simple chose : un rire, un sourire, une caresse ou une simple pensée". Les rires d’Aèla résonnèrent dans la maison. Et là, vois-tu… Entendre mes enfants, les voir grandir, s’épanouir… M’arracherait des larmes.
Sans un mot, Vagn pressa ses lèvres sur celles de sa femme. Il comprenait ce qu’elle disait. C’était simple et vrai à la fois. Il la regarda droit dans les yeux avant de lui dire :
- Je t’aime, Aloyse.
- Je t’aime aussi, Vagn.
Oui… Et cet amour, il faillit passer à côté.
-
Commentaires