• Episode 8 - Ces voeux si chers

     

    Episode 8

    Quelques semaines passèrent laissant le temps aux Vauganne de terminer leur nouvelle demeure. Ils durent quitter leur belle demeure car celle-ci fut envahie par un champignon mortel. Inquiets pour la santé de leur petite famille et surtout pour la petite Aslinn, Ambrine et Lawrence engagèrent une société afin de construire une nouvelle maison, plus sûre et plus saine, sur un nouveau terrain.

    Anaïs fut triste de quitter cette maison. Cela lui semblait naturel de rester là-bas. Elle ne se voyait pas partir, suivre le chemin de ses frères et sœurs. Mais elle n’aurait jamais pensé que cette maison si amoureusement restaurée put devenir nocif pour les siens comme elle.

    Elle soupira en inspectant son visage. L’âge commençait à la rattraper, elle put s’en apercevoir en découvrant une nouvelle ride. Elle claqua sa langue contre son palais. Mais l’heure n’était pas à la complainte. Aujourd’hui était un grand jour et le temps était contre elle. Elle se retourna et posa le regard sur la robe qui était suspendue au mur. Immaculée et simple, elle offrit le sourire sur les lèvres d’Anaïs.

    Elle passa ses doigts sur la robe puis défit ses propres vêtements avant de l’enfiler. Sa cérémonie allait afin avoir lieu. Depuis le temps qu’elle l’attendait. Mais elle n’aurait su dire qui était le plus excité entre elle et Eloi. Son futur mari n’arrêtait de lui répéter, chaque nuit, combien il était impatient. Cela la fit sourire puis soupirer. Eloi était un grand enfant, par moment.

    - Sais-tu qu’à force de soupirer, tu vas faire fuir ton bonheur ?

    Anaïs sursauta légèrement en entendant la voix de sa mère, près de la porte. Ambrine entra à pas feutré et se glissa derrière sa fille puis observa son reflet dans le miroir.

    - Cette robe te va à merveille.

    - Merci Maman, mais il y a quelque chose qui me chiffonne.

    La vieille femme rit doucement, derrière sa main puis caressa les cheveux de sa fille avec amour. Anaïs avait tant grandi depuis son propre mariage. A cette époque, elle n’était qu’une jeune enfant à l’esprit volage et totalement empli d’innocence. Et aujourd’hui, elle était une femme accompli, presqu’une adulte et une toute jeune maman aimante et présente. Ambrine retint une larme puis reporta son attention sur le temps présent.

    - Laisse-moi te coiffer, ma Chérie.

    - Je peux le faire moi-même.

    Mais Ambrine secoua la tête et s’empara de la brosse. Elle brossa la toison d’or de sa fille, souriant à chaque nœud rencontré, tandis qu’Anaïs fronçait les sourcils, en silence. Rien n’avait changé, elle retrouvait sa petite fille. D’une main agile, la mère arrangea la chevelure de la fille.

    Anaïs se laissa faire, confiante dans les compétences de sa mère. Elle avait gardé les yeux fermés tout le long de la manœuvre, profitant de ce moment de complicité.

    - J’aurais tant aimé pouvoir faire ça avec ma mère…

    - Mamie… ?

    - Ta grand-mère est morte trop tôt, Anaïs. Elle vous aurait adoré, vous tous.

    Anaïs se retourna et prit la main de sa mère. Ambrine regrettait la mort de sa mère. Quoi de plus normal ? Celle-ci l’avait quitté alors qu’elle n’était qu’une tout jeune adolescente. Et la jeune fille qu’elle était due vivre seule. Ambrine lui offrit alors un sourire plein d’amour et l’invita à se découvrir. Anaïs obtempéra et resta coite devant son propre reflet. Ses cheveux relevés en un chignon simple, deux mèches qui encadre son visage, un maquillage élégant et léger. Elle passa une main sur sa joue, souhaitant vérifier la réalité de se reflet. Cela amusa Ambrine.

    - Tu t’es toujours négligée ma fille.

    - Maman… C’est magnifique…

    - Non, tu es magnifique, Anaïs.

    Anaïs se jeta dans ses bras, pleurnichant de bonheur. Ambrine rit alors de bon cœur et lui rendit son étreinte.

    - Allons, ne pleure pas. Tu risques de ruiner mon travail.

