-
Episode 8 - De cloche et de cigognes
Episode 8
Le soleil était au rendez-vous, ce qui charmait les cœurs. Aloyse se ressourçait tandis qu’elle courait après Maligne.
La chatte était toute paniquée, fuyant le lave-vaisselle démoniaque.
- Là, là ma belle… Il ne faut pas avoir peur, tu sais… C’est juste du bruit.
La chatte ronronna et émit un miaulement faible et emplit de plainte. Cela arracha un petit rire à la brune qui câlina à nouveau le félin.
- Bon et si on allait se préparer, ma belle ?
Et oui, aujourd’hui était un grand jour.
Rada et Ségolène furent les premières à arriver et leur premier geste fut d’aller se recueillir sur la tombe de leur beaux-parents. Rada pleurait, sans pouvoir s’arrêter, tandis que Ségolène observait les tombes sans un mot.
- Bonjour Rada.
- Oh Aloyse ! Tu es splendide dans cette robe ?!
- Merci… Et toi radieuse malgré ton état !
Et oui Rada était de nouveau enceinte. Même si la mort touchait la famille, la vie continuait et Aloyse allait être de nouveau tata.
- Merci mais je vois que toi aussi, tu l’es.
- Pardon ?
- On ne ment pas à une mère, Aloyse. Tu es enceinte, n’est-ce pas.
La brune se tût puis sourit faiblement à sa belle-sœur. Oui, elle était bien enceinte. Elle l’avait découvert le matin même.
- Ne dis rien s’il te plaît Rada. Aujourd’hui c’est la journée de Gwi…
- Bien sûr ! D’ailleurs, il est où notre futur marié ?
- Mes parents me manquent.
- Je suis désolée Calixte.
- Je t’envie, tu sais. Les tiens sont toujours vivants.
- Ils sont plus tout jeunes tu sais. Je me prépare à cette éventualité. Dit dans un soupir Corèus.
- Je souhaite que ça n’arrive jamais.
Quelques invités avaient suivi le mouvement et s’étaient retrouvés dans la cour. De gauche à droite, il y avait Rada, Corèus aux côtés de sa mère Kirsten, Elias et sa femme Ségolène, Priscilla –un des jumelles de Nolan- et Aloyse (qui n’apparait que très partiellement sur l’image)
Cleeda était nerveuse. Toute belle avec ses cheveux lâchés, son roux flamboyait sous les rayons du soleil, laissant un Gwillerm plus amoureux que jamais. Elle ne cessait de regarder successivement son fiancé et les invités. Comme si elle était indécise.
Mais le sourire sans retenu d’Aloyse l’encouragea. Ce qu’elle s’apprêtait à faire n’allait sûrement jamais arriver à la brune. Une belle cérémonie et une promesse éternelle.
Cela lui arracha quelques larmes.
- Cleeda ?
- Ce n’est rien Gwilly… Juste l’émotion.
Une excuse parmi tant d’autre. Bien qu’Aloyse s’était vu obligé de se confier à Rada, elle et Cleeda partageait un secret similaire. La belle rousse était également enceinte, et les hormones exacerbaient ses émotions.
- Ah ! Je suis trop jalouse ! Moi aussi, je veux une belle cérémonie !
- Comme je te comprends, Priscilla…
- Et surtout : je veux un mari comme Gwillerm !! Raah Cleeda a trop de chance.
Aloyse ne put que confirmer. Son frère était une personne honnête et sérieuse. En amour, il était fidèle et loyal, comme son père. Elle enviait Cleeda pour cela. Qui ne rêverait pas d’un tel homme à ses côtés jusqu’aux derniers jours ?
- Cleeda… Lors de notre rencontre, j’ai cru tomber sur une faible femme qui fallait protéger. Ce fut le son de ta voix qui m’amena à toi. Et lorsque j’ai posé les yeux sur toi, j’ai tout de suite su que je passerai le restant de ma vie avec toi. Tu es une femme si forte, si belle et si rebelle. Rien ne t’arrête.
- Gwillerm… Voilà une chose que je ne t’ai jamais dite… Je te connaissais depuis longtemps. J’étais la petite rousse timide qui restait dans le fond de la classe. Sous mes tâches de rousseurs, je t’observais. Je t’ai vu grandir, t’épanouir et devenir ce si bel homme que l’on connait aujourd’hui.
- Par cette alliance, je te demande d’être mien et de faire un bon père pour ton futur enfant.
