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Par Sleioo le 27 Janvier 2015 à 15:57
Episode 4
- Ça pousse bien à ce que je vois. La cuisine familiale t’est profitable Céleste.
- N’exagère pas Aèla… Répliqua Céleste, un peu inquiète.
Céleste avait fini par annoncer sa grossesse. Elle n’avait pu résister, tant sa joie était immense. Et puis désormais cela se voyait bien. La plus heureuse dans cela était surement sa belle-mère qui passait son temps, du matin au soir, à choyer sa belle-fille.
- J’ai pris tant que ça ? Demanda sincèrement Céleste.
Aèla releva le visage et vit l’inquiétude qui l’habitait. Elle ne put s’empêcher de sourire.
- Non, Céleste. Du tout ! Tu restes mince malgré ta condition.
Sa collègue soupira, rassurée. Un coup de klaxon résonna. L’appel du devoir pour Aèla qui fit un signe de main à sa belle –sœur avant de disparaitre par la porte d’entrée.
Céleste décida de traverser la route afin de rejoindre la demeure de Gwillerm, selon les dires de son mari, Gwillerm, en
Il invita à entrer cette demoiselle au fort jolie ventre. Il ne put s’empêcher de poser la main dessus. Il adorait sentir la vie que les femmes offraient.
Céleste en vint rapidement au but de sa visite. Elle avait besoin d’aide pour une enquête et Gwillerm s’était trouvé dans une situation similaire.
Il répondit avec plaisir à ses questions. Consciencieuse, la petite Céleste prit des notes et croqua à pleine dent les croustillantes anecdotes que Gwillerm lui raconta.
Pendant ce temps, Anthelm savourait son temps libre en se renseignant sur les joies de la maternité et tous les tracas qui vont avec.
Les matinées s’étaient enchaînées et les journées plus ou moins ressemblées. La monotonie commençait à étreindre le foyer, mais ils étaient tous fébrile et dans l’attente de la naissance.
- B’jour M’man.
- Bonjour ma Chérie. Bien dormi ?
- Si on veut…
- Un mauvais rêve ? S’inquiéta Aloyse.
Aèla soupira et referma le frigo après avoir pris du lait.
Elle prépara son bol de céréales en silence puis rejoignit sa mère. Ses nuits étaient loin d’être bercées par des cauchemars. Non, elle ne cessait de penser à un certain blond. Et cette obsession en était venue à ronger ses nuits.
- Non Maman… Juste une nuit trop courte.
- Encore un dossier épineux ? Demanda Aloyse.
Aèla lui fit signe que oui. Mais la vieille femme n’était pas dupe. Sa fille n’était pas restée debout toute la nuit pour travailler. Elle l’avait espionné et l’avait trouvé prostrée dans un coin de sa chambre à regarder vers l’extérieur.
En plus de cela, Aèla semblait perdre tout intérêt pour ce qui l’entourait. La naissance du prochain enfant était un évènement, et la future tante était totalement désintéressée. Il n’y avait plus que son travail sur ses lèvres. Aloyse soupira et fila dans la salle de bain. Car elle aussi travaillait ce jour-là et il était bientôt l’heure de l’embauche.
Vint l’heure pour Aèla de partir. Elle faisait le trajet seule depuis longtemps. Son frère avait eu droit à un congé et Céleste, elle, était toujours dans l’incapacité de travailler.
En parlant de Céleste, cette dernière grossissait encore, préparant un bon nid douillet à sa progéniture. Elle salua Aèla et fila rapidement se mettre à l’abri.
A l’intérieur, elle put retrouver Anthelm qui s’amusait à parler à son ventre. Il lui était venue cette manie depuis la dernière visite chez le gynécologue.
- Mais c’est qui ? C’est Papa !!
Enfin, cela n’entachait en rien la bonne humeur de Céleste. Elle appréciait ce geste. Cela prouvait qu’Anthelm voulait être père.
- Ma chérie, et si tu sortais aujourd’hui ?
- Je ne sais pas, Anthelm. Il pleut et je suis fatiguée.
- Hum ? Quoi, bébé ? Que Maman voit un peu le soleil ? Oui… Oui !
- Mais qu’est-ce que tu trafiques ? Fit Céleste amusée.
- Papa va lui dire. Céleste le fixa un moment avant qu’Anthelm ne relève la tête dans sa direction. Notre enfant suggère que tu ailles te faire masser, ma belle.
- Un massage ?
- Oui, un massage. Long et puissant, histoire de te revitaliser.
- Je ne sais pas Antehlm. Je me sens vraiment fatiguée aujourd’hui.
