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Episode 4 - Entre Père et Fils
Episode 4
- Ça pousse bien à ce que je vois. La cuisine familiale t’est profitable Céleste.
- N’exagère pas Aèla… Répliqua Céleste, un peu inquiète.
Céleste avait fini par annoncer sa grossesse. Elle n’avait pu résister, tant sa joie était immense. Et puis désormais cela se voyait bien. La plus heureuse dans cela était surement sa belle-mère qui passait son temps, du matin au soir, à choyer sa belle-fille.
- J’ai pris tant que ça ? Demanda sincèrement Céleste.
Aèla releva le visage et vit l’inquiétude qui l’habitait. Elle ne put s’empêcher de sourire.
- Non, Céleste. Du tout ! Tu restes mince malgré ta condition.
Sa collègue soupira, rassurée. Un coup de klaxon résonna. L’appel du devoir pour Aèla qui fit un signe de main à sa belle –sœur avant de disparaitre par la porte d’entrée.
Céleste décida de traverser la route afin de rejoindre la demeure de Gwillerm, selon les dires de son mari, Gwillerm, en
Il invita à entrer cette demoiselle au fort jolie ventre. Il ne put s’empêcher de poser la main dessus. Il adorait sentir la vie que les femmes offraient.
Céleste en vint rapidement au but de sa visite. Elle avait besoin d’aide pour une enquête et Gwillerm s’était trouvé dans une situation similaire.
Il répondit avec plaisir à ses questions. Consciencieuse, la petite Céleste prit des notes et croqua à pleine dent les croustillantes anecdotes que Gwillerm lui raconta.
Pendant ce temps, Anthelm savourait son temps libre en se renseignant sur les joies de la maternité et tous les tracas qui vont avec.
Les matinées s’étaient enchaînées et les journées plus ou moins ressemblées. La monotonie commençait à étreindre le foyer, mais ils étaient tous fébrile et dans l’attente de la naissance.
- B’jour M’man.
- Bonjour ma Chérie. Bien dormi ?
- Si on veut…
- Un mauvais rêve ? S’inquiéta Aloyse.
Aèla soupira et referma le frigo après avoir pris du lait.
Elle prépara son bol de céréales en silence puis rejoignit sa mère. Ses nuits étaient loin d’être bercées par des cauchemars. Non, elle ne cessait de penser à un certain blond. Et cette obsession en était venue à ronger ses nuits.
- Non Maman… Juste une nuit trop courte.
- Encore un dossier épineux ? Demanda Aloyse.
Aèla lui fit signe que oui. Mais la vieille femme n’était pas dupe. Sa fille n’était pas restée debout toute la nuit pour travailler. Elle l’avait espionné et l’avait trouvé prostrée dans un coin de sa chambre à regarder vers l’extérieur.
En plus de cela, Aèla semblait perdre tout intérêt pour ce qui l’entourait. La naissance du prochain enfant était un évènement, et la future tante était totalement désintéressée. Il n’y avait plus que son travail sur ses lèvres. Aloyse soupira et fila dans la salle de bain. Car elle aussi travaillait ce jour-là et il était bientôt l’heure de l’embauche.
Vint l’heure pour Aèla de partir. Elle faisait le trajet seule depuis longtemps. Son frère avait eu droit à un congé et Céleste, elle, était toujours dans l’incapacité de travailler.
En parlant de Céleste, cette dernière grossissait encore, préparant un bon nid douillet à sa progéniture. Elle salua Aèla et fila rapidement se mettre à l’abri.
A l’intérieur, elle put retrouver Anthelm qui s’amusait à parler à son ventre. Il lui était venue cette manie depuis la dernière visite chez le gynécologue.
- Mais c’est qui ? C’est Papa !!
Enfin, cela n’entachait en rien la bonne humeur de Céleste. Elle appréciait ce geste. Cela prouvait qu’Anthelm voulait être père.
- Ma chérie, et si tu sortais aujourd’hui ?
- Je ne sais pas, Anthelm. Il pleut et je suis fatiguée.
- Hum ? Quoi, bébé ? Que Maman voit un peu le soleil ? Oui… Oui !
- Mais qu’est-ce que tu trafiques ? Fit Céleste amusée.
- Papa va lui dire. Céleste le fixa un moment avant qu’Anthelm ne relève la tête dans sa direction. Notre enfant suggère que tu ailles te faire masser, ma belle.
- Un massage ?
- Oui, un massage. Long et puissant, histoire de te revitaliser.
- Je ne sais pas Antehlm. Je me sens vraiment fatiguée aujourd’hui.
- Céleste, vous devriez y aller. Ça vous fera du bien, ainsi qu’au bébé.
- Vous êtes sur Vagn ?
- Bien sûr. Une femme sereine met au monde des bébés sereins.
- Papa ! Ne va pas nous en faire un hippie !
Cela arracha un rire au reste de l’assemblée.
Céleste avait fini par céder à la pression des deux hommes de la famille pendant le repas. Elle sortit peu de temps après. Mais son ventre se contracta juste devant la maison. La douleur fut telle qu’elle en eut le souffle coupé.
Elle hurla quelques minutes plus tard.
Les cris ameutèrent son beau-père, qui sortit nonchalant de la maison. Il avait connu une grossesse, et savait comment réagir.
Pendant ce temps, Anthelm rendait visite à quelqu’un.
Sa cousine Bleuenn. La blonde avait changé de foyer pour s’installer avec son époux.
- Salut Anthelm !