    - Merci Maman… Fit-elle entre deux hoquets.

    Ambrine sourit avec amour et s’écarta de sa fille et la contempla à nouveau. Le sourire ne pouvait quitter les yeux de la future mariée. La vieille femme essuya une larme sur la joue de sa fille.

    - Sois heureuse, Anaïs. C’est tout ce que je souhaite.

    Un peu plus tard dans la journée, l’heure de la cérémonie approchait et les invités arrivaient enfin. Ce ballet de convives prit fin en la personne de Khali, qui trainait le pas. Willheim l’avait précédent sans l’attendre, l’on pouvait alors entendre la jeune femme rouspéter après son époux de la négliger ainsi.

    Mais Will ne s’en formalisa pas. Au contraire, il entama joyeusement la discussion avec son futur beau-frère, Eloi. Will eut beau avoir le même âge qu’Anaïs, il n’arrivait pas à croire qu’elle puisse se marier.

    Anaïs était partie accueillir Khali, laissant les hommes entre eux. Elle voulait respecter la tradition. Son futur ne devait la voir avant la cérémonie, alors les deux femmes restèrent à l’extérieur, discutant du futur enfant à naître qui grandissait dans le ventre de Khali.

    Mais l’heure vint enfin et Anaïs fit son entrée. Simple, sans esbroufe, une simple marche nuptiale accompagnait ses pas lents et élégants. Elle captiva alors le regard d’Eloi, sous les yeux des rares invités.

    - Cette situation me fait penser au mariage de Tal et Kacey. Fit remarquer Yoric en regardant Willheim et Khali.

    - Ah bon ? S’étonna son frère. En quoi ?

    - Et bien, Khali est enceinte, comme l’était Jessica !

    Cela fit sourire Willheim, qui légèrement dépité reporta son attention sur les futurs époux.

    - Hii ! Je n’en reviens pas !

    Le cri que venait d’émettre Anaïs surprit l’assemblée et bien plus encore Eloi qui recula d’un pas. Le sourire ne quittait les lèvres de sa douce, cela le fit sourire à son tour.

    - Nous allons nous marier ! Tu te rends compte ? Continua cette dernière.

    Cela fit rire tout le monde, et le rouge vint colorer les joues d’Anaïs.

    - Eloi, je jure sur mon cœur de te rester fidèle et à jamais tienne. Je jure de rester auprès de toi que ce soit dans la joie que dans la tristesse. Par cet anneau, je scelle mon cœur, mon âme et ma vie à la tienne.

    Eloi sentit son souffle se couper. Anaïs était époustouflante dans sa robe, magnifique sous cette lumière du couchant, et son sourire valait bien plus que mille diamants. Il sentait comme le plus heureux des hommes. A son tour, il passa l’alliance au doigt d’Anaïs, prononçant ses vœux avec nervosité.

    - Cet anneau sera le symbole de mon amour et de ma promesse de faire de ta vie une vie heureuse et parsemé de rire. Je ne pourrais rêver meilleure femme à mes côtés, Anaïs. Tu m’as déjà offert l’un des plus beaux présents dans une vie, notre fille. Mais je te promets de t’en offrir d’autre tout aussi magnifique.

    Eloi connaissait l’envie profonde de sa belle quant à fonder une famille aimante et nombreuse. Avec Aslinn, ils avaient entamé cette famille, mais il ne pouvait laisser sa femme –car ils étaient désormais mari et femme- sans autre enfant.

    - Nous voilà enfin unis… Souffla Anaïs, laissant une larme perler de ses yeux.

    - Oui, et à jamais, tu es mienne.

    Il lui sourit à son tour puis l’embrassa tendrement, effleurant ses lèvres.

    Taliesin avait réussi à les rejoindre à temps, quittant son travail en vitesse. Ambrine ne pouvait retenir ses larmes, son dernier enfant venait de se marier. Tous ses petits avaient leurs propres vies et leur propre foyer. Elle avait accompli son dernier devoir. Mais plus que tout, elle était heureuse de voir le bonheur sur chaque visage.

    Willheim cachait bien son jeu, mais voir sa sœur prononcer ses vœux lui remua les tripes, et l’émotion s’échappait de ses yeux marron. Khali remarqua la tristesse de son époux, et bien que passant des bras réconfortant sur ses épaules, elle ne put s’empêcher de le taquiner.