- Céleste, vous devriez y aller. Ça vous fera du bien, ainsi qu’au bébé.
- Vous êtes sur Vagn ?
- Bien sûr. Une femme sereine met au monde des bébés sereins.
- Papa ! Ne va pas nous en faire un hippie !
Cela arracha un rire au reste de l’assemblée.
Céleste avait fini par céder à la pression des deux hommes de la famille pendant le repas. Elle sortit peu de temps après. Mais son ventre se contracta juste devant la maison. La douleur fut telle qu’elle en eut le souffle coupé.
Elle hurla quelques minutes plus tard.
Les cris ameutèrent son beau-père, qui sortit nonchalant de la maison. Il avait connu une grossesse, et savait comment réagir.
Pendant ce temps, Anthelm rendait visite à quelqu’un.
Sa cousine Bleuenn. La blonde avait changé de foyer pour s’installer avec son époux.
- Salut Anthelm !
- Coucou ma belle ! Tu vas bien ?
- Je pète la forme.
- Je vois ça ! Malgré tout accouchement, tu restes resplendissante.
Cela arracha un rire à la blonde, qui, offrant une tape sur l’épaule de son cousin, désigna l’homme qui se trouvait au fond de la pièce.
- Mon secret ? J’exploite Cornell.
- Ton propre mari ?
- Si tu savais… Toufik est un petit garnement qui prend mon énergie tout le jour, la nuit, Cornell prend le relai.
- Je te reconnais bien là Bleuenn.
- Je plaisante, tu sais ? On se répartit les tâches, et de plus Cornell travaille. Il n’a pas réussi à obtenir des congés. Elever un enfant, ce n’est pas aussi facile que ça n’y parait.
- Je veux bien te croire…
- Et Céleste ?
- Elle va bien… Quoique ce matin, elle disait être fatiguée.
Son téléphone portable sonna. Il fit un signe à sa cousine pour s’excuser et décrocha.
- Allô Papa ?
- Antehlm ! Ramène tes fesses à l’hôpital ! C’est l’heure !
Puis Vagn raccrocha, laissant son fils complétement perdu. La blonde le vit et avec un sourire lui proposa de le conduire à l’hôpital. Abasourdi, le jeune homme ne put qu’acquiescer.
- Ah les hommes ! Toujours à paniquer pour un rien !
- C’est fait.
- Merci Vagn, je ne sais pas si j’aurais pu…
- Si ! Tu aurais pu, mais tu aurais été plus gentille que moi. Elle lui offrit un sourire. Allez, entrons.
Les heures avaient passé et Anthelm était arrivé tout en panique, menaçant les pauvres infirmières et sage-femme. Apparemment, le corps médical était habitué à ce genre de problème et accueillir le futur Papa avec sympathie. On le conduisit rapidement à la salle d’accouchement, où il retrouva Vagn. Son père s’esquiva, laissant le couple découvrir les joies d’une naissance –et ses malheurs.
Ils en ressortirent quelques heures après, donc. Fatiguée, Céleste ne disait rien. Elle luttait contre le sommeil.
La voiture semblait avancer de façon excessivement lente. Mais Anthelm découvrait les paysages de nouveau. Ils lui apparaissaient bien plus beau, plus resplendissant.
Son premier geste, après avoir aidé Céleste à descendre de voiture, fut de rejoindre son enfant dans leur chambre. Il était resté des heures à le regarder depuis le rocking chair sans oser le toucher. L’enfant dormait comme un ange.
Lorsqu’il se décida enfin de s’approcher de son enfant, le petit bout de lui s’éveilla, ouvrant un œil puis un autre.
De l’autre côté de la cloison, Céleste se restaurait en compagnie de son beau-père. Elle s’inquiéta un instant où pouvait se trouver son mari.
- Laisse lui le temps de faire connaissance avec votre enfant, Céleste.
- Il est dans la chambre ?
- Oui et depuis que nous sommes rentrés.
Elle secoua la tête, le tout en souriant. Elle avait eu le temps de prendre un bain, long et relaxant depuis leur retour. Anthelm était un homme patient. Bien qu’il puisse prendre le bébé dans ses bras lors de la naissance, il avait besoin de plus de temps pour s’affirmer père.
- Bonjour mon bébé. C’est Papa… Ce que j’ai l’air stupide en disant.
Le petit émit un petit gémissement, le tout en faisant la moue.
Cela arracha un sourire plein de bonheur au père, qui sentit les larmes lui monter aux yeux.
