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Episode 30 - De Cendre à poussières
Episode 30
Et une nouvelle création ! Une ! Aloyse progressait doucettement dans sa compétence d’invention lorsqu’une étrange lueur blanche vint l’éblouir. Elle la fixa un petit moment sans comprendre. Puis une étincelle vint illuminer son regard.
Aimée ressentait à nouveau ce sentiment étrange, ces picotements qu’ils lui parcoururent le corps.
Le cri d’Aèlys ameuta toute la maisonnée.
- Oh Mamie, non !
- Je crains que si, mon garçon. Fit une voix caverneuse.
- Non… suffoqua Gwillerm.
- Hé ho ! C’est quoi ce traquenard ? Les effets spéciaux sont super bien fait, soit dit en passant.
- Dites-moi Aimée, votre descendance manquerait donc de discernement ?
- Faucheuse… Ils sont jeunes, soyez indulgente.
- Ce n’est pas dans ma nature.
A entendre discuter leur grand-mère, si détachée, avec la mort, les jumeaux craquèrent. Ils comprirent enfin.
Aèlys avait tout de suite saisi ce qu’il se tramait, Elven également. Cela leur rappela la mort de Kahei.
- Oh Grande Dame ! Je vous en prie !
- Mortelle, tu m’as dupé une fois. La deuxième sera ta dernière.
- Je ne réclame grâce pour moi-même, Dame Noire. Je sais que mon heure est venue… Mais je vous en prie, pas en présence de ma famille.
- Je n’ai pas voix au chapitre, Aimée Vauganne. Votre vie est maintenant révolue. Vous ne pouvez y échapper. Poursuivez votre chemin.
- Oh Maman…
- Les enfants, ne pleurez donc tant. Je comprends ce que Kahei voulait dire. La mort n’est qu’une délivrance. Elle est douce quand elle est naturelle. Séchez ces larmes et souriez-moi.
Aloyse tenta de répondre aux volontés de sa grand-mère, difficilement.
Aimée disparue. Simplement. Laissant derrière elle, des orphelins et des petits enfants inconsolables.
- Ah ! Je t’ai enfin eux ! Cette vieille folle m’en aura fait roter !
La mort exultait. Elle avait de sérieux griefs contre Aimée. Elle avait eu de nombreuses réprimandes la première fois qu’elle était venue chercher cette mortelle.
- Chérie…
- J’ai tout perdu, Elven… Je m’étais tant habituée à sa présence. Pour moi, c’était si naturel qu’elle soit là…
Elven pris dans ses bras sa femme et la berça alors qu’elle déversait sa peine contre son épaule. La peine de sa femme était égale à la sienne. Mais il ne pleura pas. Il ne devait pas. Il devait se montrer fort, être le pilier de sa famille. Ses quatre enfants auront besoin d’un père présent.
- Aèlys…
- Je sais… mais rien qu’une fois, laisse-moi la pleurer. Je te promets qu’après les larmes n’existeront plus.
- Ce n’est pas ça… Il faut prévenir Calixte et Nolan.
Les enfants étaient au-dessus de tout ça. La vie continuait et demain le lycée ouvrait ses portes. Elias, consciencieux entama ses devoirs, suivi de son puiné.
- Baah ! Comment faites-vous pour faire vos devoirs ?
- Mamie l’a dit : la vie continue.
- Ben moi, je vais me coucher… et les parents qui… Pouaah ! Quelle famille !
- Elle a raison…
- L’amour a toujours raison Aèlys. On se soutient tous de différentes manières.
- Préviens ton frère, j’appelle notre fils.
Son visage, qu’il gardait confiant, se décomposa. Elven pouvait dévoiler sa peine, lorsqu’il tournait le dos à sa femme. Lui qui n’était pas humain, lui qui n’avait pas de parents, en était venu à aimer Aimée comme une mère.
Elle composa fébrilement le numéro de son jeune frère. Les sonneries d’attente furent interminable pour la femme. Enfin un "clic" et un souffle.
- Allô ? Demanda l’interlocuteur.
- Kristen ?
- Aèlys ? Tu as une drôle de voix…
- Nolan est là ?
- Je te le passe. Nolan, c’est ta sœur ! Hurla Kristen de à l’autre bout du fil.
- Aèlys ? Qu’est-ce qu’il y a ? Il est tard, tu sais ?
- Nolan…
- Ouhla… Ca va, Aèlys ? Demanda sincèrement Nolan. En entendant la voix de son frère, elle pleura de nouveau.
- Maman est morte…annonça t’elle entre deux sanglots.
Alors que son frère accusait le coup, Aèlys ne pouvait s’empêcher de fixer le ciel étoilé. La nuit était tombée et elle était plus magnifique que jamais.
- Nolan… Je crois que Maman est heureuse. Ils… Ils sont tous heureux désormais.
Bien plus tard, au beau milieu de la nuit –selon la jeune fille- un boucan de tous les diables la réveilla en sursaut. Furieuse, elle déboula hors de sa chambre.
- Mais c’est pas bientôt fini, oui ? Y’en a qui essaye de dormir !
Son discours fut coupé par la vision de son frère.