    - Laisse-moi tranquille… La repoussa alors Will, essuyant une larme au coin de ses yeux.

    Cela fit rire le reste de l’assemblée, faisant grommeler le jeune compositeur.

    Anaïs alla saluer chacun d’eux, baisant leur joue avec tendresse. Elle remercia Willheim pour son affection puis enlaça Lawrence en le remerciant de tout l’amour qu’il lui offrit jusqu’alors. Le vieil homme étreignit de plus belle sa petite Anaïs et lui baisa le front.

    - Je suis fière de toi, ma fille.

    - Merci Papa…

    - Bon… Et si tu allais nous découper cette pièce montée ?

    Elle lui sourit et rejoignit Eloi, qui attendait sa belle, un couteau à la main. Cette image était drôle, et cela fit rire Anaïs qui se dépêcha, malgré cela, de rejoindre son cher et tendre.

    Eloi prononça un long discours à demi-inutile, remerciant chacun des membres de la famille présent et excusant les absents. Willheim siffla, coupant court au monologue pompeux d’Eloi.

    - Hey ! On est pas au bureau ! Pas de besoin de faire un long discours ! On a Yoric pour ça !

    Ce dernier, touché par cette accusation, ne put s’empêcher de donner un coup de poing dans l’épaule de son aîné. Chose qui souleva le rire chez tout le monde. Anaïs se tint le ventre, soudainement prise par un haut de cœur, en voyant Eloi trancher le gâteau. Elle retint son malaise, une main devant la bouche. Puis regarda autour d’elle afin de voir si quelqu’un avait remarqué son état. Il lui sembla que non. Elle soupira alors puis chuchota à Eloi, qu’elle revenait.

    Son époux lui fit signe qu’il s’occupait des invités, puis elle lui tourna le dos. Sa famille était trop occupée à parler et débattre de chose et d’autre qu’ils ne firent attention à elle. Son état ne passait pas et ce n’était pas à cause de la nourriture, puisqu’elle n’avait pas encore touché au gâteau. Son estomac se crispa sous sa main puis décida qu’il était temps de protester.

    Sans attendre, elle parcourut la maison, faisant claquer ses talons sur le parquet. Son pas s’accéléra, à mesure où elle approchait de la salle de bain. La porte s’ouvrit en grand, claquant contre le lavabo. Sans attendre, elle s’effondra au-dessus de la cuvette des toilettes et vomit de tout son soûl.

    Pendant ce temps, la famille avait pris place autour de la table, dans la maison. Les nuits étaient assez fraîches pour rester dehors. Ambrine conservait le silence, goûtant délicatement le gâteau, tandis qu’Eloi débattait avec vivacité de la politique mise en place dans la ville.

    - Vous n’avez pas peur, franchement ? Cette tendance à l’extrême de la population ! Ça va mener au racisme tout ça ! Pire au totalitarisme !

    - Eloi, tu n’exagères pas un peu ? Se moqua gentiment Taliesin.

    - Nous ! Crois-moi ! Il vaut mieux être parfait alarmant ! Ça peut faire réagir les gens !

    - Moi j’ai foi en notre politique actuel. Dit Yoric après avoir fermé la porte derrière lui.

    - Ca ne peut pas autrement, intervint Willheim à l’autre bout de la table, c’est tout gagne-pain.

    - Tu sais bien que si je suis dans ce domaine, ce n’est pas pour l’argent.

    - Mais oui, mais oui… Dit peu convaincu son aîné. Mais tu vas pas me dire que la corruption n’existe pas ?!

    - Non… Hélas, je ne peux pas te contredire. C’est une des raisons qui me pousse à travailler.

    Le débat continua un long moment. La politique était toujours un débat de longue haleine, où les critiques fusaient mais guère les solutions.

    Une fois avoir repris contenance – et avoir vomi trois fois- Anaïs rejoignit sa fille qui s’éveillait tout doucement. Elle l’observa un moment avant de décider de la prendre contre elle. Aslinn était un bébé tranquille mais qui pleurait facilement. Et la jeune mariée adorait rester auprès d’elle, en silence, chantonnant une simple mélodie.

    Aslinn était sa merveille, son plus beau présent. Elle qui avait perdu un enfant dans le passé, elle ne pouvait que chérir sa si petite fille. La couleur de ses yeux commençait à se stabiliser, le bleu de sa naissance tirait légèrement sur le vert, tout comme Eloi. Anaïs pouvait se perdre pendant des heures dans ce regard.