- Mon petit Tristan. Papa est si heureux de te rencontrer.
Alors qu’il jouait avec son fils, on toqua à la porte. Anthelm permit que l’on entre. Il découvrit son père sur le pas de la porte.
- On peut parler, Anthelm ?
Anthelm remit l’enfant dans son berceau et fit face à son père.
- Je t’écoute.
- Tu sais qu’avec ta mère, nos débuts furent difficiles.
- Oui, vous m’avez plus ou moins raconté. J’étais encore enfant lorsque vous vous êtes mariés.
- Oui… Et c’était de ma faute.
- Attends, Maman a un sale caractère aussi.
- Ce n’est pas faux. Mais là n’est pas la question. Ce que je tenais à te dire, c’est qu’il faut que tu profites des premiers jours.
- Je sais Papa. Ne t’en fais pas. Je compte bien le faire.
- Mon fils… Vagn prit Anthelm dans ses bras. Je t’aime, tu le sais ?
- Bien sûr Papa. Comme tu sais que je t’aime.
Aloyse prit le relai et décida de s’occuper de Tristan la nuit. Céleste avait besoin de repos.
- Bonjour Bébé. C’est Mamie… Dit-elle à voix basse. Pourquoi on se présente à chaque fois… On a l’air bien ridicule. Cela la fit sourire.
L’enfant commença à gigoter et à geindre. Mais Super-Mamie avait tout prévu, sauf qu’il arrive à réveiller ses parents.
- Maman… On peut le faire tu sais ?
- Je n’ai pas le droit de m’occuper de mon petit-fils ?
- C’est pas ça… Mais tu vas être fatiguée demain…
- Toi aussi. Retourne au lui, fils indigne ! Dit-elle faussement autoritaire. Cela vaut pour vous Céleste.
La jeune femme ne se fit pas prier. Elle bailla très fort avant de se replonger sous les draps. Anthelm refusa et resta avec sa mère afin de lui tenir compagnie, au moins.
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Par Sleioo le 27 Janvier 2015 à 16:42
Episode 5
Toute la vile s’éveillait. Certains habitants vaquaient déjà à de grande occupation. En cette grande journée de l’amour, notre Aèla était bien pensive, et un peu dans la lune, il fallait bien le reconnaitre. La demoiselle avait passé une petite nuit. Elle n’était pas encore habituée aux pleurs de son neveu et lorsqu’elle trouvait le sommeil, un certain blond venait lui rendre visite. Elle n’avait pas de nouvelle de lui. En fait, elle n’en prenait pas. Elle avait peur de ce qu’il pouvait dire.
Alors qu’elle regardait le contenu de la boite aux lettres, une voiture se gara près de chez eux. D’abord étonnée, elle osa regarder par-dessus son épaule. Ne reconnaissant pas la voiture, elle haussa ses dernières puis reprit sa relève de courrier.
Elle put entendre des pas la rejoindre. Une présence se fit à sa hauteur. Elle déglutit en reconnaissant la voix de l’homme qui s’adressa à elle.
- Aèla…
Sa voix était timide, mais à la fois puissante. Elle ferma les yeux et se tourna vers lui. Elle osa enfin le regarder dans les yeux. Elle put sentir son cœur s’échapper de sa cage thoracique. Elle tenta de reprendre contenance. Après tout, elle était énervée contre lui, bien plus qu’elle n’était stupéfaite par sa réaction lors de leur dernier rendez-vous.
Ce fut sur ce ton qu’elle accueillit Servan.
- Tiens ! Une personne connue. Que puis-je pour vous ?
- Allons Aèla… Ne le prenez pas comme ça. Cela arracha un rire sardonique à la demoiselle.
- Et je dois le prendre comment, Servan ? Ce… Ce baiser n’était pas une impulsion. Savez-vous tout le courage qu’il m’a fallu déployer ?
Elle se retenait d’hurler. Elle ne voulait en aucun cas faire de scandale et que tout le quartier soit au courant. Que ses parents le soient.
- Je n’ai jamais dit que vous étiez lâche. Au contraire… Tenta-t-il. Et je sais que c’est à moi de vous faire des excuses.
- Je ne recherche pas d’excuses.
Oh la belle menteuse que voilà ! Bien entendu qu’elle voulait qu’il s’excuse. Mais elle était trop fière pour cela. Elle voyait ses excuses comme un armistice. Elle devrait déposer les armes et ça, elle le refusait. Elle serait victorieuse.
- Ne le prenez pas ainsi, je vous en prie, Aèla…
Il avait susurré ces mots dans le creux de son cou. La blonde n’eut le temps de réagir car il avait pris une de ses mains en otage.