- Par cette alliance, je t’accepte comme femme et mère de mes futurs enfants.
Ils s’unirent sous les cris et les pleurs joyeux de leur famille. Un baiser passionné scella leur promesse.
Coérus et Priscilla, pas encore mariés, étaient émus aux larmes. Ségolène se remémorait son propre mariage.
- C’est trop… Sanglotait Priscilla.
- Je suis heureuse ! Gwi ! Félicitations !
- Gwillerm ! Félicitations !
- Bravo Cleeda !
- Vive la future Maman !
- Merci à tous !
Le riz pleuvait, symbolisant l’union et la promesse d’une vie longue et heureuse.
- Oh non ! C’est déjà terminé !
- Pardon Papa… S’excusa timidement Laurence. Je n’ai pas pu me retenir en voyant le piano de Mamie…
- Ne t’en fais pas ma fille…
Et oui, Nolan avait bien vieilli et sa fille, Laurence, tout comme sa sœur, était passé à la majorité. Bien plus timide que sa jumelle, elle préférait se réfugier dans la musique que de se retrouver au milieu de la foule.
- Alors ça vient, ce discours ? Hurla Nolan, sur le ton de la plaisanterie.
Cela arracha un petit rire à l’assemblée.
- Moi, Gwillerm Vauganne, ici présent, déclare le découpage de la pièce montée ouverte !
- Erf… Tu pourrais faire mieux quand même… Hua Elias.
- D’accord, d’accord… Ahem… Nous sommes tous ici présents descendants et pièces « rapportées » de la famille Vauganne. Si nos aînés étaient encore ici, ils seraient les premiers à nous féliciter. Je dédie cette cérémonie à nos Parents et Grand-Parents. A Aimée et Kahei ! Sans qui nous ne serions pas ici ! A Aèlys et Elven qui sans leur amour nous ne serons également pas ici pour célébrer notre union.
- A eux ! Conclut l’assemblée.
- Gwilly… C’était si beau…
- S’il te plait, Cleeda…
Il laissa ses émotions le submerger. Le jeune homme laissa quelques larmes couler.
- Alors Coréus… Quand est-ce que tu te marie toi aussi ? Demanda naïvement Aloyse à son cousin.
- Je t’en pose des questions ?
- Sois sympa…Je t’ai pas agressé !
- Mêles toi de ce qui te regarde, Aloyse. Est-ce que je me mêle de ta vie sexuelle ?
- Qu… ?!
- Est-ce que je t’agresse avec des questions concernant ta grossesse ?
Corèus commença à s’éloigner, une part de gâteau à la main. Il savait qu’il venait de faire du mal à sa cousine. Il savait également qu’elle n’était pas des plus heureuses, mais lui aussi avait ses propres soucis. Et l’entendre poser de telles questions si naïvement, l’avait poussé à réagir si violemment. Aloyse ferma les yeux, retenant ses larmes. Elle avait fait une promesse à ses parents : ne pas pleurer aujourd’hui. Pour eux, pour Gwillerm…
Plus tard, alors que les invités s’en allaient, les jumeaux discutaient de la journée.
- Je suis désolé…
- De quoi ? S’enquit la brune.
- Et bien… Pour Coréus… Ce qu’il a dit…
Elle fut touchée par la sollicitude de son frère, mais il n’y avait matière à cela.
- Gwi… Tu n’y es pour rien. Il a raison… J’aurais dû faire plus attention…
- Alors c’est vrai ? Tu es enceinte ?
- Oui…
- Tu vas le garder ?
- Cet enfant n’a rien demandé, Gwillerm. Alors oui, je le garde et je l’élèverai seule.
Tard dans la soirée, alors que les filles dormaient depuis longtemps, Gwillerm décida de prendre son téléphone. Sa sœur avait beau dire que tout irait bien et qu’elle était heureuse comme ça, mais chaque jour, il l’entendait pleurer. Cela lui brisait le cœur.
Aux grands maux, les grands remèdes. Il était dans la police, non ? Alors il engagea des procédures pour retrouver cet homme qui faisait tant de mal à sa sœur. Non pas pour se venger, mais pour elle. Cette femme qui souffrait de l’absence de celui que son cœur ne cessait de réclamer. Pour ce futur enfant qui aura besoin de son père.
-
Commentaires
Joli mariage et oui elle a raison le bébé n'a rien demandé.