    Chose qui se produisit –même si l’heure n’était que des minutes- car les invités avaient déjà englouti leur part de gâteau. En la voyant arriver, Tal’ l’interpella.

    - Je m’occupais d’Aslinn. Répondit simplement la blonde, avant de disparaitre dehors afin de prendre une part de la pièce montée.

    Mais Taliesin ne l’entendit pas de cette oreille et l’observa un long moment. Elle paraissait un peu plus pâle que d’ordinaire, malgré son maquillage. Ce dernier avait d’ailleurs perdu de son éclat et coulait au niveau de ses yeux. Mais le cuisinier ne dit rien et reporta son attention sur son frère.

    - Parfois, j’en ai marre.

    - De ? Demanda Will.

    - De tout… Mon boulot, ma femme, ma fille.

    - Tu t’entends parler, Tal’ ?

    Mais le cuisinier était sincère. Il aimait son travail, il aimait plus que tout sa femme et encore plus sa fille, Abigaïl, mais il était lassé de tout cela. Sa vie manquait cruellement de piquant.

    - Tu ne peux pas tout claquer, sous prétexte que tu t’ennuies dans ta vie, Tal’. C’est à toi de prendre les choses en main et de faire en sorte que tout aille mieux.

    - C’est facile à dire pour toi. Ton boulot te fait voyager. Tu peux voir différentes cultures, différents paysages.

    Will croisa les bras et toisa son frère du regard. Tal’ avait beau son frère, il le trouvait totalement immature à ce moment même.

    - Tal… Je vais bientôt être père, moi aussi. Et crois-moi… Laisser Khali derrière moi, seule, surtout dans cet état, c’est loin de me rassurer. Si je le pouvais, je resterais à la maison aussi souvent que possible.

    Cela fit taire Taliesin et le fit réfléchir. On était jamais conscient de son propre bonheur, passant notre à envier autrui.

    Ambrine profitait d’un moment d’accalmie pour profiter du gros ventre de Khali. Elle ne pouvait faire cela avec toutes ses belles-filles et Anaïs était vite lassée lors de sa grossesse. Ambrine était si heureuse de voir sa famille prospérer ainsi. Elle qui fut fille unique, elle ne souhaitait à personne de se retrouver seul.

    - J’espère que tu prends bien soin de toi, Khali.

    - Oui Ambrine. Les médecins disent que tout va bien. Et puis Will est au petit soin avec moi.

    - Vraiment ? S’étonne avec sincérité la vieille femme.

    - Oui ! Cela fit rire la future mère. C’est assez incroyable, lui qui a toujours le nez dans ses partitions, mais il ne me laisse rien faire.

    La conversation continua, et Ambrine, dans son élan, déploya son album photo de poche où tous ses petits enfants sont représentés. Ils s’y trouvé Tanguy a différents âge, puis Abigaïl, suivit de près par Luc, le fils d’Eudes et de Charles, le deuxième enfant de Yoric et Jessica. C’était d’ailleurs la raison de l’absence de cette dernière, se remettant de son accouchement.

    Plus tard dans la soirée, Anaïs retrouva son jeune époux dans la chambre de leur fille, se balançant tranquillement dans le fauteuil tout en observant Aslinn endormie. Anaïs fut touchée de le trouver là, lui qui était toujours sur le pied de guerre avec son travail. Mains dans le dos, elle l’observa un moment avant qu’il ne la remarque.

    Un sourire naquit sur les lèvres du roux qui d’un geste de la main l’invita à le rejoindre. Anaïs ne se fit pas prier et s’installa sur ses genoux puis lui baisa la joue avec tendresse. Eloi, touché, lui passa une main dans les cheveux.

    - Tu as l’air épuisée, ma Chérie.

    - Oui. C’est une longue journée qui s’achève. Et elle fut remplie d’émotion.

    Cela fit sourire Eloi qui replaça une mèche d’or derrière l’oreille d’Anaïs. D’un regard absent, la jeune femme porta son regard sur leur fille, paisiblement endormie. Elle était fière de cette petite vie, mais si terrifiée de la perdre.