- Coucou ma belle ! Tu vas bien ?
- Je pète la forme.
- Je vois ça ! Malgré tout accouchement, tu restes resplendissante.
Cela arracha un rire à la blonde, qui, offrant une tape sur l’épaule de son cousin, désigna l’homme qui se trouvait au fond de la pièce.
- Mon secret ? J’exploite Cornell.
- Ton propre mari ?
- Si tu savais… Toufik est un petit garnement qui prend mon énergie tout le jour, la nuit, Cornell prend le relai.
- Je te reconnais bien là Bleuenn.
- Je plaisante, tu sais ? On se répartit les tâches, et de plus Cornell travaille. Il n’a pas réussi à obtenir des congés. Elever un enfant, ce n’est pas aussi facile que ça n’y parait.
- Je veux bien te croire…
- Et Céleste ?
- Elle va bien… Quoique ce matin, elle disait être fatiguée.
Son téléphone portable sonna. Il fit un signe à sa cousine pour s’excuser et décrocha.
- Allô Papa ?
- Antehlm ! Ramène tes fesses à l’hôpital ! C’est l’heure !
Puis Vagn raccrocha, laissant son fils complétement perdu. La blonde le vit et avec un sourire lui proposa de le conduire à l’hôpital. Abasourdi, le jeune homme ne put qu’acquiescer.
- Ah les hommes ! Toujours à paniquer pour un rien !
- C’est fait.
- Merci Vagn, je ne sais pas si j’aurais pu…
- Si ! Tu aurais pu, mais tu aurais été plus gentille que moi. Elle lui offrit un sourire. Allez, entrons.
Les heures avaient passé et Anthelm était arrivé tout en panique, menaçant les pauvres infirmières et sage-femme. Apparemment, le corps médical était habitué à ce genre de problème et accueillir le futur Papa avec sympathie. On le conduisit rapidement à la salle d’accouchement, où il retrouva Vagn. Son père s’esquiva, laissant le couple découvrir les joies d’une naissance –et ses malheurs.
Ils en ressortirent quelques heures après, donc. Fatiguée, Céleste ne disait rien. Elle luttait contre le sommeil.
La voiture semblait avancer de façon excessivement lente. Mais Anthelm découvrait les paysages de nouveau. Ils lui apparaissaient bien plus beau, plus resplendissant.
Son premier geste, après avoir aidé Céleste à descendre de voiture, fut de rejoindre son enfant dans leur chambre. Il était resté des heures à le regarder depuis le rocking chair sans oser le toucher. L’enfant dormait comme un ange.
Lorsqu’il se décida enfin de s’approcher de son enfant, le petit bout de lui s’éveilla, ouvrant un œil puis un autre.
De l’autre côté de la cloison, Céleste se restaurait en compagnie de son beau-père. Elle s’inquiéta un instant où pouvait se trouver son mari.
- Laisse lui le temps de faire connaissance avec votre enfant, Céleste.
- Il est dans la chambre ?
- Oui et depuis que nous sommes rentrés.
Elle secoua la tête, le tout en souriant. Elle avait eu le temps de prendre un bain, long et relaxant depuis leur retour. Anthelm était un homme patient. Bien qu’il puisse prendre le bébé dans ses bras lors de la naissance, il avait besoin de plus de temps pour s’affirmer père.
- Bonjour mon bébé. C’est Papa… Ce que j’ai l’air stupide en disant.
Le petit émit un petit gémissement, le tout en faisant la moue.
Cela arracha un sourire plein de bonheur au père, qui sentit les larmes lui monter aux yeux.
- Mon petit Tristan. Papa est si heureux de te rencontrer.
Alors qu’il jouait avec son fils, on toqua à la porte. Anthelm permit que l’on entre. Il découvrit son père sur le pas de la porte.
- On peut parler, Anthelm ?
Anthelm remit l’enfant dans son berceau et fit face à son père.
- Je t’écoute.
- Tu sais qu’avec ta mère, nos débuts furent difficiles.
- Oui, vous m’avez plus ou moins raconté. J’étais encore enfant lorsque vous vous êtes mariés.
- Oui… Et c’était de ma faute.
- Attends, Maman a un sale caractère aussi.
- Ce n’est pas faux. Mais là n’est pas la question. Ce que je tenais à te dire, c’est qu’il faut que tu profites des premiers jours.
- Je sais Papa. Ne t’en fais pas. Je compte bien le faire.
- Mon fils… Vagn prit Anthelm dans ses bras. Je t’aime, tu le sais ?
- Bien sûr Papa. Comme tu sais que je t’aime.
Aloyse prit le relai et décida de s’occuper de Tristan la nuit. Céleste avait besoin de repos.
- Bonjour Bébé. C’est Mamie… Dit-elle à voix basse. Pourquoi on se présente à chaque fois… On a l’air bien ridicule. Cela la fit sourire.
L’enfant commença à gigoter et à geindre. Mais Super-Mamie avait tout prévu, sauf qu’il arrive à réveiller ses parents.
- Maman… On peut le faire tu sais ?
- Je n’ai pas le droit de m’occuper de mon petit-fils ?
- C’est pas ça… Mais tu vas être fatiguée demain…
- Toi aussi. Retourne au lui, fils indigne ! Dit-elle faussement autoritaire. Cela vaut pour vous Céleste.
La jeune femme ne se fit pas prier. Elle bailla très fort avant de se replonger sous les draps. Anthelm refusa et resta avec sa mère afin de lui tenir compagnie, au moins.
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