Elias est devenu majeur. Un pâle sourire marquait son visage. Malgré l’évènement marquant de la journée, il était tout de même heureux de grandir. Sa grand-mère serait si fière de lui.
- Mon grand… Tu es si beau… Le portrait craché de ton grand-père.
- Merci Maman… mais est-ce que ça va ?
- Non mais je dois faire avec.
- Allez Maman… A ton tour maintenant.
De nouveau, Aloyse surgit de sa chambre, la mine affligée.
- Pitié… vous pouvez m’épargner ?
- Aloyse, Maman fête son anniversaire !
- Ah ouais… super…
- Ah je me sens si lasse…
- Mais non Maman ! Tu es superbe !
- Je retourne au lit ! Et qu’on cesse de faire du bruit ! Y’en a marre ! Pesta l’adolescente.
- Je vais te suivre… Bonne nuit Maman !
- Mais et votre père ?
- Quoi encore un anniversaire ? S’impatienta Aloyse. Sans moi !
- Pareil… Désolé, P’pa, c’est pas contre toi… Mais je tombe de fatigue.
Elven se tordit et ses cheveux devinrent gris. Il soupira tout en se massant le dos.
- Bande d’ingrats…
- Oh mon Chéri ! Tu es si beau ! Bon anniversaire !
La routine avait repris depuis la mort d’Aimée. Elven s’habituait tant bien que mal à la vieillesse. Bien plus difficilement qu’Aèlys qui semblait plus joyeuse et bien plus fringante. Même si la maison parvenait à se remplir de rire parfois, dans d’autres moments, la famille pleurait. Aloyse en était la plus affligée. Elle se sentait proche de sa grand-mère. Plus proche que sa mère.
- C’est fou ce que tu peux ressembler à Mamie !
- Ah bon ?
- Ben oui… C’est si étrange ?
- Non, non. Cela fit rire Aèlys. Mais je me suis toujours dit que j’avais simplement des airs mais jamais une ressemblance frappante.
- J’aurais tant voulu ressembler à Mamie.
- Tu es très belle, ma chérie.
- Mouais… C’est pas l’avis des garçons.
- A ton âge, ils sont stupides.
- Qu’à mon âge ?
Elias relaya Aloyse qui se préparait.
- Alors mon grand ?
- Quoi ? Dit-il entre deux bouchées.
- As-tu des projets d’avenir ?
- Pas vraiment.
- Même pas une petite idée ?
- Non…
- Je vois. Elle soupira. Tu as tout ton temps.
- Merci Maman.
- Je te dis que c’est Orlanna la plus belle ?! Insista Gwillerm.
- Mais c’est n’importe quoi ?! Elle est refaite de partout.
- De quoi vous parlez les mini-pouces ?
- Eli !!! Aloyse dit qu’Orlanna est moche ?!
- Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit ! Protesta l’adolescente. J’ai juste souligné qu’elle était opérée. Ca ce voit !!
- N’importe quoi !
- De toute façon vous préférez le plastique au naturel !
- Roh l’autre hé ! En fait, tu es jalouse !
- Je pense que oui. Dit Elias.
- Gwillerm… t’es goût en matière de femme sont spéciaux.
- Ah tu vois ! Intervint Aloyse.
- Mais qu’est –ce que vous avez avec Orlanna ?! Elle est sexy !
- Et c’est tout ce que crédites aux femmes ?
- Nan mais bon là, quand même… Orlanna !!
- Gwi… t’es qu’un macho !
Plus tard dans la journée, tous apprêtés et bien habillés, les membres de la famille se répartirent dans les voitures. Aloyse décida d'accompagner son grand frère.
- Tu es content Elias ?
- Pas qu’un peu ! Enfin libéré de l’école.
- Mais tu vas faire quoi ?
- Chômeur professionnel ? Répondit-il, taquin.
Aloyse ne put s’empêcher de rire. Ses relations avec Elias n’allaient qu’en s’améliorant, surtout depuis sa majorité. Alors qu’ils se rendaient à sa cérémonie de diplôme, Aloyse ne pouvait s’empêcher de penser à son avenir.
- Oh toi, tu as une petite mine !
- Non, ça va. C’est juste que je réfléchis trop.
- Trop réfléchir peut nuire, surtout à la beauté des femmes.
- Je suis donc vouée à rester laide.
La remarque de sa sœur le toucha. Il la voyait toujours gaie, et parfois en colère mais jamais mélancolique.
- Bon, dis-moi, sérieusement ce qui ne va pas.
- Rien… On va bientôt grandir avec Gwillerm. Je sais pas… Je me sens vieille dans un corps de jeune.
- A l’inverse de Papa ! Tenta Elias, afin de détendre l’atmosphère.
- Peut être.
Et un flop pour Elias ! Il se jura d’avoir une vraie conversation avec elle. En attendant, elle se mura dans son silence.
Elias obtint les félicitations avec sa mention très bien. Fier, il l’était. Heureux également ! Lors de son discours, il remercia sincèrement sa grand-mère.
Chose qui toucha profondément l’assemblée, mais surtout sa mère. Aèlys faisait la joyeuse, mais elle était encore peinée par la disparition d’Aimée. Cependant, le sentiment qui primait sur la tristesse, était la fierté.
- Mes bébés grandissent si vite.
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