    Sans un mot, elle se plaça devant le berceau et croisa les mains devant elle, les yeux tristement rivés sur sa petite fille. Aslinn tétait dans le vide, cherchant son biberon dans ses rêves. Cela aurait d’ordinaire mit le sourire aux lèvres de sa mère, mais cette dernière ne pouvait s’empêcher de penser au pire. Eloi la rejoignit, inquiet pour sa femme. Il savait qu’elle portait un lourd fardeau sur ses épaules, mais il n’avait jamais insisté.

    - Je suis une meurtrière…

    Anaïs souffla ses mots, sentant la présence d’Eloi derrière elle. Silencieusement, Eloi glissa les bras autour de sa taille et lui baisa la nuque. Anaïs se détendit dans son étreinte, mais son visage ne pouvait dissimuler sa peine.

    - J’ai déjà été enceinte Eloi…

    - Raconte-moi.

    Elle ferma les yeux, et inspira profondément. Elle n’avait jamais raconté cette histoire à personne, sauf à sa famille. Elle avait aimé, autrefois, si fortement, que la trahison fut comme un assassinat. Mais Ludéric était de l’histoire ancienne, et ce depuis qu’elle avait découvert Eloi.

    - Tu connais déjà mon passé avec Ludéric.

    - Oui… Fit simplement Eloi, contenant sa colère dans ses poings.

    - Je l’aimais… je l’aimais à en crever. Même s’il me trompait, même s’il me frappait. Je ne pouvais me défaire de son emprise. Mais ce qui me détacha de lui, ce fut ma grossesse.

    - Tu veux dire qu… ?!

    Elle ferma les yeux et laissa une larme s’échapper. Oui… Elle était tombée enceinte de cet homme contre nature et lorsqu’il l’apprit, il la frappa si fort qu’elle perdit l’enfant. C’était une part d’elle qu’elle souhaitait garder enfoui au plus profond d’elle, mais voir sa fille l’en empêchait. Elle ne pouvait renier son passé.

    Eloi la prit alors contre lui, et approcha son visage du sien. Leurs lèvres étaient si proches l’une de l’autre qu’elle pouvait sentir son souffle contre son visage. Cela la ramena à aujourd’hui.

    Ludéric n’était plus là, il était loin désormais. Loin d’elle et de sa vie. Elle avait Eloi maintenant, et il n’y avait plus que lui qui comptait.

    Ils s’embrassèrent avec douceur, Eloi n’osait la toucher, comme si elle était de verre. Mais Anaïs s’accrocha à son homme avec affection et approfondie délicatement leur baiser. Elle ne pourra jamais oublier son passée, et encore moins la mort de cet enfant, mais désormais, elle savait qu’elle avait le droit eu bonheur. Elle avait choisi Eloi, bien qu’il lui ressemble énormément, car il était tendre, patient et respectueux. Le total opposé à cette brute de Ludéric.

    Elle savait qu’elle pouvait s’abandonner totalement à cet homme. Se donner sans limite, être elle-même et aimer sans raison. Ils restèrent un long moment, l’un contre l’autre, échangeant divers baisers, diverses étreintes, toutes aussi amoureuses les unes des autres. Elle allait être heureuse, auprès de cet homme, son tout jeune époux. Elle narguerait son passé et cette créature nommée Ludéric.

    Ambrine venait de dire au revoir à ses enfants (Will, Tal’ et Yoric). La porte se refermait à peine sur eux, qu’elle pleurait légèrement. Elle ne pouvait s’empêcher de pleurer, c’était plus fort qu’elle. Elle se détestait pour cela. Cette faiblesse de vieille femme lui gâchait la vie. Elle était pourtant si heureuse pour ses enfants.

    Lawrence la rejoignit et l’étreignit sans un mot. Ambrine s’abandonna un instant dans les bras de son homme. Elle avait traversé diverses épreuves au long de sa vie, et voir Anaïs se marier, elle ne pouvait s’empêcher de faire le bilan de sa vie.

    - J’ai été une mauvaise mère.

    - Non Ambrine. Il n’y pas de bonne ou de mauvaise mère.

    - Lawrence… n’essayes pas de me ménager.

    Mais Lawrence ne tentait pas de la ménager, au contraire, il pensait sincèrement qu’Ambrine avait donné tout ce qu’elle pouvait pour élever leurs enfants. Qu’elle avait tout tenté pour les rendre heureux. Mais sa belle Ambrine était têtue. Cela le fit sourire.