- Je le prends comme je le souhaite. Dit-elle sur un ton provocant.
- Ah oui ? Souffla-t-il.
Sa bouche était de plus en plus près de celle d’Aèla. Elle pouvait sentir son souffle sur ses lèvres. La chaleur qu’émettaient son haleine et le regard de braise qu’il lui jetait.
- Et ceci… Comment le prendrez-vous ?
Il avait déjà saisi son menton afin de le rapprocher de son visage. Aèla ne pouvait bouger. Non par manque de volonté. Au contraire, elle ne souhaitait qu’une seule chose.
Elle obéit à ses envies, à son cœur. Elle posa une main sur le visage de Servan et l’embrassa. Il ne fut nullement surpris.
Il avait compris depuis longtemps l’attirance de la jeune femme à son encontre.
Et d’autant plus heureux que ce fusse réciproque. Il goûta avec plaisir, à nouveau à cette suite de baiser. Tendre et passionné à la fois. Aèla était une femme douce malgré son caractère trempé. Il pouvait le sentir aux caresses qu’elle prodiguait à son visage, à ses cheveux.
Le monde cessa d’exister pendant un moment. Un long moment. Sous le regard des voisins, de sa famille. Mais elle s’en fichait. Elle pouvait enfin savourer ce qu’elle attendait depuis toujours.
- Vous êtes sûre de vous ?
- Mais oui ! Allez-y Servan !
- Non mais vraiment… Je ne suis pas à l’aise.
- Ça va venir avec le temps.
Les deux blonds avaient conclus leur séance de baiser sur un sourire. Aèla lui avait alors pris délicatement la main et l’avait amené au parc, non loin de chez elle. C’était une journée fortement ensoleillée. Une très belle journée de printemps pour un magnifique festival de l’amour. Ils en étaient venus à entrer sur la piste de patin à roulette, sous les suppliques de la donzelle.
- Je… Ne passez pas si près ! Faillit hurler Servan, cela arracha un sourire à Aèla qui s’éloigna de lui.
- C’est vraiment votre première fois ?
- Et pas qu’un peu… J’ai passé l’âge !
- Il n’y a pas d’âge pour patiner, voyons !
- Parlez pour vous ! Vous êtes à l’aise.
- Et pourtant mes débuts furent catastrophiques. Mais à force d’entraînement…
Comme pour appuyer ses propos, elle commença à exécuter une pirouette.
Elle avait le cœur léger. Enfin, elle pouvait respirer. Ces derniers jours, ces dernières semaines, elle s’était sentie comme étouffée, à l’agonie. Mais pouvoir le revoir, lui parler, l’entendre, être avec lui, lui remplissait le cœur de joie. Bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Il était comme une drogue.
Elle termina sa pirouette en bougeant gracieusement les bras. Servan n’osait pas la regarder, trop concentré sur le plancher.
- Allez Servan, détendez-vous ! C’est là la clé de la réussite !
Elle passa à côté de lui, patinant en arrière. Ce fut trop pour lui. Il stoppa sa course et sortit de la piste. Il préférait nettement la regarder patiner. Elle était gracieuse et semblait si légère. Elle dansait avec le vent.
- Vous êtes sûre de vous ?
- Franchement, Servan… Ça va être votre mot du jour ? Cela lui arracha un petit rire. Ce n’est qu’un jeu, et contrairement aux patins, vous ne risquez pas de vous faire mal.
- D’accord. Mais c’est bien parce que c’est vous.
- Servan, n’est-ce pas vous qui avez proposé ce jeu ?
Malheureusement, les résultats furent mitigés. La machine détecta leurs affinités mais sans pour autant leur promettre une soirée torride.
L’après-midi se termina sur une danse. Aèla souriait sans cesse, tandis que Servan la faisait tournoyer.
- Servan, c’est une belle journée.
- Je trouve aussi. Mais ce qui ajouterait de la beauté serait que l’on se tutoie.
- Ma foi… Oui. Elle rit. C’est vrai que nous avons presque le même âge.
- Et cela fera plus naturel.
- Naturel ?
- Et bien oui… deux jeunes qui sortent ensemble et qui se vouvoie… C’est plus que dépassé. Dit-elle avec un clin d’œil.
Ils restèrent un long moment à danser, ne se quittant que rarement des yeux.
Elle pouvait désormais l’affirmer : elle était amoureuse.
La nuit était là. Ils n’avaient vu le temps passer. Seule la fraîcheur leur fit redescendre sur terre. Aèla décida de prendre les choses en main.
En lui demandant d’officialiser leur relation. Pour Servan, c’était tout vu. Le fait qu’elle lui pose la question sembla l’étonner, car il lui semblait naturel qu’ils étaient ensemble. Mais parfois, il fallait s’entendre dire les choses pour qu’elles soient réellement concrètes.
- Aèla…
- Hum ?
Servan prit le temps de l’observer. Elle était radieuse sous les rayons de la lune. Il devait soigneusement choisir ses mots.
- Servan !? Une comète ?!!
Le large sourire qui parcourait son visage fit perdre le courage au jeune homme. Il avait tant de chose à lui dire, mais il savait que les lui annoncer ne ferait que briser cette journée magique.
Il se prêta donc au jeu et regarda le ciel avec celle qui faisait battre son cœur depuis si longtemps déjà.
A la maison, Anthelm et Céleste ont profité de leur journée autrement. Entre les couches et les pleurs, ils ne purent rarement se retrouver seuls.
- Tu es si tendu. Dit Céleste en frottant le dos de son époux.
- Je crois que je suis surtout fatigué.
- Et moi donc…
- Je sais… Ce petit monstre est une vraie boite à musique. Il chante non-stop.
- Je connais un bon moyen de se ressourcer.
- Oh vraiment ? Répliqua Anthelm sur le même ton enjôleur que Céleste.
Ils s’embrassèrent. Baiser plein de promesse, faisant monter l’adrénaline.
Ce fut à cet instant que Vagn fit son entrée. Le couple regarda surprit le vieil homme, qui avec un immense sourire, leur indiqua que le repas était prêt. Il disparut rapidement, le tout en riant, laissant le couple, les yeux chargés de braise et de déception. Ce n’était qu’une partie remise.
Une nuit, Anthelm se retrouva nez à nez avec son arrière-grand-père, Kahei. Ce dernier était venu observer un peu la famille. Lorsqu’il vit l’enfant, il ne put s’empêcher de sourire. Anthelm, qui revenait des toilettes, vit ce sourire aimant et fier.
- Grand-Papy ?!
- Anthelm ?! Te voilà devenu père à ton tour ?
- Comme tu peux le voir.
- Ça semble te réussir.
- Je suis heureux, même si c’est difficile. Tristan fait rarement ses nuits.
- Comme ton oncle, Elias. Ce garnement n’aimait pas dormir seul.
Ils discutèrent un long moment, racontant les potins de la famille. Anthelm fut dans le regret d’apprendre la mort de Calixte et de sa femme Rada, ainsi que celle d’Elias et Corèus à son arrière-grand-père. Kahei ne les avait jamais connus, mais Aimée et sa fille Aèlys, lui en avait si souvent parlé. Il fut triste mais il pourra les rencontrer dans l’au-delà.
En parlant d’Aimée, cette dernière était de sortie. Elle s’extasiait sur Tyrinel, le chat qui jouait simplement avec sa maîtresse.
Aloyse lui annonça également les récents décès de la famille mais aussi les naissances. Bleuenn mit au monde le petit Toufic, Yolande un petit Désiré, Antoinette un garçon prénommé Karim, Diègo s’était enfin mis à la paternité avec un petit Nigel. Et toute une multitude d’enfants.
La famille s’agrandissait plus que de raison. Pour la plus profonde joie d’Aimée. Voir sa famille s’épandre et vivre si joyeusement était un réel bonheur.
Loin de tout cela Aèla saluait une dernière fois le félin avant de rejoindre la voiture.
Anthelm reprenait enfin du service.
Céleste, elle, bénéficiait encore de quelques jours de congés. Elle se retrouvait seule avec son fils. Une première.
- Ce soir, tu grandis mon chéri… Le temps passe si vite…
Mais elle se sentit mal durant la journée. Les toilettes étaient heureusement libérées. Elle n’arrivait pas à réfléchir. Etait-ce une bonne ou mauvaise chose ?
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Par Sleioo le 27 Janvier 2015 à 17:00
Episode 6
Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Enfin, surtout dans l’univers onirique de notre félidé familial.
Alors que la soirée se déroulait sans heurt, Céleste venait d’annoncer à son époux une bien terrible nouvelle. Terrible… Lorsqu’on emploi ce mot, l’on s’attend à d’innommables évènements à grandes conséquences. La venue d’un nouvel enfant était-elle à la hauteur de ce mot ?
Pour le couple, non. Anthelm avait pris la nouvelle comme on aurait pris la simple annonce d’un menu. Non pas qu’il soit triste, mais il avait la tête un peu ailleurs ses jours-ci.
Si l’un était resté de marbre, l’autre était aux anges. Céleste en faisait profiter son premier enfant.
Le petit Tristan était bien loin de tout cela. Pour cause, il venait d’entrer dans une nouvelle phase de sa vie. Un bien jolie bambin qui hérita des yeux pâles de sa mère et des cheveux de son père. Un enfant plein de promesse, et toujours le sourire aux lèvres.
Mais l’heure n’était plus aux réjouissances, mais plutôt aux songes. Céleste l’embrassa une dernière fois, alors que l’enfant boudait. Anthelm entra à son tour dans la chambre, embrassa son fils et sa femme pour la dernière fois de la journée puis se glissa dans les draps, fourbu.
- Ve’ pas… Mama…
- Tûtûtût… Mon cœur, il faut dormir. Regarde Papa, il ne fait pas tant d’histoire.
Le petit garçon supplia sa mère du regard. Plus d’un aurait fondu, mais pas Céleste. Elle connaissait son fils et ses astuces. Elle lui lança un dernier regard autoritaire, puis une dernière caresse sur la joue, un énième baiser sur le front, puis se retira du berceau pour rejoindre son mari qui avait rejoint Morphée pour une longue chevauchée parmi les contrées du rêve.
De l’autre côté de la maison, c’était une autre histoire. Aèla profitait pleinement de la visite de Servan. Cet homme, bien qu’elle l’aimât, était un véritable mystère et courant d’air. Et la conversation avait rapidement dérivée.
- Mais pourquoi ne veux-tu pas vivre ici ? S’inquiéta Aèla.
Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle le lui avait demandé. Et jamais il n’avait daigné lui répondre décemment. Et encore une fois, il déclinait l’invitation. Elle soupira, rendant les armes.
- Peut-être que tu ne m’aimes pas, finalement…
Elle avait murmuré ces mots, cependant, elle sa voix resta assez forte pour que le jeune homme l’entende. Aèla n’était pas une lâche mais le courage lui manquait ce soir. Cet homme… Oui, cet homme que son cœur réclamait à en crever refusait d’être auprès d’elle.
- Aèla…
- Stop ! Je ne veux pas d’excuses Servan…
- Ma Chérie… Je ne veux pas que tu doutes de mes sentiments envers toi.
- Je ne doute pas.
Ce n’était pas un mensonge. Certes, sur le moment, elle ne croyait plus en sa sincérité, mais elle tenait fortement à lui et cela lui faisait garder espoir de la réciprocité de leur sentiment.
Elle se contenta de l’embrasser. Ce soir, le débat était clos. Elle était lasse de cette espérance vaine. Elle se contenterait de ses visites occasionnelles.
- Et si nous continuions cette « conversation » dans ma chambre … ? Fit-elle la voix doucereuse et l’envie dans les yeux.
Cette demande fit reculer Servan. Il se détacha de la blonde, bégayant d’incompréhensible propos. Cela arracha un nouveau soupir à la demoiselle qui se détacha de le lui à contre cœur. Elle se saisit de ses mains tremblantes tout en souriant.
- J’ai compris Servan, nous ne ferons rien d’irrépréhensible. Je te le promets. J’ai juste besoin de ta présence. Cela te semble si insurmontable de passer la nuit aux creux de mes bras ?
Il secoua la tête et se laissa guider jusque la chambre de sa petite amie. Aèla était une fille timide en amour et le fait qu’elle lui demande cela lui avait demandé beaucoup de courage. Elle en avait très envie. Mais si Servan n’était pas prêt, elle n’allait pas le forcer. L’heure n’était plus aux questions. Une fois sous les draps, elle se colla contre lui, après avoir éteint les lumières, elle ferma les yeux et laissa ses doutes s’envoler.
Les jeunes dormaient encore alors que les vieux étaient sur le pont depuis belle lurette. Ils profitaient de ce calme pour discuter de tout et de rien. Surtout de rien, comme ils aimaient tant le faire. Cela les apaisait.
Aèla et Servan dormaient profondément lorsque le soleil se levait enfin. Ils n’entendaient Vagn et Aloyse rire aux éclats.
Malgré ses réticences à rester chez les Vauganne, Servan dormait plus rassuré que jamais, dans les bras de cette fille qui faisait battre son cœur depuis tant d’années. Aèla ne se doutait de rien, mais un jour, il devra lui dire. Dire tout… Ce secret commençait à le détruire. Il ouvrit un œil, sentant le souffle chaud de la blonde contre son épaule. Il laissa un sourire ourler ses lèvres puis se tourna vers elle pour mieux l’observer. La belle était profondément endormie, comme un enfant dans les bras de ses parents. Il l’entoura doucement de ses bras et la ramena au plus près de lui. Cet instant, il ne voudrait jamais le quitter.
Si certains dorment comme des biens heureux, d’autres ont l’esprit à la fête. Le petit Tristan commençait à s’impatienter dans son berceau. Mais heureusement pour lui, Papy arriva à sa rescousse.
- Alors petite terreur ? On donne de la voix de bon matin ?
- ‘Py !
- Oui c’est Papy qui s’occupe de toi aujourd’hui. Tu es content ?
- Na !
- Non ? Cela fit arquer un sourcil à Vagn. Et si Papy fait ça ?
Il commença à chatouiller son petit-fils. L’enfant rit aussi fort qu’il le pouvait.
Quelques jours avait passé et tout le monde étaient au travail. Tout le monde, sauf Céleste qui coulait des jours heureux avec son fils et…
… son beau-père qui était arrivé depuis longtemps au terme de sa carrière. Devenez astronaute et ne travaillez qu’une journée par semaine.
Il faisait beau aujourd’hui. Une belle journée d’été qui ravivait le cœur de cette mère. Elle décida alors d’apprendre à parler à son bambin de fils sous les rayons estivaux.
Mais Tristan était déterminé à mettre sa mère en colère. Le petit refusait catégoriquement de répéter. Cela fit perdre tout courage à la belle policière.
Mais il était mal connaître Céleste pour croire qu’elle abandonnerait si facilement.
Vagn la rejoignit peu de temps après.
- Céleste, je vous laisse seule un moment. Je dois sortir.
- Bien sûr. Passez un bon moment, Vagn.
- Merci. Bon courage avec le petit.
- Il va m’en falloir. Ce petit être est buté.
Cela arracha un rire à Vagn qui, en s’éloignant lui fit un signe de la main. Tristan était un démon au sourire d’ange. Tout comme Aèla à son âge.
En parlant d’Aèla, cette dernière venait de rentrer. Plus tôt qu’à l’accoutumé. Cette dernière ne se sentait pas très bien et avait décidé de se reposer dans sa chambre. Elle aimait désormais prendre le côté droit de son lit, depuis la venue de Servan. Elle pouvait encore sentir son odeur. L’homme avait encore disparut, sans laisser de trace. Elle passait ses journées, au travail, à le chercher. Sans succès…Servan n’existait pas.
Cela lui jouait sur le moral, bien qu’elle refusait de le montrer. Ses problèmes étaient ses problèmes. Elle n’irait jamais ennuyer sa famille avec ça.
A peine rentré, Anthelm prit le relai. Céleste avait du mal à suivre le rythme, sa grossesse la fatiguant rapidement.
- Coucou mon grand ! Alors on a été sage ?
- Oui !
- Oh ? Maman a réussi à t’apprendre à parler ?!
- Maman où ?
Il sera fort son fils contre lui. L’état de santé de Céleste l’inquiétait plus que de raison. Il ne parvenait pas rester serein malgré les discussions avec le médecin. Céleste était en pleine forme mais elle ne devait en aucun cas forcé, sous peine de perdre l’enfant.
- Maman dort.
- ‘tan aime Maman.
- Papa aime Maman aussi, mon cœur.
Ils restèrent un long moment à se consoler l’un l’autre bien que l’enfant ne comprenait pas réellement la peine que son père éprouvait. Pour lui, son père était triste, et rien de mieux qu’un câlin pour regagner le sourire ?
Une nuit, alors que le ciel commençait seulement à se consteller d’étoiles, Anthelm fit monter de force sa cadette dans sa voiture. Elle protesta longtemps avant de consentir à l’accompagner.
- Tu ne veux vraiment pas me dire où l’on va ?
- Aèla… Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans le mot Surprise ?
Elle bougonna tout en croisant bras et jambes avant de regarder par la vitre. Cela arracha un sourire à son aîné. Elle avait eu beau grandir, sa sœur restera la même.
Il gara la voiture dans la rue puis descendit. Aèla osa regarder à l’extérieur et découvrit une maison à la façade grisâtre. Elle avait un certain charme malgré ses allures modernes. Anthelm dépassa la barrière et se tourna vers elle.
- Ce que j’en pense … De la maison ?
- Oui pas de la voiture, banane !
- J’en dis… Anthelm, tu comptes te lancer dans l’immobilier ?
Anthelm se frappa le front. Sa sœur était à moitié sérieuse, c’était là le pire.
- Allez, suis-moi, au lieu de dire des bêtises. Dit-il en pénétrant dans la demeure.
- Attends, Anthelm ! Comment veux-tu que je comprenne quelque chose si tu ne me dis rien.
- Entre et tais-toi.
- On peut entrer comme ça ? Demanda-t-elle. Ce n’est pas de la violation de propriété ?
- Ne t’en fais pas pour ça. Visitons !
Anthelm pénétra plus en avant dans la pièce, laissant une Aèla dubitative. La maison paraissait habitée. Elle était décorée avec soin et était chauffée. Elle avait peur de comprendre la signification de tout cela. C’était plus son instinct que son intellect qui lui dictait cela. Elle se sentait étrange, comme heureuse et triste à la fois. Inconsciemment, elle ne put s’empêcher de porter une main à son ventre.
- Tu as vu ce salon ?
Anthelm était loin de tout cela, lui profitait de la visite, comme s’il connaissait déjà très bien les lieux. Cela arracha une étrange grimace à sa sœur.
- La cuisine est minuscule.
- Si on est pas de grand cuisinier, elle est amplement suffisante. Allons à l’étage !
L’enthousiasme d’Anthelm en était presque malsain pour Aèla. Elle se sentait même contaminée par cet élan joyeux. Elle grimpa les marches, sur la pointe des pieds.
- Ça manque de lumière. Fit-elle remarquer.
- On ajoutera un plafonnier plus tard.
- On ?
Anthelm occulta sa question et lui présenta les trois dernières pièces de la maison.
Une chambre d’enfant.
Une seconde chambre.
Et la dernière chambre de la maison. Aèla remarqua de suite les photographies qui ornaient le mur. Sans un mot elle quitta la pièce puis se réfugia sur le balcon. Anthelm soupira tout en refermant la porte derrière lui.
Il rejoignit sa sœur, qui était perdue dans la contemplation des environs. La nuit était un peu fraîche, mais supportable. Il s’installa sur la chaise longue qui opposait celle de sa sœur puis resta un long moment à la regarder.
Elle luttait, intérieurement, pour ne pas pleurer. Mais Anthelm la connaissait depuis toujours et sa sœur était un livre qu’il
Il pouvait voir son désarroi. Sa sensation de trahison, mêlée à une grande peine, le tout luttant contre la raison. Aèla était une jeune fille naïve mais réfléchie qui n’aimait guère la déloyauté et la trahison. Et ce qu’il venait de commettre était un des actes qu’elle n’appréciait guère.
- Aèla, tu m’en veux ?
Elle conserva le silence. Comme il s’y attendait. Il soupira avant de se lever et de s’assoir à ses côtés. Le voyant arriver, elle se détourna de lui et changea de position.
- Tu vas partir. Dit-elle simplement.
- Oui…
Ce constat était lourd de chagrin. Il sentait les sanglots sous-jacents dans la voix de sa cadette.
- Je… Je savais que tu le ferais un jour, Anthelm.
- Alors qu’est ce qui te chagrine autant ?
- Rien… Enfin, si. Tout.... Mais tu n’es qu’un élément de plus à ce tout.
- Tu m’expliques ? Elle lui fit signe que non. Aèla… Ne crois pas que partir ne me fasse pas de peine.
Il lui prit la main. Ce geste la força à le regarder. Le visage d’Anthelm était sérieux et triste à la fois. Elle se surprit à laisser ses larmes couler.
- Partir est nécessaire, Aèla. J’ai une famille maintenant. Et avec Céleste, on a besoin de notre chez nous pour aller de l’avant.
- Mais Maman et Papa ? Dit-elle entre deux sanglots.
- Ils sont au courant. Papa m’a même aidé à construire cette maison.
Elle dégagea sa main puis se leva, comme pour partir. Anthelm la retint et elle plongea dans ses bras.
- J’ai tant besoin de toi, Anthelm… Si tu savais…
Et ce fut le flot. Un océan de larme vint s’écraser contre l’épaule réconfortante de son aîné. Aèla laissa sa peine s’échapper
Anthelm la laissa pleurer. Choisissant le silence comme meilleur ami et confident. Aèla était si fragile entre ses bras, chacun de ses sanglots déchiraient le cœur d’Anthelm.
- Je ne serais jamais loin, Aèla. Jamais. Ne l’oublie pas… Ma porte te sera toujours ouverte.
Elle ne put qu’hocher la tête avant de mieux engouffrer le visage au creux du coup du jeune homme.
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