    - Ambrine, quoi que je dise, tu ne changeras pas d’avis.

    - Bien sûr ! Je n’étais pas présente ! Totalement murée dans mes problèmes puis dans ce centre de repos. Anaïs dut s’occuper de tout… Je n’ai jamais pu me le pardonner.

    Et Lawrence le savait. Pourtant Anaïs n’en a jamais voulu à sa mère. Au contraire, elle ne souhaitait qu’une chose : que cette dernière lui revienne en forme et heureuse.

    - Ma belle Ambrine…

    - Law… Ne commence pas.

    Lawrence rit doucement puis embrassa sa femme sur la joue. Ambrine restera à jamais Ambrine. Belle et intelligente, mais si bornée et déterminée. Mais n’était-ce pas pour cela qu’il aimait si ardemment ?


  • Commentaires

    1
    Mardi 7 Avril 2015 à 15:59

    C'est un beau mariage, ils sont tous plus beau les uns que les autres :D, ahh un deuxième bébé :)

    2
    Mardi 7 Avril 2015 à 19:58

    Oui Anaïs procréait XD Merci, pour le mariage. J'avoue ne jamais arriver à les gérer dans les jeux. Mes invités viennent et repartent dans l'heure -_- Dire que j'avais réussi à réunir tout mes Vauganne !

    3
    Shadow
    Dimanche 12 Avril 2015 à 00:10

    Un petit bonjour d'une lectrice de l'ombre ! Je voulais juste te féliciter pour ton legacy, que je lis depuis un bon bout de temps maintenant :) J'aime beaucoup la singularité que tu arrives à donner à chacun de tes personnages ; leurs doutes & leurs émotions sont franchement bien transcrits (avec quand même un coup de cœur pour mes chouchous Léonie & Wyatt :3). Anaïs & Eloi sont tout mignons, même si c'était pas gagné vu leurs débuts ! D'ailleurs les débuts de romance sont toujours bien narrés, ni trop longs, ni trop rapides, bravo. Et c'est sympa de voir l'évolution de la fratrie, j'aime beaucoup Taliesin, attentif mais patient avec Anaïs. En tout cas bon courage pour la suite, hâte de voir la famille s'agrandir !

    4
    Dimanche 12 Avril 2015 à 13:18

    C'est toujours un plaisir de voir sortir de l'ombre des lecteurs, surtotu si les commentaires sont aussi adorables ! Ca me fait chaud au coeur ^^ Ce legacy -ou tout du moins sa fin- n'était pas gagné d'avance vu ce que mon jeu a subi ^^' Mais je tenais à le terminer, et peut être le continuer. Qui sait ? 20 générations ca pourrait être drôle, non ?

    Léonie... Ma pauvre Léonie, si déprimée, si excessive. Je suis heureuse de voir que ce petit couple soit ton chouchou (Personnellement, je pense être allée trop loin, mais bon c'est fait désormais ^^ ) Et je préfère rester dans la simplicité. On a tous une vie assez compliqué, alors pourquoi la retranscrire chez nous sims ? En tout, c'est ce que je tente de retranscrire, tout comme la simplicité mêlée à la complexité des sentiments. Je suis heureuse de "lire" que les gens le perçoit.

    Alors Merci pour ton commentaire!  Et merci aussi à tous ceux qui lisent sans se manifester ! 

    5
    Lundi 13 Avril 2015 à 15:53

    Un super épisode,je suis heureuse que  Anaïs trouve enfin le bonheur qu'elle mérite, avec ce passé tres dur pour elle, elle a enfin trouvé le bonheur avec Eloï (qui ressemble bcp a Ludéric sur le forum il me semble non? ^^ j'aime beaucoup Lauwrence et Ambrine cette femme forte et fragile à la fois.. j'ai lu ton lega sur deux forums et ici.. et j'aime toujours auant, chaqueperso a son histoire, son caratere bien different des autres, bref voilaà ^^ bravo <3

    6
    Lundi 13 Avril 2015 à 16:07

    Merci Marie pour ce gentil commentaire.

    En effet Eloi ressemble à Ludéric, je m'en suis aperçue une fois qu'il fut crée, j'en ai donc joué ^^ Et je suis heureuse de voir que mes "efforts" pour faire en sorte que chaque génération à sa propre histoire se sente ! wink2

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :